La journée mondiale des réfugiés est un rendez-vous annuel au cours duquel acteurs institutionnels, associatifs, réfugiés et société civile se réunissent pour célébrer les valeurs d’accueil et de solidarité et découvrir les actions menées sur le territoire français en faveur des personnes exilées.
A cette occasion, le Ministère de l’intérieur et de nombreux partenaires associatifs et institutionnels se mobilisent autour de rencontres riches et diverses.
L’Europe a connu ces dernières années une crise migratoire sans précédent, à laquelle elle a fait face par une prise en charge de l’accueil et de l’hébergement des demandeurs d’asile. Pour celles et ceux qui ont obtenu un titre d’asile, la priorité doit aujourd’hui être donnée à l’intégration de ces femmes, hommes et enfants et leur permettre une installation durable sur notre territoire.
Lors de son discours du 27 juillet 2017 à Orléans, le Président de la République a fait état de son attachement à la tradition humaniste de la France qui se doit d’offrir un accueil digne aux personnes en besoin de protection. Cet accueil digne a pour suite nécessaire une intégration réussie des réfugiés dans la société française.
En France, en 2018, 46 838 personnes (majeurs et mineurs, dont 33 330 pour les majeurs) ont obtenu l’asile, contre 43 000 en 2017 (soit une hausse de 9%), 36 000 en 2016, 19 000 en 2015 et 15 000 en 2014. Sur les 250 000 bénéficiaires de la protection internationale que compte la France, 25% sont arrivés dans les trois dernières années.
Par ailleurs, la France s’est engagée auprès du Représentant du Haut—commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) à accueillir 10 000 réfugiés réinstallés depuis un pays de premier asile en 2018 et 2019. 7 569 d’entre eux ont d’ores et déjà été accueillis au 31 mai 2019.
L’intégration de l’ensemble de ces bénéficiaires de la protection internationale revêt un enjeu très spécifique, car il s’agit d’un public majoritairement non francophone, souvent vulnérable car issu de zones en guerres (Afghanistan, Syrie, Lybie…) et forcé à l’exil. Malgré ces vulnérabilités, les bénéficiaires de la protection internationale font preuve d’une grande capacité d’intégration en France.
Pour répondre à cet enjeu, l’État a défini le 5 juin 2018 dans le cadre du comité interministériel à l’intégration, une stratégie d’intégration des réfugiés ambitieuse définissant un accompagnement adapté et offrant toutes les chances d’une intégration réussie dont la mise en œuvre est coordonnée par Alain Reigner, délégué interministériel à l’accueil et l’intégration des réfugiés.
La stratégie nationale d’intégration des réfugiés propose des mesures opérationnelles, construites sur la base d’expérimentations concrètes, d’échanges de bonnes pratiques, l’expertise et l’innovation des acteurs de terrain sur tous les volets de l’intégration : santé, logement, enseignement supérieur et emploi. Sur ce volet, le ministère du travail, dans le cadre du Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC), soutient financièrement des formations et un accompagnement socio-professionnel destinés à l’intégration des étrangers arrivés depuis moins de 5 ans sur le territoire français, dont les réfugiés.
Le programme HOPE (Hébergement, Orientation, Parcours vers l’Emploi) est une des mesures emblématiques de la stratégie nationale d’intégration des réfugiés, car il incarne la mobilisation de nombreux acteurs, services de l’Etat - dont Pôle emploi et l’OFII - OPCO, entreprises, associations gestionnaires de centres d’hébergement, AFPA, indispensable pour réussir l’accueil et l’intégration des réfugiés dans notre pays.
Répondre aux besoins de main d’œuvre des entreprises en formant des réfugiés
Alphonse Areola, gardien de but du Paris Saint-Germain, champion du monde
Un partenariat privé/public inédit.
HOPE constitue un bel exemple à la fois de travail interministériel et de partenariat public/privé gagnants : le programme est piloté par la direction de l’asile de la Direction Générale des Étrangers en France mais en étroite collaboration avec le Ministère du travail, le Ministère de la cohésion des territoires, la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement, la Délégation Interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés, la Direction de l’Accueil et l’Accompagnement des Étrangers et de la Nationalité, l’AFPA, Pôle Emploi, l’Office Français pour l’Intégration et l’Immigration, et onze /OPCO (opérateurs de compétences) - Fond d'Assurance Formation du Travail Temporaire (FAF.TT), Constructys, Afdas, AGEFOS PME, Forco, OPCALIA, OPCAIM, Uniformation, Unifaf (OPCO Santé), OPCA Transport et services (OPCO Mobilités) et Opcalim/Ocapiat. Plus de 250 entreprises (travail temporaire, travaux publics, industrie, grande distribution, restauration rapide, spectacle vivant…) ont été impliquées sur l’ensemble des 12 régions de France métropolitaine.
Le Ministère de l’intérieur et l’Office Français de l’immigration et de l’intégration (OFII) facilitent la rencontre entre les entreprises et les réfugiés qui sont pour beaucoup hébergés dans des centres financés par l’Etat.
Un hébergement en centres AFPA et un parcours d’insertion professionnelle d’une durée maximale de 8 mois composé de deux périodes : une préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) de 400 heures permettant une formation intensive de français à visée professionnelle et l’approfondissement d’un projet professionnel et d’au moins 4 mois avec un contrat salarié conjuguant formation qualifiante et travail en entreprise.
Ce programme s’inscrit dans la continuité de la politique d’accueil et d’intégration mise en œuvre par l’OFII. Dès l’obtention du statut, les réfugiés bénéficient des prestations du Contrat d’intégration républicaine leur permettant de participer à une formation civique et une formation d’apprentissage de la langue visant le niveau A1. A l’issue de ce parcours, l’OFII recense et oriente les publics éligibles vers le dispositif HOPE.
Un accompagnement global (administratif, social, professionnel, médical, citoyen...) est également proposé toute la durée du parcours.
Chiffres clés :
Un premier bilan sur 1 000 parcours HOPE achevés qui confirme les très bons résultats déjà enregistrés :
Pour la deuxième promotion 2018 nommée « Marie Curie », 422 personnes sont entrées en formation entre octobre et décembre 2018. Près de 90% d’entre eux ont déjà signé un contrat pro ou CDPI (379 stagiaires).
Les sorties vers l’emploi à l’issue de ces parcours individuels sont suivis par la DARES (Direction de l’animation, de la recherches, des études et des statistiques) à 6 mois après la sortie du parcours.
« Motivation hors norme » - 12 réfugiés en formation agent de fabrication
« Je suis très content de pouvoir suivre une formation à l’Afpa. J’ai beaucoup progressé en français et mon objectif est de travailler chez Peugeot » Hastigul, 21 ans, Afghan.
« À Mulhouse, j’ai pu apprendre la langue et les bases d’un métier » Nazar, 28 ans, Soudanais.
Source : L’Alsace – 12 mars 2019
« Ile-de-France : des salles de spectacle s’unissent pour former des réfugiés »
« Je suis très, très content », souligne Aziz, arrivé en France, en 2016, après avoir fui l’Afghanistan, l’année précédente. « J’ai voyagé pendant huit mois. Je suis passé par l’Iran, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie… » […]
« On pouvait marcher trois jours de suite, chercher à boire, à manger. Il a fait très, très froid. J’avais que du plastique contre la pluie. C’était très, très dur. »
Le jeune homme de 27 ans égrène les noms de tous les pays qu’il a parcourus jusqu’en Suède, dans un français déjà correct et clair. « J’ai commencé à apprendre votre langue en regardant YouTube ! », s’exclame-t-il.
Les cours reçus depuis décembre l’ont ensuite aidé à mieux parler. « Ecrire en français, c’est trop difficile pour le moment. »
Source : Le Parisien – 4 mars 2019
« Motivation hors norme » - 12 réfugiés en formation agent de fabrication
« Depuis le 21 janvier, ils ont appris le métier d’agent de fabrication, qui consiste à savoir monter un appareil, à comprendre la documentation… Ce n’est pas plus difficile avec des réfugiés, mais ils ont une telle envie d’avancer et d’apprendre que c’est toujours très positif ! Ce sont des personnes qui respectent les règles et qui ont une très grande motivation » Francis Graber, formateur en production industrielle à l’AFPA de Mulhouse.
Source : L’Alsace – 12 mars 2019
« L’espoir qui mijote »
Directeur de l’Afpa de Colmar, Hervé L’Hotellier souligne la richesse d’un partenariat qui oblige l’institution à renouveler ses pratiques. «Nous avons affaire à des publics de plus en plus éloignés de l’emploi auxquels nous devons nous adapter. Le projet Hope nous oblige à nous confronter à des identités culturelles, cultuelles différentes, à de nouvelles problématiques sociétales. C’était pour nous une première de travailler avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), cela nous ouvre l’esprit ! »
Directeur de Manne Emploi, Frédéric Durrwell indique, sourire en coin, qu’à l’issue du premier stage, certains employeurs souhaitaient embaucher immédiatement les bénéficiaires du programme. « Les restaurateurs ont un besoin urgent de main-d’œuvre ! Mais l’autre partie du projet est la sécurisation des parcours de vie des personnes. »
Source : Dernières Nouvelles d’Alsace – 3 mai 2019
« Nantes : des réfugiés formés et embauchés dans des secteurs qui peinent à recruter »
« D’un côté, les entreprises dans certains secteurs ne trouvent pas de candidats. De l’autre, il fallait faire quelque chose pour l’insertion des réfugiés, détaille Jamal Ouggourni, chargé de mission au Fonds d’assurance formation du travail temporaire, qui parle d’un dispositif « gagnant-gagnant ».
« Trouver des candidats devient très difficile, tant ces métiers ont une mauvaise image chez les jeunes et n’attirent plus », témoigne Michael Augereau, directeur responsable de l’agence intérim Synergie à Saint-Herblain. « Aujourd’hui, les premiers retours sont très bons. Nos entreprises sont prêtes à renouveler l’expérience. Les réfugiés sont très impliqués et ont un savoir-être exemplaire. Ils ont envie de s’en sortir et sont motivés, nous disent unanimement les chefs d’entreprise. »
Source : 20minutes – 19 décembre 2018