Brice Hortefeux, invité de la Tribune BFM TV : "La mission de la DCRI, ce n'est pas de tracasser les journalistes, c'est de traquer les terroristes"

8 novembre 2010

Dimanche 7 novembre 2010, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, était l'invité de l'émission "la Tribune BFM TV", pour faire le point sur les principaux sujets d'actualité en matière de sécurité.


Brice Hortefeux Tribune BFM TV

Le ministre est, tout d'abord, revenu sur le match PSG-OM qui avait lieu le soir même dans le cadre de la 12ème journée du championnat de football de Ligue 1. Après avoir souligné que la question de la violence dans les stades est "un sujet majeur", il a mis l'accent sur les mesures de sécurité prises en vue de renforcer le dispositif de sécurité dans les stades.

Mentionnant notamment la création d'une division anti-hooligans et la mise en place d'une nouvelle organisation, Brice Hortefeux a tenu à rappeler qu'il n'y a plus eu aucun incident majeur depuis le match PSG-OM du 28 février dernier et les violences ayant entraîné le décès d'un spectateur.

Brice Hortefeux a ensuite abordé la question de la sécurité du convoi Castor, qui a acheminé des déchets nucléaires entre la France et l'Allemagne entre le 5 et le 6 novembre. Il a particulièrement insisté sur l'adaptation des forces de sécurité en fonction des circonstances locales et il a félicité les forces de l'ordre qui ont eu à accompagner ce dispositif. Pour le ministre, le passage du train en France s'est déroulé "avec le maximum de sécurité et de précaution sanitaire".

Sur un autre registre, Brice Hortefeux a approuvé l'initiative de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, de porter plainte contre le site internet Mediapart qui l'accuse ainsi que Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI) de mener des opérations de pilotage et d'avoir des cellules de communication dans le cadre de l' "affaire Bettencourt". Le ministre a ensuite insisté sur l'"institution absolument indispensable et très bien dirigée" qu'est la DCRI, dont le rôle, a-t-il rappelé, est notamment de lutter contre les formes de terrorisme. C'est grâce à elle que depuis le début de l'année, 87 personnes ont été interpellées, dont 27 ont été écrouées, pour un total de 61 islamistes radicaux aujourd'hui sous les verrous. Et le ministre de l'intérieur d'enfoncer le clou : "la mission de la DCRI, ce n'est pas de tracasser les journalistes, c'est de traquer les terroristes et c'est très exactement ce qu'ils font".

Interrogé sur le thème des violences dans les manifestations contre la réforme des retraites, Brice Hortefeux a tenu à rappeler que les huit grandes manifestations organisées depuis le mois de septembre n'ont engendré « aucun incident majeur ».

Après avoir rappelé qu'à l'occasion de ces journées, 2 701 casseurs ont été interpellés, dont 371 ont été déferrés et certains condamnés à des peines de prison avec sursis ou à des peines de prison ferme, le ministre a insisté sur l'efficacité de la police ; dont l'action était "à la fois parfaitement coordonnée, parfaitement organisée et parfaitement maîtrisée". Il a également rappelé que 76 policiers et gendarmes ont été blessés lors de ces manifestations.

Brice Hortefeux est revenu sur plusieurs points concernant l'état de la menace terroriste.

La nature de la menace :

Mentionnant la complexité du sujet, le ministre a fait la distinction entre trois types de menaces : "l'ETA", "la menace de mouvements d'extrême gauche, révolutionnaires, anarchiques ou autres" - avec l'exemple de la récente saisie de 14 colis grecs dont certains étaient destinés à la France - et la "menace islamiste". Brice Hortefeux a particulièrement centré ses propos sur cette dernière, qu'il a qualifiée de « menace réelle ».

Les éléments et les raisons pour lesquels la France est un pays particulièrement visé par la menace islamiste :

Le ministre de l'intérieur a réaffirmé son choix « d'informer sans alarmer » et il a énoncé les éléments qui tendent à confirmer que la France est un pays particulièrement visé par la menace islamiste :

  • "l'analyse de nos propres services de renseignements et notamment la DCRI" ;
  • "les services de nos partenaires occidentaux, notamment les Etats-Unis" ;
  • "les éléments qui proviennent de services étrangers", les services du Maghreb et les services saoudiens, qui ciblent deux menaces : Al-Qaïda au Maghreb islamique et Al-Qaïda péninsule arabique.

Après avoir rappelé que la France n'est pas le seul pays occidental visé par la menace islamiste, Brice Hortefeux a invoqué l'importante présence française en Afghanistan en vue de défendre la liberté et il a évoqué les "éléments connexes comme des législations", faisant notamment référence à la loi sur l'interdiction du voile.

  • Les mesures prises pour prévenir et anticiper les menaces :

Le ministre de l'intérieur a notamment mentionné les mesures prises pour les vols à destination des Etats-Unis. Sur le criblage des voyageurs, s'agissant des pays qui fournissent des informations concernant leurs passagers suffisamment en amont, le ministre a précisé qu'il était favorable à une extension du nombre de pays afin qu'il y ait un criblage un peu plus précis.

Enfin, Brice Hortefeux a affirmé qu'en termes d'effectifs de police et de gendarmerie, "il y aura autant de policiers et de gendarmes l'année prochaine qu'il y en avait en 2010".