Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu public le lundi 16 octobre un avis intitulé « Santé des migrants et exigence éthique ».
Cet avis souligne que les migrants présentent plutôt en France une « bonne santé physique corporelle », qui ne doit pas masquer « la réalité de violences et de traumatismes psychiques et mentaux majeurs subis au cours de la migration ». Toutefois, selon le CCNE, si le droit protège largement la santé des migrants, « les expressions politiques et les moyens publics manquent à leur réelle mise en œuvre ». L’avis du CCNE pointe particulièrement la situation à Calais.
Gérard Collomb, Ministre d’État, ministre de l’intérieur, souligne que cet avis, qui se fonde sur des constats de terrain datant de février 2017, ne tient pas compte des évolutions importantes survenues notamment dans les Hauts-de-France depuis cette date.
En premier lieu, s’agissant des actions menées dans le domaine sanitaire, Gérard Collomb souligne que cet avis ne tient pas compte des efforts importants déployés depuis cet été pour améliorer les conditions de santé des migrants dans les Hauts-de-France. Ainsi, tant à Calais qu’à Grande-Synthe, des dispositifs sanitaires mobiles ont été déployés, permettant un accès quotidien à des citernes d’eau et des latrines. A Calais, 28 douches sont également accessibles à l’ensemble des migrants via un système de navettes.
En matière d’accès aux soins, l’action de l’État a également été nettement renforcée. Les plages horaires d’ouverture de la permanence d’accès aux soins de santé (PASS) du centre hospitalier de Calais ont été doublées. Les consultations à la PASS ont été multipliées par trois entre février et septembre : 769 personnes ont été reçues en consultation sanitaire au mois de septembre, soit 37 passages par jour. Cette action est complémentaire de celle menée par les associations, comme la Croix rouge française qui a récemment ouvert des permanences en contact de la population migrante sous forme de 2 demi-journées par semaine, pour les soins de premier recours.
En second lieu, s’agissant des conditions d’hébergement, Gérard Collomb tient à souligner que « la priorité du gouvernement reste la lutte contre les campements sauvages, qui ne garantissent nullement la dignité des personnes ». Pour prévenir ces campements, le gouvernement mène depuis son arrivée une action déterminée, qui fait intervenir l’action des forces de l’ordre, mais aussi des propositions de mise à l’abri, notamment dans les quatre centres d’accueil et d’examen des situations (CAES) du Nord et du Pas-de-Calais. Ces centres offrent à tous ceux qui souhaitent sortir des campements un sas permettant une orientation vers des hébergements adaptés à leur situation, comme les centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) dès que les personnes ont déposé une telle demande. 162 personnes en ont déjà bénéficié à Calais entre août et octobre 2017.
Ces actions portent leurs fruits. Alors qu’en octobre 2016, il y avait 8 000 personnes dans le campement de la Lande à Calais, il n’y a aujourd’hui plus que 500 personnes, soit seize fois moins.
Communiqué de M. Gérard Collomb, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, en date du 16 octobre 2017.