Message du ministre de l’Intérieur, M. Bernard Cazeneuve, prononcé lors de la cérémonie d'hommage à la mémoire de Jean-Baptiste SALVAING et Jessica SCHNEIDER, le 15 juin 2016.
Une nouvelle fois, la France est en deuil.
Une nouvelle fois, deux fonctionnaires du ministère de l’Intérieur sont tombés, victimes d’une violence abjecte, sous les coups d’un criminel agissant au nom de l’organisation terroriste DAESH :
En ce moment de deuil, nos pensées vont d’abord à leur fils âgé de trois ans, pris en otage, sauvé grâce à l’intervention courageuse des policiers du RAID et de la BRI, mais privé à jamais de l’amour de ses parents. Elles vont aussi au premier fils de Jean-Baptiste SALVAING. Elles vont à leurs familles et leurs proches, terrassés par le chagrin. Elles vont à leurs collègues des commissariats des Mureaux et de Mantes-la-Jolie, que j’ai rencontrés hier et dont je mesure les sentiments de tristesse et de colère.
A eux tous, je veux adresser aujourd’hui un message de sympathie, de compassion et de soutien, au nom de la Nation tout entière.
Car le crime dont Jean-Baptiste SALVAING et Jessica SCHNEIDER ont été les victimes a horrifié tous les Français.
Les Français connaissent le lourd tribut que les forces de sécurité ont payé pour assurer leur protection contre la menace terroriste.
Ils savent que, face aux épreuves d’une gravité exceptionnelle que notre pays a dû affronter depuis janvier 2015, ils ont toujours pu compter sur le courage, l’engagement et le dévouement des policiers et les gendarmes.
Ils mesurent les risques auxquels s’exposent tous ceux qui incarnent l’autorité de l’État et les valeurs de la République.
C’est parce que les policiers incarnent ces valeurs que, lundi soir, l’un d’entre eux, Jean-Baptiste SALVAING, a été froidement assassiné à son domicile, où le terroriste l’avait apparemment attendu pour mettre à exécution son projet criminel. Jean-Baptiste SALVAING n’a pas perdu la vie en service, alors qu’il encourait les risques qu’il avait choisi d’assumer en conscience dans son activité professionnelle. Et pourtant, s’il a été pris pour cible, s’il a été assassiné, c’est parce qu’il était policier. Si Jessica SCHNEIDER est morte, après avoir été prise en otage, c’est parce qu’elle était sa compagne et elle-même fonctionnaire au sein d’un commissariat de police.
Face à cette barbarie, je sais que vous réagirez avec les armes qui assurent votre supériorité sur l’ennemi : la solidarité, le sang-froid, la force de l’expérience, l’attachement aux valeurs républicaines et au Droit, la reconnaissance des Français.
Je veux vous assurer du soutien constant que vous trouverez auprès du Président de la République, auprès du Premier ministre et de son Gouvernement, dans la lutte que nous menons et pour laquelle vous êtes engagés, jour après jour, au péril de votre vie.
Ce combat est celui de l’époque. C’est celui de la démocratie. C’est un combat pour l’État de droit, sur lequel nous ne céderons rien. Ce combat nous imposera encore des efforts et des sacrifices. Il exigera de nous un engagement de tous les instants, une vigilance absolue et une rigueur exemplaire.
Nous le devons à tous ceux qui sont tombés face au terrorisme, à Jean-Baptiste SALVAING, à Jessica SCHNEIDER. En leur mémoire, je vous demande que nous observions ensemble une minute de silence et de recueillement.