Depuis 2011 et le précédent « Livre blanc de la sécurité publique », notre société a changé et avec elle les dangers auxquels elle est confrontée.
Le terrorisme islamiste a frappé la France à plusieurs reprises et continue à menacer notre pays. La violence, qu’elle ait un motif ou non, s’est répandue et banalisée.
L’ordre public est mis en cause par des fauteurs de troubles de plus en plus radicaux et déterminés qui font obstacle à la libre expression des opinions démocratiques.
La délinquance s’est transformée, la drogue est devenue un phénomène de masse et le repli communautaire guette trop de nos quartiers.
La révolution numérique, en même temps qu’elle changeait nos modes de vie, a fait naître un nouveau risque : le risque cyber.
L’urgence climatique s’est intensifiée et laisse augurer des catastrophes naturelles plus nombreuses qui imposent de réfléchir à notre gestion des crises.
Face à ces défis, nous devons réagir, impérativement.
Nous devons nous adapter, avoir un temps d’avance sur la délinquance et fonder la sécurité du XXIe siècle, pleinement en phase avec notre société, pleinement protectrice des Français. C’est l’objet même du livre blanc de la sécurité intérieure annoncé par le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale le 12 juin dernier.
Au cours des prochains mois et jusqu’au début de l’année prochaine, quatre groupes de travail vont se réunir, réfléchir et consulter largement afin de mener un diagnostic précis et proposer des solutions innovantes pour notre sécurité.
Chaque groupe aura un thème particulier à étudier, mais tous devront se demander comment s’adapter à chaque territoire, comment n’oublier aucun mètre carré de la République en métropole comme dans les outre-mer, comment garder une proximité avec les Français et chercher, sans tabou, des solutions nouvelles.
Le premier s’intéressera à l’organisation de nos forces de sécurité intérieure et trouvera les solutions pour permettre à la police, à la gendarmerie et aux sapeurs-pompiers de mieux travailler, au plus proche des Français et de leurs préoccupations.
Le second groupe de travail se penchera sur un des thèmes déterminants des années à venir : le continuum de sécurité. Avec des forces de sécurité intérieure concentrées sur leur cœur de métier, avec le rôle des élus locaux et l’émergence de plus en plus d’acteurs publics et privés qui concourent à la sécurité des Français (transporteurs, bailleurs sociaux, entreprises de sécurité…) : nous devons agir ensemble, mieux coopérer et trouver les moyens de bâtir une sécurité à 360°.
Le troisième groupe de travail réfléchira aux questions de ressources humaines et matérielles. L’idée est de comprendre les évolutions de nos forces de sécurité intérieure, de nous adapter à leurs aspirations et à nos besoins.
Enfin, un quatrième groupe de travail se concentrera sur la question des nouvelles technologies. Équipement, intelligence artificielle et nouvelles menaces : nous avons tout à construire et à anticiper.
Pour réussir, nous mènerons une consultation la plus large possible en associant les forces de sécurité intérieure de tous grades, les élus, les syndicats et instances de concertation, les chercheurs, universitaires et experts, les entreprises et les citoyens. Nous avons la conviction que la sécurité est une affaire de collectif : chacun devra être consulté.
L’objectif est de pouvoir présenter ce livre blanc sera prêt en début d’année prochaine. Il sera une étape décisive pour la sécurité de demain, une étape forte pour la sécurité des Français.