Semaine d’incorporation avec les élèves gardiens de la paix

Semaine d’incorporation avec les élèves gardiens de la paix

Après avoir relaté les coulisses du concours exceptionnel de gardien de la paix, Civique propose une plongée au sein de l’école nationale de police de Sens, aux côtés des élèves gardiens de la paix en formation.


Civique a participé à la semaine d’incorporation des élèves de la toute nouvelle 244e promotion et a rencontré celles et ceux qui font la renommée de cette école.

Un reportage de Richard Wawrzyniak (textes) et Pierre Chabaud (photos)

Mardi 3 janvier 2017

07h00

C’est par une matinée hivernale particulièrement glaciale que les 104 élèves de la 244e promotion de gardiens de la paix sont convoqués à l’école nationale de police de Sens, dans l’Yonne. L’excitation est de mise à l’aube des dix mois de leur formation. Franck, 23 ans, attend depuis longtemps ce moment : « C’est le grand jour ! J’ai passé le concours externe en septembre 2015 et je trépignais à l’idée d’intégrer l’école de police. Il y a tout de même une forme d’appréhension ce matin. Vais-je répondre aux attentes des instructeurs ? Comment vont se dérouler ces dix mois de formation ? Quelles seront les matières enseignées ? J’ai tant de choses à apprendre et tellement d’objectifs en tête ! C’est en quelque sorte la carrière qui démarre... »

Passé le poste de sécurité de l’école pour y retirer numéro de chambre et badge, les élèves déposent en hâte leurs effets personnels dans leur dortoir respectif pour ne pas arriver en retard au premier rendez-vous de la journée : la levée des couleurs dans la cour d’honneur de l’école.

L’ensemble des promotions d’élèves et l’équipe pédagogique au complet se rassemblent traditionnellement à 7 h 40 pour saluer les drapeaux français et européen. Les nouveaux venus sont vite repérés.
Leurs tenues de civils dénotent des centaines d’uniformes rassemblés et leur ordre serré hésitant suscite certains sourires.

La Marseillaise, par contre, est reprise en chœur dans les rangs des « bleus », pour un premier moment de cohésion et de patriotisme qui restera gravé dans leurs mémoires. 

Les profils des élèves sont variés. « C’est une photographie de notre société, avec des gens aux cultures différentes, aux parcours professionnels divers, certains étant d’anciens adjoints de sécurité (ADS), d’autres n’ayant jamais eu le moindre contact avec la police, hormis lors du concours de gardien de la paix, analyse Serge Ollier, directeur adjoint de l’ENP de Sens. C’est à nous dorénavant de les amener au bout de la formation, de les préparer au mieux en leur faisant prendre conscience de la complexité et des dangers inhérents à ce métier. » Après avoir été répartis en trois sections d’une trentaine d’éléments, les élèves de la 244e sont réunis dans l’amphithéâtre pour une matinée de prise de contact avec les responsables de l’unité de sécurité intérieure (USI) de l’établissement, l’équipe de direction et les formateurs.

Laurent, brigadier et responsable de l’USI, met très vite les pieds dans le plat : « Ici, on ne se déplace qu’en unités constituées et non en troupeaux. Garde à vous devant le chef de poste, on se présente par son grade, nom, prénom, promotion et section. Les horaires de sortie doivent être scrupuleusement respectés sous peine de sanctions. Vous n’avez pas le droit d’avoir votre téléphone portable sur vous durant les heures de cours. C’est une question de respect ». Il poursuit : « Votre tenue doit être rangée dans les placards fermés avec un cadenas. À vous de désigner un responsable de chambrée. Vous aurez une semaine pour vous acclimater, ensuite vous n’aurez plus le droit à l’erreur et nous vous sanctionnerons. Nous ne sommes pas là pour vous materner. Les filles : chignon obligatoire ; les garçons : rasage de près chaque jour. Votre comportement, tout comme votre tenue, doivent être irréprochables... » Avant de conclure, rassurant : « Mais ça va le faire, ne vous inquiétez pas ! J’en vois certains avec le masque. Il vous suffit d’appliquer les règles et il n’y aura aucun problème. » L’USI a pour missions la gestion du personnel du poste de police, de l’armurerie, la sécurité du site et la discipline du côté des élèves. « Il faut les initier à la vie en collectivité, reprend en aparté Laurent, la discipline est donc un peu le nerf de la guerre. Je leur ai communiqué des règles de vie car certains étaient encore lycéens il y a peu de temps et n’ont aucune expérience professionnelle, il faut donc les encadrer, sans être trop proches, afin de leur donner des points de repère pour la suite. La règle contribue à la bonne vie de l’école. Nous n’allons pas leur apprendre à travailler ensemble, c’est le travail des formateurs, nous axons notre travail sur le comportement. »

Nous retrouverons l’équipe de l’USI un peu plus loin pour une inspection surprise des chambrées... Le secrétariat des formations intervient ensuite devant l’assemblée d’élèves-gardiens pour présenter les missions du service et régler des démarches administratives, notamment pour que chacun reçoive sa solde de formation et communique les coordonnées des proches prévenir en cas de problème.

Salle de classe

14h00

Les trois sections de la 244e se séparent pour rejoindre leurs formateurs respectifs pour une première présentation. Anthony, brigadier-chef et formateur généraliste, prévient les 35 élèves de son groupe : « Cette année sera riche, fournie, intense. Le premier mois, vous allez tous vous adorer mais des tensions vont ensuite apparaître. Montrez-vous adultes et responsables. Notre objectif commun est que tout le monde passe une scolarité de la meilleure manière possible et acquière les savoirs. »

Désignation d’un responsable de semaine de la section, liste de personnes pour nettoyer la salle de classe, présentation de l’emploi du temps, aucun détail n’est omis. Et Anthony d’avertir : « Vous travaillez pour un classement final, pour un poste. Mais ce n’est pas parce qu’un camarade aura quelques points de plus qu’il faudra se tirer dans les pattes. Soyez solidaires, formez une équipe. Je veux que notre section soit irréprochable. »

Benoît, 32 ans, a obtenu le concours exceptionnel de gardien de la paix organisé en 2016 : « Bien sûr il y a ce classement individuel à la fin, mais il ne faut pas tomber dans le côté perso. Les notes, les classements, ne nous empêcheront pas de nous aider, de nous serrer les coudes. »

La scolarité des élèves-gardiens est évaluée sur une note de 1 500 points maximum. Les épreuves écrites, sur les fondamentaux et les connaissances générales, les mises en situation ainsi que le contrôle judiciaire avec deux procès-verbaux à rédiger leur permettent d’engranger les points nécessaires. Si un élève ne décroche pas les moyennes requises, il doit se présenter devant un jury d’aptitude. Mais nous sommes encore loin de cette étape fatidique pour certains. Pour l’heure, nous retrouvons Ludivine, une Strasbourgeoise de 23 ans : « C’est exceptionnel de côtoyer autant de personnes motivées par ce métier. On est tous dans le même bateau et, après une journée en commun, une certaine cohésion se crée déjà.

Être policier, selon moi, c’est avant tout un état d’esprit. Le travail d’équipe y sera omniprésent, il faut donc s’y frotter en école. Ce n’est pas parce que nous n’avons pas d’affinité avec un collègue qu’il ne nous sauvera pas la vie le moment venu. »

Des propos appuyés par Laurence Paepegaey, brigadier-chef et chef d’unité pédagogique : « L’esprit de corps est important car cela permet de se préparer à travailler ensuite en équipe sur le terrain. C’est ici qu’on apprend à se respecter.

Ils ne sont pas là pour se faire des copains non plus, mais étant amenés à travailler au quotidien avec deux ou trois collègues, il faudra faire avec les personnalités des autres.

Chacun a des compétences plus ou moins développées à l’issue de la scolarité, certains sont plus dans le social, d’autres dans l’action, le judiciaire, la procédure, d’autres encore feront de la circulation. Nous allons leur apprendre à travailler en équipe, à connaître leurs qualités, leurs compétences professionnelles dans ce métier et apprendre à vivre en collectivité, à travailler dans un commissariat. »

Les formateurs présentent dans les grandes lignes le programme de la scolarité. David, formateur de techniques sécurité-intervention (TSI), enseignera à la section le tir, l’armement, le secourisme, les techniques d’intervention et de défense, « ce qui vous permettra de vous projeter dans le métier de policier, d’obtenir des bases pour vous protéger correctement et intervenir dans des situations compliquées. Tout le monde sortira de l’école avec l’habilitation de Prévention et Secours Civiques de niveau 1 (PSC1). Nous ne sommes pas là pour travailler à votre place. Notre objectif est d’avoir 35 élèves gardiens de la paix qui sachent dans dix mois enregistrer une plainte dans les règles de l’art et intervenir sur le terrain dans différents types de situations. »

Mercredi 4 janvier

09h00

Après une première journée de prise de contact, Nicolas, formateur généraliste, livre ses premières impressions : « J’ai constaté un bon public, sans élève perturbateur. Ils ont bien écouté les règles et semblent motivés. Mais ce n’est qu’une  première approche, ils vont se révéler au fur et à mesure que va avancer la scolarité. J’applique la méthode du donnant-donnant. S’ils sont corrects, s’expriment bien, tout se passera bien, ce sera même convivial. Sinon, je me ferai un devoir de leur rappeler la règle. Le plus jeune de mon groupe a 18 ans, le plus vieux, un ancien militaire, 38 ! Il pourrait être son père ! Mais les cours et les consignes seront les mêmes pour tout le monde. »

Plus aucun lit de disponible

Avec l’organisation du concours exceptionnel de gardien de la paix, l’ENP de Sens a vu son affluence exploser ces derniers mois et plus aucun lit n’est disponible depuis l’arrivée de la 244e promotion. « Il a fallu s’organiser et s’équiper, souligne Serge Ollier. Pour l’hébergement, nous avons dû commander des lits, des bureaux supplémentaires. Nous avons refait l’amphithéâtre, des travaux ont été entrepris pour remettre à neuf certains bâtiments. Pour la restauration, nous avons recruté des personnes pour faire face à l’afflux supplémentaire, tout comme du côté des formateurs pour les périodes charnières. L’objectif est que chaque élève trouve ici sa place. Car si vous n’avez pas votre place en école, il vous sera impossible de l’avoir sur le terrain. »

Répartition des élèves de la 244e promotion gpx

11h00

Sur chaque porte du bâtiment des dortoirs est affiché le nom des élèves y ayant pris leurs quartiers. Des élèves de la 244e promotion sont voisins de la 241e et de la 242e.

La 242e promotion de gardiens de la paix a pour particularités de réunir uniquement d’anciens adjoints de sécurité et de s’organiser sur une durée de six mois au lieu des dix habituels. Cette superposition des promotions permet une unicité de langage en termes de formation et de contenu. D’ailleurs, des petits nouveaux se sont rapprochés « d’anciens » pour connaître la suite des évènements et « savoir à quelle sauce nous serons mangés ! » Dans les hambrées, le stress s’est atténué pour laisser place à la vie de groupe. On observe très vite les meneurs, ceux qui prennent des initiatives, ceux qui, au contraire, semblent quelque peu désorientés, voire perdus.

La solidarité s’organise. Là un responsable de chambre est désigné, ici des mots sont accrochés sur la porte des sanitaires pour rappeler les horaires de lever, l’organisation du ménage de la chambre...

14h00

La section 2 se rend à l’armurerie et au magasin pour y récupérer son équipement d’élève-gardien (voir page 14).

16h00

La section 1 est rassemblée en salle de classe pour un module de présentation redouté par certains. Aux côtés du formateur de la section, les deux psychologues de l’école prennent la parole : « Vous viendrez à tour de rôle vous présenter devant tout le monde. On ne vous demande pas votre arbre généalogique mais quelques éléments permettant de mieux vous connaître. »

Moussa, 33 ans, évoque devant ses collègues son passé de militaire qui l’a notamment mené en Afghanistan, au Liban ou encore au Kosovo. Ludivine, une fille joviale et souriante de 25 ans, raconte son expérience d’adjointe de sécurité dans un service de la police aux frontières, alors que Stéphanie, 23 ans et lauréate du concours externe de 2015, recueille les rires de la salle lorsqu’une psy lui demande : « Vous voulez rejoindre quel service ? – Oh ! Je ne suis pas difficile vous savez ! » Joséphine, 30 ans, évoque ses dix ans dans le commerce avant sa décision de changer du tout au tout en devenant gardien de la paix, suivie par un passionné de football américain au physique de bodybuilder, puis par un pompier volontaire de 19 ans, un expert en pâtisserie, un ADS dans une brigade VTT, un supporter de football...

« C’est l’un des rares moments informels sans enjeu ni objectif derrière, explique Waafa, l’une des deux psychologues. Cela permet à chacun de se présenter, de découvrir l’autre. Cet exercice de prise de parole en public nous donne des informations précieuses, comme ce jeune homme qui vient d’être papa depuis quelques jours. Nous savons que cela peut engendrer des difficultés, notamment dans l’éloignement avec sa femme et son enfant. Un « élève parent » ne réagira peut-être pas dans un premier temps de la même manière, du coup nous leur rappelons qu’ils doivent avant tout intervenir en tant que policier, et non comme parent. »

Et sa collègue Lisa d’évoquer leur rôle dans la scolarité : « Nous nous plaçons en complément des formateurs pour leur apporter des compétences relationnelles, les sensibiliser à la réalité du métier, qui peut les amener à se confronter à la mort ou à devoir faire usage de leur arme. Nous animons des modules sur la gestion du stress dans lesquels nous abordons ces différents points. Après, nous restons des psychologues et pouvons gérer ponctuellement un souci chez un élève. Mais si son état nécessite un suivi plus poussé, nous l'orienterons vers la collègue du suivi opérationnel. Il nous est impossible d’avoir une double casquette en leur apportant une aide psychologique individuelle, car nous contribuons à leur évaluation. Nous pouvons cependant les aider à se remettre en question, à faire évoluer leur comportement lors des simulations opérationnelles. »

Jeudi 5 janvier

09h30

Alors que les trois sections de la 244e sont réparties sur différents ateliers, Isabelle, sous-brigadier, et Nicolas, gardien de la paix, deux membres de l’USI, lancent la première grande inspection des chambres. Ils nous expliquent la méthode : « Quand nous entrons dans une chambre, nous regardons en priorité l’état général, nous vérifions si la pièce a été ou non aérée. On passe ensuite aux blocs individuels composés d’un lit, d’un bureau et d’une armoire. Nous sommes ici dans un internat, dans une institution, il faut donc respecter des règles.

Vérification d'une chambre

L’administration met à disposition des élèves des équipements, à eux d’en prendre conscience et de les entretenir. » Nicolas se hisse sur les échelles de lit pour observer si les couettes sont enveloppées dans une housse, chaque placard est inspecté pour vérifier si un cadenas est bien installé. Selon Isabelle, « la chambre en dit beaucoup sur la personnalité des élèves. Si les affaires sont bien rangées, les lits bien faits, la personne sera généralement respectueuse et à l’écoute. Par contre si la chambre est en désordre, il y a de fortes chances pour que l’élève ait des problèmes d’organisation. »

Dans une même chambrée, les « inspecteurs » constatent deux manques : une housse de couette absente pour l’un, et un téléphone portable laissé branché à une prise pour l’autre. « Une association de malfaiteurs ! », sourient-ils. Nicolas remplit donc une fiche d’avertissement pour chaque infraction. « Ils ont été prévenus le premier jour. Pour le moment nous leur signifions un simple avertissement. La semaine prochaine, ils auront droit à des travaux d’intérêt général, comme ramasser les feuilles, les mégots de cigarettes ou nettoyer les sanitaires. »

Isabelle tient à préciser, que contrairement aux idées préconçues, « ce n’est pas plus propre chez les filles que chez les garçons... Tout dépend des promotions, des personnalités, des éducations. »

16h00

Visite de l'ENSP

La section 2 est en pleine visite de l’école, présentée par le formateur du groupe. Les élèves pénètrent au sein du centre de documentation et d’information de l’ENP, géré par un brigadier-chef et deux ADS. Ici, les élèves peuvent effectuer des recherches pour les travaux en groupe, travailler leurs cours ou tout simplement retirer des livres en prêt ou consulter la presse nationale. Henry Savidan, responsable du pôle conseil et programmation, joue à plus d’un titre un rôle déterminant dans le suivi de la scolarité des élèves : « Je gère la mise en ligne et la mise à jour de tous les contenus de scolarité, du gardien de la paix aux ADS en passant par les cadets de la République. Selon les évolutions de la législation, nous pouvons réaliser jusqu’à quatre mises à jour par an. Je prépare également le matériel nécessaire pour les mises en situation pour lesquelles nous avons imaginé des pochettes pédagogiques : pied de biche, sac et téléphone pour la simulation d’un cambriolage par exemple. Par ailleurs, j’organise des épreuves intermédiaires qui ne comptent pas dans la moyenne mais qui préparent les élèves pour le jour J. Je crée les sujets, les corrige et discute ensuite avec les élèves pour mettre le doigt sur les marges de progression. Je suis également responsable de l’organisation des examens nationaux pour l’école. »

Cet ancien responsable de section, qui a vu défiler plusieurs dizaines de promotions, jette un regard paternel sur les « bleus » de la 244e  : « Tout est à faire avec eux ! Certains ont la trouille ! Mais c’est normal, ils sont dans la découverte et vont très vite devoir entrer dans le vif du sujet. On se revoit un peu en eux même si les choses ont quand même bien changé. À mon époque, la scolarité durait douze mois, nous n’étions pas évalués sur les mises en situation professionnelle et nous devions tout apprendre par cœur, même le mémento des infractions. Et on y arrivait... On travaille différemment aujourd’hui. Ce métier de formateur est passionnant. On se rend compte les premiers jours que l’on part de très loin avec certains et cela devient réellement gratifiant de constater où on les aura mené dans moins d’un an... »

Vendredi 6 janvier

13h00

Après un dernier contrôle des chambrées, les élèves sont libérés jusqu’à dimanche soir. « Je n’ai pas vu passer cette première semaine ! s’exclame Rémy, ancien gendarme adjoint volontaire. J’apprécie l’autorité et le respect de la hiérarchie, et même si c’est un peu plus « cool » que chez les militaires, je m’y retrouve tout à fait. Que les choses soient claires, nous avons tous conscience des dangers de ce métier, de l’image parfois négative que certains véhiculent, de la difficulté de certaines opérations, mais j’assume entièrement mon choix et suis pressé d’entrer dans le vif du sujet. »

Le directeur adjoint conclut cette première semaine positive : « Nous avons une population avec une éducation et une culture différentes de celles que l’on connaissait il y a vingt ou trente ans. Il ne faut donc pas leur mettre trop vite de pression mais laisser le temps au temps.

Cette génération s’appuie par exemple sur le visuel, l’image. Nous accordons donc beaucoup plus de place aux simulations, ce qui permet de captiver et de capturer leur attention. J’ai 60 ans passés, c’est à moi de m’adapter à cette génération. On sent un engouement chez ces gamins d’intégrer la police. Cela ne vient pas forcément des évènements qui nous ont touchés ces dernières années, mais c’est peut-être une prise de conscience de leur part que notre société a changé, qu’il faut continuer à vivre avec ce qui se passe actuellement. À nous de prendre le temps de leur expliquer les normes de sécurité, l’importance de porter le gilet pare-balles, la nécessité de s’appuyer sur ses collègues. Je suis rassuré de voir que malgré tout, la relève est assurée... »