Le ministère de l’Intérieur dénonce les inexactitudes des chiffres de la lutte contre l’immigration irrégulière publiés par Le Figaro

9 octobre 2013

Communiqué de presse du ministère de l'Intérieur du mardi 8 octobre 2013.


Le ministère de l’Intérieur tient à corriger les informations inexactes publiées par le Figaro qui reposent sur une présentation partiale et incomplète des faits et ne correspondent pas à la réalité de la politique mise en œuvre.

Le nombre total d’éloignements d’étrangers en situation irrégulière au 31 août 2013 est de 18.126, et non de 14.800, comme l’affirme à tort le Figaro.

La chute des éloignements invoquée est exclusivement liée à la baisse des retours aidés, retours qui avaient contribué entre 2008 et 2012 à gonfler artificiellement les statistiques de l’éloignement. Cette forte baisse était anticipée et est assumée par le Gouvernement : ces aides au retour, uniques en Europe – en moyenne 1 000 euros par famille pour les ressortissants européens - constituaient une gabegie financière et une incitation très forte à l’installation en France de personnes sans droit au séjour ou à des allers-retours financés par l’argent public. Ces incitations financières étaient même dénoncées par les autorités de la Roumanie, Etat d’origine principalement concerné. Si on enlève l’effet d’optique de ces aides au retour volontaire, le nombre de retours contraints effectués depuis la métropole s’élevait à 17.422 en 2009, 16.297 en  2010, 19.310 en 2011 et 21.841 en 2012.

Au 31 août 2013, le nombre de retours contraints s’élevait à 13.510. Cette tendance est supérieure à celle constatée entre 2009 et 2011. En outre, les efforts réalisés par l’ensemble des services depuis le début du second semestre permettent d’affirmer que le chiffre des éloignements contraints devrait se maintenir en 2013 au niveau enregistré en 2012.

Le Gouvernement a en outre mis l’accent sur le démantèlement des filières d’immigration clandestine : le nombre de démantèlements était au 31 août en hausse de 15,4%.  Le nombre total de filières démantelées en 2013 devrait atteindre un record historique.

Les comparaisons effectuées par le journaliste sur la base de statistiques pénales n’ont en outre aucune pertinence étant donné le changement de périmètre des infractions relatives au séjour entre 2012 et 2013 : du fait de la dépénalisation du séjour irrégulier décidée par la Cour de cassation, les statistiques pénales ne reflètent plus que de manière incomplète l’efficacité de la lutte contre l’immigration irrégulière.

Enfin, les commentaires du Figaro sur la retenue pour vérification du droit au séjour sont faux : cette mesure nouvelle, mise en œuvre sans délais par le Gouvernement pour pallier l’inconséquence du Gouvernement précédent, qui n’avait pas anticipé la décision de la Cour de Cassation, permet aux forces de l’ordre de placer une personne en situation irrégulière en rétention immédiatement.

Le ministère de l’Intérieur réaffirme sa volonté de lutter efficacement contre l’immigration irrégulière, la fraude au séjour et les filières d’immigration clandestine. Les premiers résultats enregistrés sont encourageants et ne se prêtent à aucune polémique partisane. Un bilan exhaustif et impartial sera présenté au début de l’année 2014.