En 2018, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 5 170 infractions de nature criminelle ou délictuelle et 4 050 contraventions commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion (« à caractère raciste », cf. Mise en garde), sur l’ensemble du territoire français. Près de 80 % des crimes et délits « à caractère raciste » sont des injures, provocations ou diffamations publiques. Par rapport à 2017, le nombre de crimes et délits « à caractère raciste » enregistrés en 2018 par les forces de sécurité est globalement plutôt en baisse (-4 %), néanmoins les infractions délictuelles graves apparaissent en hausse.
De fortes disparités existent sur le territoire métropolitain : le nombre de crimes et délits « à caractère raciste » enregistrés par les forces de sécurité rapporté au nombre d’habitants est nettement plus élevé dans l’est de la France ainsi que dans la plupart des grandes agglomérations.
En 2018, 2 110 personnes ont été mises en cause par les forces de sécurité pour crime ou délit « à caractère raciste ». Si les hommes, les personnes d’âge moyen (25-54 ans) et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes associées aux crimes et délits « à caractère raciste » enregistrés par les forces de sécurité, les personnes mises en cause pour crimes ou délits « à caractère raciste » ont des caractéristiques beaucoup plus proches de la population générale que les personnes mises en cause prises dans leur ensemble.
Les données issues des plaintes et procédures enregistrées par les forces de sécurité ne représentent qu’une petite partie des faits « à caractère raciste ». Sur la période 2012-2017, en moyenne une victime d’injure « raciste » sur cinquante et une victime de menaces ou violences physiques « racistes » sur six ont déclaré avoir déposé plainte au commissariat de police ou en brigade de gendarmerie. De fait, selon l’enquête «Cadre de vie et sécurité», 1,1 million de personnes âgées de 14 ans ou plus vivant en France métropolitaine (1 personne sur 45) ont été victimes d’au moins une atteinte – injure, menaces, violences ou discriminations - à caractère raciste, antisémite ou xénophobe (« à caractère raciste », cf. Mise en garde) en 2017. L’enquête révèle que les immigrés et descendants d’immigrés sont particulièrement exposés à ce type d’atteintes.
Enfin, les actes « à caractère raciste » se caractérisent par une fréquence importante de faits commis par des groupes, dans les espaces publics ou ouverts au public, ou liés à des querelles de voisinage.