Réponse de Brice Horefeux aux questions d'actualité au gouvernement lors de la séance du mercredi 2 février 2011

2 février 2011

Lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement du mercredi 2 février 2011 à l'Assemblée nationale, Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration a répondu à une question de la députée du Finistère, Marylise Lebranchu, sur les effectifs de police et de gendarmerie.


Marylise Lebranchu, députée du Finistère

Merci, Monsieur le Président.

Ma question s'adresse au ministre de l'intérieur, mais je voulais juste dire, sans arrogance et avec modestie, que je ne suis pas certaine que les réponses des ministres qui sont en responsabilité contribuent forcément à la construction d'une République irréprochable et à une bonne image de la France.

Nous n'arrêtons pas, Monsieur le ministre de l'intérieur, de vous dire qu'il est incohérent de constater la hausse des actes de violence et, dans le même temps, de réduire les effectifs de police et de gendarmerie.

A la pression quotidienne que subissent les policiers et les gendarmes sur le terrain, ce qu'on appelle la politique du chiffre, s'ajoute aujourd'hui un mélange d'émotion et d'indignation chez les gendarmes. Nous avons cessé de demander, au cours des discussions budgétaires, l'équilibre de l'évolution des effectifs entre gendarmerie et police. Vous avez été obligé de renoncer, Monsieur le ministre, certes avec une perte d'effectifs, à dissoudre deux compagnies de CRS, après une mobilisation syndicale que chacun connaît. Or, dans le même temps, vous faites annoncer à Arras ou bien à Rennes, à d'ailleurs des gendarmes qui reviennent d'Afghanistan, la suppression de leurs escadrons. Sept seront supprimés en 2011 ; huit ont été supprimés en 2010. Si chaque gendarme, si chaque policier est capable de discuter sereinement de l'affectation des moyens, aucun ne peut accepter les coupes sombres d'une RGPP difficile à comprendre lorsqu'elle est violente, et qu'en plus elle est inégalitaire.

Allez-vous, Monsieur le ministre, revenir aussi sur les décisions concernant les gendarmes et nous dire enfin qu'il n'y aura pas de RGPP, pour assurer la sécurité de nos citoyens.

Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les députés, Madame la députée, Madame la ministre Lebranchu.

Votre question me permet de rétablir quatre vérités.

Première vérité :

comme l'Observatoire indépendant de la délinquance l'a indiqué, la délinquance globale dans notre pays a diminué cette année. Vous évoquez les violences aux personnes et vous avez raison. Les violences aux personnes ont augmenté de 2,5%. C'est 2,5% de trop, mais c'est cinq fois moins... cinq fois moins que lorsque vous étiez au pouvoir et vous devriez avoir l'honnêteté de le reconnaître.

Deuxième vérité :

c'est que ces progrès incontestables sont dus à l'engagement fort des policiers et des gendarmes, oui ; qui paient un lourd tribut à cet effort, puisque dix-neuf d'entre eux et douze mille d'entre eux ont été tués ou blessés au cours de l'année 2010.

Troisième vérité :

oui la délinquance bouge et nous devons nous adapter. Vous évoquez les effectifs. Il y a aujourd'hui, Mesdames et Messieurs les députés, plus de policiers et de gendarmes que lorsque vous étiez au pouvoir.

Quatrième vérité :

vous évoquez la situation sociale ; le passage en catégorie " B", qui concerne quatre-vingt-quatorze mille policiers a été approuvé par la totalité des organisations syndicales. La décision prise hier d'affecter deux-cent-soixante policiers supplémentaires sur le terrain par redéploiement des CRS a été approuvée par la totalité des organisations syndicales, tout comme la décision de faire bénéficier les gendarmes des avancées du passage en catégorie "B" témoignent concrètement de la préoccupation sociale et de la reconnaissance du gouvernement.

Alors, Madame la ministre Lebranchu, vous dites souvent que ça fait huit années que vous êtes dans l'opposition, eh bien après huit années, vous en êtes toujours à zéro proposition.