Lorsqu’un policier ou un gendarme rédige une procédure concernant un crime ou un délit (lors d’un dépôt de plainte par exemple), il renseigne le plus souvent la profession de la victime : cette donnée est facultative côté police nationale et obligatoire côté gendarmerie nationale. Au total, la profession est absente ou suspectée d’être mal renseignée pour 20 % des enregistrements de crimes et délits en 2021.
Après redressements, la répartition des victimes de violences physiques (hors violences sexuelles ou intrafamiliales) et verbales est stable par profession entre 2016 et 2021. L’analyse met en avant une exposition nettement plus forte à ces violences enregistrées pour certaines professions (policiers, gendarmes, surveillants pénitentiaires), qu’il faut interpréter avec précaution.
En effet, attenter à certaines professions dans le cadre de leur travail (personnes dépositaires de l’autorité publique et chargés de missions de service public) constitue une circonstance aggravant la peine encourue ce qui augmente mécaniquement la part de ces professions parmi les victimes enregistrées. Policiers nationaux et gendarmes représentent la moitié des victimes enregistrées pour ces atteintes avec circonstance aggravante, loin devant les policiers municipaux (8 %), les agents des transports (5 %), les surveillants pénitentiaires (4 %), les enseignants (4 %) ou les intervenants sociaux (4 %). La part des élus parmi cette population spécifique de victimes enregistrées par la police et la gendarmerie est passée de 0,8 % en 2016 à 1,1 % en 2019 puis à 1,8 % en 2021, mais l’identification des élus n’est pas assez fiable pour mesurer ainsi l’intégralité des atteintes envers les élus et leur évolution.