Le Val-de-Marne au cœur du Grand Paris Express

Les chiffres annoncés parlent d’eux-mêmes pour donner la mesure de ce futur grand réseau en Ile-de-France : 2 millions de voyageurs par jour, 200km de voies de métro réparties en quatre lignes nouvelles et deux prolongations de lignes existantes, 69 gares à créer dont 80% en correspondance avec le réseau existant. Le projet du Grand Paris Express s’appuie sur la création d’un réseau de transports publics dont le but est d’être à la fois une armature reliant les grands pôles économiques de la région et aussi un support de développement local, dont les futures gares du nouveau réseau seraient les têtes de pont.

Des temps de trajet divisés par 2 ou 3

Le Val-de-Marne est l’un des départements franciliens les plus concernés par cette nouvelle carte des transports.

La nouvelle ligne 15 « Sud » qui reliera, à l’horizon 2022-2023, la gare de Pont-de-Sèvres (92) à Noisy-Champs (93), traversera le Val-de-Marne sur 33km. 10 des 16 nouvelles gares de cette ligne sont situées dans le département. « Cette ligne facilitera la vie d’un million d’habitants et de 300 000 voyageurs, souligne Michel Mosimann, sous-préfet de Nogent-sur-Marne et à la tête du comité stratégique pour l’emploi de la ligne 15 « Sud ». Les temps de trajet actuels vont être ainsi divisés par 2, voire par 3. Il faudra ainsi 27 minutes au lieu de 1h26 pour relier Champigny-centre à Issy RER. La ligne 15 permettra de désenclaver certains territoires et améliorera également l’accès à de grands équipements val-de-marnais comme l’Institut Gustave Roussy à Villejuif. Elle constituera un atout considérable pour relever les défis du développement équilibré et solidaire de la région et en particulier pour le Val-de-Marne, placé au cœur de ce grand projet. »

Pour cette future ligne 15 « Sud », les réseaux d’eau, d’assainissement, d’électricité, d’Internet et de téléphone ont été déplacés et le premier marché de génie civil vient d’être attribué. Le gros des travaux va pouvoir débuter dès cette année. Pour Thierry Leleu, préfet du département, ce projet est « une fantastique opportunité de renforcer les solidarités et d’accroître l’attractivité du territoire. Les Val-de-Marnais ont d’ailleurs su s’unir autour de ce projet pour bénéficier de cette nouvelle infrastructure. Sur le plan macro-économique, le contrat d’études et de prospective des Travaux publics évalue à 22 000 le nombre des emplois créés dans ce secteur, auxquels s’ajouteront les emplois créés par les programmes d’aménagement des gares et de leur environnement urbain  : 10 gares, 10 000 logements, 1,5 million m2 de commerces et de bureaux, un investissement de 5,7 milliards d’euros... Les chiffres sont vertigineux pour le département ! »

Mais l’impact du Grand Paris Express ne s’arrête pas là pour le Val-de-Marne. La prolongation de la ligne 14 du métro permettra l’accessibilité rapide de l’aéroport d’Orly depuis Paris, tout en desservant 6 gares du département. Il ne faudra alors que 22 minutes pour rejoindre Orly depuis la gare de Lyon. De même, l’implantation dans le Val-de-Marne de trois gares, sur les douze que comptera la nouvelle ligne 15 « Est », engendrera de fortes retombées pour le département. Le Val-de-Marne sera également concerné par le prolongement de trois lignes de tramways, de la ligne 1 du métro jusqu’à Val-de-Fontenay, par le projet de téléphérique urbain « Téléval » reliant Créteil à Villeneuve-Saint-Georges en 30 minutes ou encore par le bus à Haut niveau de service « Tzen-5 ».

La préfecture et les sous-préfectures sur tous les fronts

En termes de suivi et de pilotage des dossiers, les acteurs sont nombreux à collaborer. Au niveau régional, le préfet de région, Jean-François Carenco pour l’État, le STIF (autorité organisatrice des transports en Île-de-France), le conseil régional, la « société grand Paris », maître d’ouvrage, et les grands opérateurs de transport (SNCF, RFF, RATP...) sont réunis sous l’égide d’un comité de pilotage interministériel et structurent le dispositif.

À l’échelon départemental de l’État, le préfet souligne : « Il y a aussi de gros enjeux : piloter de très nombreuses procédures administratives de front, ou séquentiellement, en veillant au strict respect des lois, des règlements et des procédures de manière à éviter les contentieux, et en respectant les délais du chantier global, qui sont contraints. Etant préfet coordonnateur pour la ligne 15 sud, j’ai organisé l’action des services en « mode projet  », avec le concours de tous, DRIEA, DRIEE , DIRRECTE ou encore BSPP, selon le type de dossiers à mettre au point. »

La préfecture et les sous-préfectures sont sur tous les fronts pour mener à bien ce projet : dossiers de déclaration d’utilité publique des lignes, autorisation au titre de la loi sur l’eau, autorisations de défrichement, classement en installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) des sites de maintenance et de remisage des trains, permis de construire de 10 des 16 gares de la ligne 15 sud, commissions de sécurité, cession du foncier concerné de l’État, relogement de certaines familles... Un travail salué par le préfet du
Val-de-Marne : « Les équipes sont très motivées, elles savent qu’elles participent à l’écriture d’un moment important de l’histoire de la région Île-de-France. Le succès de ce projet est essentiel ».

Richard Wawrzyniak