Fermeture du premier centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté

28 juillet 2017

En septembre 2016, le gouvernement avait, à titre expérimental, décidé d’ouvrir, à Beaumont-en-Veron (Indre-et-Loire), un premier centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté avec pour objectif de « préparer, proposer et dispenser une offre et un programme pédagogique utiles à la réinsertion de jeunes radicalisés en voie de marginalisation ».

Conçu pour accueillir 25 pensionnaires, sur la base du volontariat, le centre n’en a effectivement accueilli que 9. Aucun de ces jeunes n’a suivi le programme jusqu’à son terme.

Depuis février dernier, la structure n’accueille plus aucun pensionnaire.

Malgré la compétence, la détermination et l’investissement des personnels du centre, qui ont démontré leur savoir-faire pour assurer une prise en charge pluridisciplinaire des bénéficiaires, l’expérience ne s’est pas révélée concluante. L’expérimentation d’un centre d’accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites.

Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l’expérimentation conduite à Pontourny, sur la commune de Beaumont-en-Veron.

Le préfet d’Indre-et-Loire a été chargé d’entamer sans délai les consultations locales pour envisager la reconversion du site. Une attention toute particulière sera portée à la situation des salariés du site, qui bénéficieront d’un accompagnement individuel de la part des services de l’Etat, en liaison avec la ville de Paris dont dépendent les agents titulaires du site.

La reconversion à venir du centre de Pontourny ne signifie pas l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées. Le gouvernement étudiera, notamment, la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille pour y accueillir des individus sous main de justice et y développer des solutions alternatives à l’incarcération.

La secrétaire générale du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR) a été chargée de faire des propositions en ce sens, en lien étroit avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice et l’ensemble des acteurs concernés. Elles seront examinées dans le cadre d’un comité interministériel de prévention de la radicalisation, qui sera réuni par le Premier ministre à l’automne.

La réflexion sur le format de ces centres et leur adaptation aux différents publics ayant vocation à y être accueillis s’inscrira dans le cadre de la politique ambitieuse que le gouvernement entend conduire en matière de prévention de la radicalisation, qui sera guidée par les principes suivants :

  • la professionnalisation du dispositif de prévention, avec un recours accru aux acteurs reconnus sur le terrain, travailleurs sociaux et professionnels de la santé mentale notamment ;
  • le développement de l’évaluation systématique des actions conduites ;
  • le renforcement du travail auprès des acteurs de l’internet pour le retrait des contenus de haine et djihadistes ;
  • le renforcement du soutien à tous les acteurs de la société civile engagés dans le contre discours.