Moins de vols sans violence contre les personnes enregistrés en 2015 - Interstats Analyse N° 7 - Janvier 2016

28 janvier 2016

En 2015, les forces de police et de gendarmerie ont enregistré 690 000 vols sans violence contre des personnes en France métropolitaine, soit 10,8 faits pour 1 000 habitants. Ces vols sont en légère baisse en 2015 (-1,4%) alors qu’ils avaient progressé en 2014 et 2013.

Les vols sans violences s’observent surtout dans les grandes villes et les zones touristiques.

La moitié des victimes de ces vols (y compris tentatives) renoncent à se déplacer en commissariat de police ou brigade de gendarmerie pour signaler ces infractions.

En 2015, une baisse des vols sans violence contre les personnes enregistrés par les forces de sécurité

Les vols sans violence contre les personnes comprennent les vols simples contre les individus dans des locaux ou lieux publics comme les restaurants, commerces, salles de spectacles (la moitié des faits), les vols simples contre des particuliers dans des locaux privés ou partie communes d’immeubles collectifs (logements ou lieux de travail et d’étude, 29% du total des faits), et les vols à la tire, à savoir la subtilisation des objets que la victime porte sur elle sans éveiller son attention, fréquents notamment dans les transports en commun et dans la rue (19% du total des faits).

En 2015, le nombre de vols sans violence contre des personnes en France métropolitaine enregistrés par les forces de sécurité s’élève à 690 082 contre 699 855 en 2014, soit une baisse de 1,4%. Cette diminution marque une rupture par rapport aux hausses observées tant en 2014 (+4,3%) qu’en 2013 (+5,9%).

Elle est imputable en partie à une baisse marquée des faits constatés en janvier et février 2015, de même qu’en novembre et décembre, dans le sillage des attentats à Paris. De mars à octobre 2015, la tendance est restée stable à un niveau légèrement inférieur à celui de 2014.

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Source : SSMSI - Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie. France métropolitaine.

Les vols à la tire sont en hausse en 2015 mais à un rythme moindre (+3,2%) qu’en 2014 (+10,6%) et 2013 (+12,0%). Les autres vols simples contre des particuliers dans des locaux privés sont aussi en hausse plus modérée en 2015 (+1,8%) qu’en 2014 (+4,9%). En revanche les autres vols simples contre des particuliers dans des locaux ou lieux publics (qui pèsent pour la moitié de l’indicateur) sont en baisse de 4,6% en 2015 alors qu’ils avaient progressé tant en 2014 (+2,0%) qu’en 2013 (+6,5%).

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Source : SSMSI - Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie. France métropolitaine.

Un phénomène qui touche les villes et les zones touristiques

En 2015, la répartition des faits constatés de vols sans violence est relativement homogène sur l’ensemble du territoire en dehors de l’Île-de-France : la région parisienne, qui est la plus peuplée, se distingue nettement avec 33% des infractions enregistrées, viennent ensuite les autres régions dont aucune ne dépasse les 11%.

Rapporté à la population, le nombre de vols sans violence demeure bien plus important en Île-de-France(19 faits constatés pour 1 000 habitants) que dans les autres régions. Dans ces dernières, le total varie de 6 à 15 faits constatés pour 1 000 habitants, les régions les plus touchées étant l’Auvergne et Rhône-Alpes (10 faits pour 1 000 habitants), le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées (11 faits pour 1 000 habitants) et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (15 faits pour 1 000 habitants).

Paris est de loin le département le plus concerné avec 55 faits constatés pour 1 000 habitants. Suivent ensuite les Alpes-Maritimes (18 faits pour 1 000 habitants), les Bouches-du-Rhône (15 faits pour 1 000 habitants), la Seine-Saint-Denis (15 faits pour 1 000 habitants), la Haute-Garonne (15 faits pour 1 000 habitants), le Rhône (15 faits pour 1 000 habitants), les Pyrénées-Orientales (14 faits pour 1 000 habitants) et la Savoie (14 faits pour 1 000 habitants).

Les grandes agglomérations de plus de 50 000 habitants rassemblent davantage d’infractions. Le nombre de faits constatés pour 1 000 habitants est de 20,7 en agglomération parisienne, de 13,1 dans les autres grandes agglomérations, contre 8,8 dans les unités urbaines intermédiaires de 10 000 à 50 000 habitants, 5,9 dans les petites unités urbaines de 2 000 à 10 000 habitants, et 3,4 dans les communes rurales.

Les vols sans violence sont plus nombreux où la densité de population (cf. glossaire ) est plus importante. L’impact de la densité de population sur cet indicateur des vols sans violence se comprend aisément, ce type de vols s’exerçant essentiellement dans les lieux publics fréquentés.

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Source : SSMSI - Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie. Insee - Données locales. France métropolitaine.
Note de lecture : en 2015, environ 19,1 vols sans violence ont été enregistrés pour 1 000 habitants par les forces de sécurité dans les communes densément peuplées.

Ainsi, les vols sans violence se déroulent bien plus dans les villes centres des agglomérations (19,4 faits constatés pour 1 000 habitants) que dans les banlieues (8,7 faits pour 1 000 habitants) ou dans les villes isolées (7,0 faits pour 1 000 habitants), les aires rurales étant encore moins touchées (3,4 faits pour 1 000 habitants).

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Source : SSMSI - Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie. Insee - Données locales. France métropolitaine.
Note de lecture : en 2015, environ 19,4 vols sans violence ont été enregistrés pour 1 000 habitants par les forces de sécurité dans les villes-centres.

La carte de France métropolitaine ci-dessous est le résultat d’un lissage spatial des densités des communes pour l’indicateur de vols sans violence pour 1 000 habitants1. Elle confirme une prédominance des faits dans et autour des grandes villes ainsi que dans les zones touristiques. Elle montre en particulier une concentration élevée de faits dans les zones côtières ou montagneuses (Alpes et Pyrénées).

Dans ces zones touristiques comme à Paris, les victimes ne sont pas forcément les habitants permanents, ce qui peut expliquer que le nombre de vols pour 1 000 résidents est plus élevé.

1 Le lissage consiste à s’affranchir des limites communales, en répartissant l’information des communes dans des cercles centrés sur leur chef-lieu et de rayon fixe choisi par le cartographe (ici 15 km, un rayon standard). Le cartographe choisit le rayon en fonction de la précision qu’il souhaite afficher sur sa carte. Plus le rayon est important plus la carte sera lissée et fera apparaître les effets structurels géographiques ; au contraire un faible rayon de lissage conservera les rugosités et davantage de bruit aléatoire.

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Source : SSMSI - Base des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie. Insee - Données locales.

La moitié des victimes renoncent à se déplacer en commissariat ou brigade de gendarmerie

L’enquête « Cadre de Vie et Sécurité » est une enquête auprès de l’ensemble de la population réalisée chaque année depuis 2007 par l’Insee et portant sur les atteintes aux possessions des ménages et les violences subies par les individus (cf. Interstats Méthode N° 1 ). Cette enquête nous apprend que près de la moitié des victimes renoncent à se déplacer en commissariat ou brigade de gendarmerie pour les atteintes de vol sans violence ni menace ou tentatives, afin de déposer plainte ou simplement signaler le fait sur un registre de main courante.

Le nombre d’infractions de vols sans violence contre les personnes enregistrés par les forces de sécurité est en moyenne chaque année légèrement plus élevé que le nombre de déplacements auprès des commissariats et brigades déclarés par les victimes interrogées lors des enquêtes. Le fait que ce type de vols touche des personnes non résidentes peu contribuer à expliquer cet écart, comme le fait que les individus peuvent oublier de déclarer à l’enquête des déplacements en commissariat ou brigade suite à une perte d’objet ou de papiers finalement retrouvés. En revanche, l’évolution des deux séries est similaire sur ces dernières années.

Références

  • Glossaire ;
  • La criminalité en France, Rapport de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, 2015 - 2015, Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales, INHESJ/ONDRP.