COP 21 : Un service de sécurité d’ampleur pour un sommet exceptionnel
La COP 21 s’est achevée sur un succès diplomatique. Mais la conférence restera aussi comme une réussite pour l’organisation des forces de sécurité.
La 21e conférence mondiale sur le climat, COP 21, s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre à Paris et au Bourget. Elle a rassemblé près de 50 000 participants pendant deux semaines et plus de 150 chefs d’État pour le sommet du 30 novembre, dans un contexte marqué, après les attentats terroristes du 13 novembre, par des risques avérés de débordement en marge du sommet.
Pour le ministère de l’Intérieur, même si le site de la conférence était placé sous la responsabilité de l’ONU , cet événement d’une ampleur inégalée a nécessité un dispositif exceptionnel de sécurité. Pour la première fois, une interdiction de circulation a été imposée à Paris, sur une partie du périphérique et sur des segments des autoroutes A1 et A 6. Dans l’enceinte réservée au sommet (la « zone bleue »), une centaine de policiers onusiens en ont assuré la sécurité, assistés par les forces de l’ordre françaises mises en place par la préfecture de police de Paris avec le soutien de l’unité de coordination des grands événements de la DGPN dirigée par le préfet Michel Besnard. Ces policiers internationaux ont été soutenus par 290 personnes recrutées dans des sociétés françaises de sécurité privée.
Pour organiser la sécurité d’un événement de cette envergure, dix comités d’experts ont travaillé pendant plus d’un an sous le pilotage du préfet Hubert Weigel, secrétaire général adjoint de la COP 21. Une fois le principe des trois zones validé par le ministre de l’Intérieur, ces groupes de travail ont réfléchi à un ensemble de thématiques liées à l’ordre public, la circulation automobile, la logistique... et proposé une série de recommandations. Un des points principaux a été d’établir les modalités d’intervention et d’échanges d’information entre l’ONU et la France lors de la conférence. « La mobilisation de l’ensemble des services du ministère de l’Intérieur pour préparer cette manifestation a abouti rapidement à un véritable esprit COP 21 » applaudit le préfet Weigel.
Les nouvelles technologies d’information et de communication ont aussi fait l’objet d’études approfondies afin de développer les capacités téléphoniques et renforcer leur sécurité. Pour la première fois, l’Agence nationale de la sécurité informatique (ANSI) a été associée aux travaux avec l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et un service de la DCRI. Pendant la Conférence, le secrétaire général adjoint de la COP 21 a assuré la liaison entre les autorités françaises et les autorités onusiennes, notamment lors de l’organisation de manifestations et la modulation des dispositifs de sécurité et de sûreté sur le site du Bourget.
Pour la surveillance de ces évènements, Michel Cadot, le préfet de police de Paris, et Philippe Galli le préfet de Seine-Saint-Denis, ont engagé d’importants moyens . Leurs représentants (renseignements, ordre public, circulation, sécurité civile, sanitaires, pompiers...) ont été regroupés dans une salle d’information et de commandement.
Trois réunions de travail quotidiennes réunissaient sous l’autorité des préfets Hubert Weigel et Philippe Galli les responsables des dispositifs et services présents. « Face à la complexité du site d’une étendue de près de 18 hectares avec une possibilité d’évolution rapide des mesures de sécurité, la permanence d’un PC sur les lieux 24H/24 était une nécessité » confirme le préfet de la Seine-Saint-Denis. « Naturellement de gros moyens techniques ont été utilisés dont un drone et un ballon captif avec une caméra de la préfecture de police, un dispositif d’analyse de l’air, un système automatique de retransmission intégré (SARIS)... » confie le sous-préfet Michel Hurlin, chargé du pôle sécurité et sûreté pour le secrétariat général de la COP 21. Un dispositif humain et technique qui s’est avéré utile : les services de sécurité sont intervenus lors de la découverte d’un sac contenant des bouteilles de gaz et un téléphone portable. Ils ont aussi relevé un impact de tir sur une porte d’accès et intercepté un aéronef belge qui ne respectait pas l’interdiction d’approche...
Grâce à cette préparation minutieuse et cette mobilisation exceptionnelle, « les participants aux conférences ont salué le travail des forces de sécurité, relevant notamment la discrétion et la politesse du personnel » se félicite le secrétaire général adjoint à l’issue de la COP 21.
Le site du Bourget divisé en trois zones
Le dispositif de sécurité sur le site du Bourget a été organisé en trois zones : le centre de conférence ou « zone bleue », lieu des négociations, réservé aux personnes accréditées ; la galerie des innovations, réservée aux professionnels, et les espaces de débat civique, ouverts au public.
La « zone bleue », la plus sensible, était sous la responsabilité des Nations Unies et disposait d’un statut d’inviolabilité. Les autorités françaises n’y intervenaient que sur demande. Tout entrant faisait l’objet d’une détection électromagnétique et les véhicules étaient soumis à un contrôle de déminage. À l’extérieur des locaux de la Conférence, la sécurité relevait du préfet Hubert Weigel, secrétaire général adjoint de la COP 21.
Ce périmètre dépend, en temps normal, de la police aux frontières, sous l’autorité du préfet de Seine-Saint-Denis. Un décret a permis l’extension des compétences de certaines directions de la préfecture de police sur l’aérodrome pour la durée de l’événement afin d’assurer une meilleure cohésion de la gestion des événements et des effectifs des forces de l’ordre tant au Bourget qu’à Paris.
Le préfet Hubert Weigel fait un point sur le dispositif de circulation avec des responsables de la préfecture de police :
Plusieurs hectares d’installation sécurisés par les démineurs
Les services de déminage, à l’instar de nombreux services, ont été fortement sollicités lors de la COP 21. En point d’orgue, la préparation du sommet des 150 chefs d’États le 30 novembre.