Quand des polices européennes s'entraînent ensemble

Quand des polices européennes s'entraînent ensemble
10 décembre 2010

Des effectifs des compagnies républicaines de sécurité de Strasbourg et de Metz, et le peloton d'intervention de l'escadron de gendarmerie mobile de Baccarat ont participé à des entraînements communs des forces de police de l'Union européenne.


Plus de sept cents participants ont été réunis en juin et juillet derniers à Potsdam, en Allemagne.
En 2006, l'Union européenne a décidé de mettre en place des exercices et des entraînements communs entre les services de police européens dans le but d'améliorer la coopération transfrontalière, notamment en cas de crise civile sur le territoire européen. De fait, en mai 2009, lors du sommet de l'OTAN à Strasbourg, des forces de police allemandes furent engagées pour la première fois de manière opérationnelle en France, et, dans le même temps, des unités de CRS passèrent par l'Allemagne dans le but de contourner la zone d'engagement pour pouvoir y intervenir.

Pour appuyer cette collaboration, deux exercices majeurs ont été organisés du 6 au 18 juin et du 12 au 23 juillet au camp militaire Lehnin, à Potsdam, en Allemagne. Ces deux sessions ont chacune réuni plus de 350 participants des forces de police de l'Union (European Union Police Forces Training – EUPFT), issus de seize pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Slovaquie, Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Roumanie, Ukraine, Pologne, Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie et Pays-Bas).

L'exercice simulait un scénario où de vives tensions éclataient entre deux communautés d'un pays fictif, « l'Askania ». Il s'agissait pour les participants de gérer des incidents entre communautés ennemies, des prises d'otages, d'encadrer une visite du président imaginaire, de protéger des réfugiés, d'escorter des détenus ou encore de préparer en toute sécurité une journée d'élections. Des moyens conséquents étaient déployés par les Allemands avec notamment six hélicoptères Super Puma, donnant ainsi la possibilité de transporter en un seul voyage la totalité d'une compagnie de marche.

Sous-directeur des opérations à la DCCRS , Didier Joubert a été chargé d'établir le rapport d'évaluation des deux sessions :.

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Notre objectif était d'observer ce qui fonctionnait ou pas, puis d'émettre des solutions pour pallier les éventuelles difficultés rencontrées. Nous avons émis vingt-sept recommandations pour la première session et vingt pour la seconde. Le but étant d'être le plus efficace possible si un tel dispositif devait être déployé à l'avenir, en France ou à l'étranger.

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Parmi les améliorations ou recommandations :

  • sélectionner de manière appropriée les différents candidats capables de maîtriser le travail radio dans un anglais technique,
  • améliorer l'interopérabilité entre moyens au sol et moyens héliportés,
  • accorder des temps d'entraînement entre policiers de différentes nationalités pour créer un amalgame et une cohérence entre les différentes forces étrangères,
  • aligner les modes de fonctionnement de chacun tout en prenant en compte les environnements législatifs propres à chaque pays,
  • mettre en oeuvre des glossaires communs pour que chacun parle le même langage et que l'action soit ainsi cohérente…

Le lieutenant-colonel Christophe Brochier, commandant du groupement de gendarmerie mobile de Chambéry, était chef de mission lors de la première phase :

Ces exercices permettent aux forces de police européennes de mieux se connaître pour optimiser leurs manières de travailler. Il est important d'être au fait des doctrines et des coutumes des uns et des autres pour arriver à standardiser les différentes pratiques en cas de besoin.

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Ces exercices permettent aux forces de police européennes de mieux se connaître pour optimiser leurs manières de travailler. Il est important d'être au fait des doctrines et des coutumes des uns et des autres pour arriver à standardiser les différentes pratiques en cas de besoin.

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