Le 1er août 2016 à 19h50, le train d'atterrissage d'un Canadair CL-415 de la sécurité civile en détachement sur l’aéroport d’Ajaccio s'est affaissé lors d'une manœuvre pendant la phase de roulage. Informé, le Bureau Enquêtes Accidents de la Défense - Air (BEAD-Air), compétent pour les aéronefs d’État, a déclenché une investigation.
À titre de mesure conservatoire, il a été décidé de suspendre temporairement l’exploitation de la flotte des Canadair CL-415 jusqu'à ce que la cause de l'accident ait été identifiée et un protocole d'inspection défini pour permettre sa remise en service en toute sécurité.
Les analyses techniques menées par la direction générale de l'armement du ministère de la défense n'ont pas permis, à ce jour, de conclure sur la cause de l'accident. Des analyses complémentaires ont donc été demandées, dont les résultats seront connus vendredi soir, au plus tôt.
Dans l'attente de ces conclusions, l'inspection des trains d'atterrissage des 12 appareils de la flotte de Canadair française a néanmoins été commencée selon plusieurs méthodologies, sur la base de consignes transmises par le constructeur (l'entreprise canadienne Bombardier) et du résultat des premières analyses, avec l'objectif de gagner du temps dans la phase de remise en service.
Au regard des incertitudes sur le calendrier de remise en vol de cette partie de la flotte et du niveau particulièrement élevé de risque feux de forêts attendu en cette fin de semaine en Corse et dans une partie de l'arc méditerranéen, le ministère de l'Intérieur, en coordination avec le préfet de la zone de défense et de sécurité Sud, a décidé de prendre des mesures exceptionnelles de renforcement des moyens de lutte :
1° En Corse, ont été prépositionnés, outre les renforts mis en place chaque été par les formations militaires de la sécurité civile et des dispositifs renforcés des services de secours :
- deux colonnes de renfort (soit 124 sapeurs-pompiers) en provenance des départements de la Drôme (26) et de l’Ardèche (07), insérées au dispositif opérationnel depuis le 4 août matin ;
- un détachement d'intervention spécialisé des unités militaires de la sécurité civile, en provenance de Nogent-le-Rotrou, soit 18 sapeurs-sauveteurs militaires ;
- le détachement d'intervention héliporté (27 sapeurs-sauveteurs), armé par des unités militaires de la sécurité civile avec le soutien de deux hélicoptères lourds et un hélicoptère léger de l'Armée de terre ;
- un avion d'investigation et de coordination, de type Beechcraft 200 ;
- un avion Canadair italien, en partie financé par l'Union Européenne dans le cadre des « capacités tampon » du mécanisme Européen de protection civile, arrivé à Ajaccio dans la soirée du 4 août. Ce Canadair pourra être renforcé, en cas de besoin et suivant la situation opérationnelle en Italie, par deux autres Canadair en provenance de ce pays, cette flotte n’étant pas impactée à ce jour par les évaluations techniques en cours sur la flotte française.
Par ailleurs, les 2 avions bombardier d'eau de la sécurité civile, de type Tracker, en détachement sur la base aérienne de Ventiseri-Solenzara, sont opérationnels.
2° Sur le continent, les départements les plus exposés au risque pourront bénéficier :
- de 7 avions bombardier d'eau Tracker et de 2 bombardiers lourds de type Dash 8 Q 400, pouvant larguer jusqu'à 10 tonnes d'eau ou de produit retardant et de 2 avions de coordination et d'investigation de type Beechcraft 200 ;
- de 4 colonnes de renfort (273 sapeurs-pompiers) en provenance des zones de l’Est, du Sud-est et de l’Ouest intégrées au sein des dispositifs des SDIS 11, 13 et 83 ;
- des 2 détachements d'intervention "produit retardant" des formations militaires de la sécurité civile, appuyés chacun par un groupe d’engins de travaux publics ;
- un détachement d’intervention (18 sapeurs-sauveteurs) des formations militaires de la sécurité civile basé à Brignoles, en alerte sous un délai de cinq heures ;
- en cas de besoin, la France a pré-alerté ses partenaires européens (l’Espagne en particulier) susceptibles de lui fournir une assistance avec des moyens aériens de lutte contre les feux de forêt, soit dans le cadre d'accords bilatéraux, soit par le biais du mécanisme européen de protection civile.
Par ailleurs, les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) ont été invités à adapter la mobilisation des moyens locaux à ce contexte particulier.
Cette posture opérationnelle sera réévaluée en tant que de besoin, selon l'évolution du risque et du calendrier de remise en vol de la flotte de Canadair.
Communiqué de presse de la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises du 05 août 2016.