Au cours des trois derniers mois, la majorité des indicateurs conjoncturels des crimes et délits ont augmenté par rapport aux trois mois précédents. Les coups et blessures volontaires (y compris les violences intrafamiliales) sont en nette hausse (+7 %), ainsi que les vols dans les véhicules (+5 %). Les violences sexuelles (+3 %) ainsi que les vols avec armes et les vols sans violence contre des personnes (+2 %) augmentent plus modérément. Les vols violents sans arme et les cambriolages de logements enregistrent une très légère hausse (+1 %). Les escroqueries et les vols de véhicules sont stables par rapport aux trois mois précédents. Les vols d’accessoires sur véhicules et les destructions et dégradations volontaires sont quant à eux en très légère baisse (-1 %). Les homicides des trois derniers mois sont en augmentation par rapport aux trois mois précédents.
Les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie ne recensent pas la totalité des infractions commises, notamment parce que toutes les victimes ne se font pas connaître. Les indicateurs contenus dans cette publication donnent une information sur l’évolution de la partie enregistrée de la délinquance subie.
95 faits d’homicides (y compris coups et blessures suivis de mort) ont été enregistrés en octobre 2019 (y compris les 4 victimes de l’attentat de la Préfecture de police de Paris), après 93 en septembre et 75 en août. Le total des trois derniers mois (263 victimes) est plus élevé que celui des trois mois précédents (248 victimes).
Les vols avec armes, enregistrés par la police et la gendarmerie, sont en très faible hausse en octobre 2019, après une légère baisse au mois précédent. Le total des trois derniers mois est très légèrement supérieur à celui des trois mois précédents (+2%).
Après une baisse observée entre mai 2017 et mai 2018, suivie d'un rebond en juin 2018, les vols avec armes enregistrent de faibles fluctuations. On note une légère tendance à la hausse depuis mai 2019.
Les vols violents sans arme sont en légère hausse en octobre 2019, comme en septembre. Le cumul sur les trois derniers mois augmente très légèrement, de 1 % par rapport aux trois mois précédents.
Le nombre de vols violents sans arme était inscrit sur une tendance à la hausse entre novembre 2018 et février 2019, avec quelques fluctuations puis il s’est nettement replié jusqu’en mai. Malgré le net retournement à la hausse en juin 2019, le niveau des trois derniers mois reste inférieur de 2 % à la moyenne de 2018.
Le nombre de vols sans violence contre des personnes enregistrés a très légèrement augmenté en octobre 2019, après une hausse en septembre. Le total des trois derniers mois est en légère hausse par rapport aux trois mois précédents.
Les vols sans violence contre des personnes avaient augmenté entre novembre 2018 et février 2019. Cette hausse a été plus que compensée par les nettes baisses des mois d’avril et mai 2019. Avec un rebond en juin, le niveau des trois derniers mois est supérieur à la moyenne de 2018 (+3 %).
Les coups et blessures volontaires sur les personnes de 15 ans ou plus (y compris les violences intrafamiliales), enregistrés par les forces de sécurité, sont en très légère baisse en octobre, après cinq mois de hausses consécutives. Le cumul sur les trois derniers mois augmente nettement (+7%). Parmi ces coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus, la part des violences intrafamiliales enregistrées s’est accrue depuis juillet : cette hausse peut s’expliquer notamment par un effet positif du Grenelle des violences conjugales, lancé début septembre, lequel a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte.
Après avoir atteint un premier point haut en juillet 2018, le nombre de coups et blessures volontaires a enregistré des fluctuations avec une légère tendance à la baisse, puis il a rebondi en mars 2019 et s'inscrit depuis sur une tendance à la hausse. Le total des trois derniers mois se situe nettement au-dessus de la moyenne de 2018 (+ 13 %).
Les cambriolages de logement sont en hausse en octobre 2019, après une très légère hausse en septembre. Le nombre de cambriolages des trois derniers mois augmente légèrement (+1 %).
Avant la hausse marquée de décembre 2018, les cambriolages de logements se situaient sur une tendance baissière depuis fin 2017, avec une pause au premier semestre 2018. Après une stabilisation sur les quatre premiers mois de 2019 et une faible baisse jusqu’en août, le nombre de cambriolages repart légèrement à la hausse. Le cumul sur les trois derniers mois est égal à la moyenne de 2018.
Les vols de véhicules (automobiles ou deux roues motorisés), enregistrés par les forces de sécurité, augmentent très légèrement en octobre 2019, après une très faible baisse au mois précédent. Le total des trois derniers mois est stable par rapport aux trois mois précédents.
Après s'être stabilisé en 2018 à un niveau plus bas que les années précédentes, le nombre d'enregistrements de vols de véhicules avait connu une hausse en décembre largement compensée par une baisse en avril et mai 2019, suivie d'une stabilisation. Le niveau des trois derniers mois est inférieur à la moyenne de 2018 (-4 %).
Les vols dans les véhicules sont encore en hausse en octobre 2019 après une augmentation en septembre. Le cumul sur les trois derniers mois est en nette hausse (+5 %) par rapport aux trois mois précédents.
Les vols dans les véhicules avaient fluctué durant l'année 2018 autour d'un niveau légèrement inférieur à celui de 2017. Puis la forte hausse de décembre a été plus que compensée par les baisses enregistrées entre avril et juin 2019. Suite au net rebond de juillet à octobre, le cumul sur les trois derniers mois est un peu supérieur à la moyenne de 2018 (+1 %).
Les vols d’accessoires sur véhicules diminuent en octobre 2019, après une légère hausse en septembre. Le total des trois derniers mois diminue très légèrement par rapport à celui des trois mois précédents.
Entre mars 2017 et février 2018, le nombre de vols d’accessoires sur véhicules avait baissé avec d'amples fluctuations, puis il s'est stabilisé. Il est sur une tendance à la baisse depuis octobre 2018, avec quelques fluctuations, et il se situe sur les trois derniers mois nettement au-dessous (-7 %) de la moyenne de 2018.
Les violences sexuelles enregistrées ont baissé en octobre 2019, après une forte augmentation au mois précédent. Le total des trois derniers mois est supérieur à celui des trois mois précédents (+3 %).
Dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de violences sexuelles enregistrées avait augmenté depuis fin 2017. Cette hausse s'était interrompue en août 2018 et avait été suivie d’un léger repli jusqu’à la fin 2018. La tendance est de nouveau à la hausse depuis le début 2019, avec d'amples fluctuations, et le cumul sur les trois derniers mois se situe nettement au-dessus (+35 %) de la moyenne de 2017 et de celle de 2018 (+14 %).
Les escroqueries enregistrées sont encore en très légère hausse en octobre 2019, comme en septembre. Le total des trois derniers mois est stable par rapport aux trois mois précédents.
Les escroqueries ont tendance à augmenter depuis la mi-2018, avec d'amples fluctuations. Le nombre d'escroqueries des trois derniers mois se situe nettement au-dessus de la moyenne de 2018 (+12 %).
Les destructions et dégradations volontaires (y compris contraventions) diminuent en octobre 2019, après une très légère hausse en septembre. Le total des trois derniers mois est très légèrement inférieur à celui des trois mois précédents.
Après une très forte hausse en décembre 2018, dans le contexte des mouvements sociaux, les dégradations ont reflué jusqu'en mai 2019. Malgré les rebonds de juin et octobre, le nombre de dégradations enregistrées au cours des trois derniers mois se situe en dessous de la moyenne de 2018 (-3 %).
Les séries conjoncturelles présentées dans cette publication portent sur les crimes et délits (1) enregistrés par la police et la gendarmerie. Ceux-ci sont comptabilisés au mois d’enregistrement, avec quelques cas particuliers (pour plus de détails voir les Interstats Méthode n°2
et 3
). Les requalifications des infractions, y compris suppressions, sont prises en compte jusqu’à la date à laquelle sont arrêtées les comptabilisations, c’est-à-dire, pour chaque mois, au début de mois suivant.
Deux éléments sont à prendre en compte dans l’interprétation du niveau et des évolutions de ces séries :
- le délai d’enregistrement, qui peut créer un décalage temporel entre le moment où les faits de délinquance se sont déroulés et le moment où ils sont comptabilisés dans ces séries;
- le taux de plainte, qui a un impact à la fois sur le niveau et, s’il n’est pas stable, sur l’évolution de la délinquance enregistrée. L’enquête Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP-SSMSI) réalisée auprès de la population permet d’évaluer les taux de plainte. Ainsi par exemple selon cette enquête en moyenne sur la période 2011-2017 seule une victime sur huit de violences sexuelles hors ménage porte plainte, contre trois sur quatre pour les victimes de cambriolages.
Pour les résultats complets de l’enquête CVS voir : https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/Actualites/Rapport-d-enquete-cadre-de-vie-et-securite-2018
Par rapport aux séries statistiques issues des enregistrements par la police et la gendarmerie, les données brutes de certaines séries ont fait l’objet de corrections portant sur la période de 2012 à 2015. L’ensemble de ces traitements est présenté en détail sur le site web Interstats dans le document Interstats Méthode N° 9 .
Le comptage des homicides fait l'objet de retraitements à partir de l'année de référence 2015 (cf encadré de la fiche "Homicides" - Insécurité et délinquance en 2018 : premier bilan statistique , janvier 2019, et Interstats Méthode N° 9 .
Des éléments descriptifs de la série des violences sexuelles ont été fournis dans la partie méthodologique de l'Interstats Conjoncture du mois d'avril 2019 ( N°43 ), ainsi que dans l' Interstats Méthode N°12 paru en juillet 2019. Des éléments descriptifs de la série des escroqueries et de celle des destructions et dégradations volontaires ont été fournis dans les parties méthodologiques respectivement des Interstats Conjoncture du mois de mai 2019 ( N°44 ) et du mois de juin 2019 ( N°45 ), et dans les Interstats Méthode N° 13 et 14 parus en septembre 2019.
La méthode de correction des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO), mise en place lors de la première publication de ces séries en octobre 2015 et présentée sur le site web Interstats dans les documents Interstats Méthode N° 5 et 7 , est modifiée depuis la note de juillet 2019, en prenant en compte les données connues jusqu’au mois de mai 2019, conformément à la pratique internationale recommandée d’une mise à jour annuelle des modèles. Les changements portent seulement sur quatre sous-séries de délits enregistrés par la gendarmerie : les vols violents sans arme, les vols sans violence contre des personnes, les cambriolages de logements et les vols de véhicules. L'incidence sur les séries concernées est marginale.
La périodicité mensuelle des indicateurs de la délinquance présente notamment l’intérêt de refléter l’incidence de certains évènements ponctuels, tels qu’un grand rassemblement populaire. Néanmoins, les séries mensuelles sont en partie soumises à des fluctuations qui peuvent s'inverser d'une période à l'autre, sans réelle signification. De plus, lorsque les séries sont très heurtées, le modèle de traitement statistique de désaisonnalisation peut présenter des problèmes de robustesse, avec des risques de révisions des données d’un mois sur l’autre. Aussi est-il recommandé d’attendre au moins deux observations mensuelles avant de juger d’un retournement d’évolution.
(1) La série des dégradations inclut également les contraventions.