Mercredi 6 octobre 2010, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a répondu aux questions d'Audrey PULVAR sur France Inter.
Le ministre a indiqué que "plusieurs faisceaux d'informations concordantes ont laissé entendre, il y a maintenant plusieurs jours, qu'il existait une menace réelle". "Cette menace, il ne faut pas la surestimer, mais il ne faut pas la sous-estimer", a-t-il ajouté, avant de faire valoir que "le rôle des pouvoirs publics, c'est d'informer sans alarmer" et d'estimer qu'en l'espèce, "le gouvernement a agi comme il devait le faire, c'est-à-dire sans accentuer la gravité mais, sans nier, en même temps, la réalité de la menace".
Saluant la "vigilance très active" des services de police et des services de sécurité, le ministre a confirmé que deux opérations de lutte contre le terrorisme se sont déroulées la veille.
Brice Hortefeux a précisé que l'une de ces opérations a débouché sur l'interpellation de trois individus, étrangers en situation irrégulière sur le territoire français. Outre leur appartenance à une filière de trafic de faux documents et d'immigration clandestine, ces trois personnes étaient "clairement en relation avec le jihadiste français de retour d'Afghanistan, Ryad Hannouni", interpellé à Naples le 3 septembre dernier et dont la France a demandé l'extradition.
La seconde opération a conduit, quant à elle, à l'interpellation de neuf autres personnes dont une partie très clairement liée au monde du grand banditisme et une autre à la mouvance islamiste radicale.
Brice Hortefeux a indiqué que le gouvernement et les services français entretiennent des contacts quasi quotidiens avec leurs homologues américains : ainsi, Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur, est en contact avec la CIA , tandis que Brice Hortefeux a eu, lui-même, un entretien avec la secrétaire américaine chargée de la sécurité intérieure, Janet Napolitano, pour faire le point sur la réalité de la menace. C'est dans cette même optique que le ministre se rendra jeudi 7 octobre à Luxembourg pour une réunion avec l'ensemble de ses homologues européens.
Interrogé également sur la question des effectifs des forces de sécurité, le ministre s'est voulu très précis :
il y a naturellement un effort qui est demandé aux forces de police, mais c'est un effort extrêmement modeste puisqu'en 2011, par rapport à 2010, il y aura très exactement 99,5 % des effectifs.
Abordant le sujet des tâches indues, à savoir les tâches qui ne correspondent pas vraiment au métier de policier comme le transfèrement de détenus ou la garde des détenus hospitalisés, Brice Hortefeux a déclaré avoir beaucoup discuté avec Michèle Alliot-Marie pour obtenir que l'on y mette fin et récupérer, ainsi, 1 000 postes de policiers et de gendarmes. "C'est une très bonne nouvelle qui me permet de réaffecter des policiers sur le terrain" s'est réjoui le ministre de l'intérieur en notant que tous les syndicats de police y ont vu une "grande avancée".