« Intégrer le top 3, décrocher les plus gros titres [...] aller battre les Coréens lors des Mondiaux en 2014. Il y aura ensuite l’or olympique en 2016 à Rio. Je ne me fixe plus aucune limite. » Civique avait laissé Fabien Lamirault en 2013 sur ces bonnes résolutions !

Il l’a fait ! Le pongiste handisport a battu en finale le 13 septembre dernier au Brésil le polonais Rafal Czuper trois sets à un (11-6, 5-11, 11-8, 11-9) pour accrocher sa deuxième médaille paralympique en individuel, après sa médaille de bronze à
Londres en 2012. « Si le premier set s’est bien passé, j’ai un peu levé le pied dans le second » plaisante-t-il. Mais sa volonté farouche de victoire, qui lui avait permis de battre en quart de finale son dangereux concurrent chinois, l’a aidé à se ressaisir et clôturer le match en sa faveur. Une belle victoire pour le Français déjà champion du monde et champion d’Europe et qui a reçu les félicitations via Twitter de François Hollande et Manuel Valls.

« Je ne lâche jamais. Je m’applique pour une bonne distribution de balle, pousser l’adversaire à la faute et sortir mon coup droit en top spin »  : voilà les points forts du nouveau numéro un mondial de ping. Oui, on ne dit pas tennis de table ou
ping-pong, mais ping dans ce milieu ! Un sport considéré comme individuel , mais aussi collectif par Fabien Lamirault, tant la victoire et la défaite sont partagées par sa famille et ses amis qui l’ont accompagné au Brésil ou soutenu dans la fan zone de son village de Nans-les-Pins (83).

C’est un fauteuil particulier dont dispose Fabien Lamirault, il possède un système de blocage des roues avant au niveau de la fourche, il n’est donc pas possible de se déplacer de droite à gauche. Le joueur, à travers l’engagement de son corps, envoie la balle sur la table plus ou moins en profondeur. « Entraîné par Fabrice Kosiak, je passe près de 25 heures par semaine à la table avant d’entamer une semaine de repos et de soins » ajoute-t-il. Une deuxième médaille d’or en équipe est venue récompenser ces efforts et ceux de ses coéquipiers Stéphane Molliens et Jean-François Ducay qui ont battu respectivement les Brésiliens chez eux puis les Coréens deux matchs à un. Des Brésiliens auxquels Fabien Lamirault souhaite rendre hommage pour la qualité de leurs organisation et accueil lors de ces Jeux.

Une belle image aussi  pour la Police nationale avec qui l’athlète a signé un contrat en 2013 et pour lequel il a participé dernièrement aux Journées Police-Handicap à Vannes.

Dorénavant premier mondial, Fabien n’a à présent qu’un seul objectif : « Je veux continuer à tout gagner, remporter tous les titres ».

Joël Beck