Interview de Madame Jacqueline Gourault accordée au journal Le Parisien

LP/Frédéric Dugit
24 mai 2018

Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Corse, réagit aux incidents qui ont émaillé la rencontre entre Ajaccio et Le Havre.


C’est une fin de Ligue 1 comme on aurait jamais aimé en voir. Le match entre Ajaccio et Le Havre a été émaillé d’incidents, dimanche, entre bagarres, insultes et envahissements du terrain (après des premiers incidents vendredi). Ce qui n’a pas empêché que la Ligue de football professionnel (LFP) valide, mardi, la victoire corse. En charge de la Corse au gouvernement, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault, apporte son avis sur le sujet.

Vous êtes chargée du dossier corse au sein du gouvernement. Comment réagissez-vous face aux incidents de vendredi et de dimanche à Ajaccio ?

Jacqueline Gourault. Beaucoup de passionnés de football ont été choqués. Et cette émotion a dépassé le cadre strict de ce sport. Les violences physiques ou verbales doivent être dénoncées, d’où qu’elles viennent et quel que soit le lieu où elles se déroulent. Ces dérapages sont condamnables par essence. Mon indignation serait identique si de tels incidents s’étaient déroulés au Stade de France.

Mais n’y a-t-il pas un problème spécifique de violence dans le football insulaire ?

Je ne pense pas que l’on puisse parler de « violences spécifiques ». D’ailleurs, je suis persuadée que la majorité des supporters d’Ajaccio ont été choqués d’assister à de tels actes. Les propos de haine, les expressions racistes ne reflètent pas l’opinion de l’ensemble des supporteurs du club. Loin s’en faut !

La Ligue de football professionnel a décidé de valider la victoire de l’AC Ajaccio tout en suspendant jusqu’à nouvel ordre le stade du club. Fallait-il faire rejouer le match ?

Il ne m’appartient pas de commenter les décisions de la Ligue. Cette décision relève des instances sportives.

Le club de Bastia, pourtant rival d’Ajaccio, ainsi que des élus corses font bloc sur le thème du « racisme anti-corse »…

N’ajoutons pas l’outrance des propos à la violence des actes. Nous avons besoin de recul et d’apaisement. J’étais samedi soir avec mon mari au stade de Blois (Loir-et-Cher) pour assister à l’accession du club en National 2. Le football doit rester une fête.

Source : Le Parisien du 23 mai 2018