L'homme de télé bien connu joue le rôle d’un policier de la brigade des mineurs dans Léo Mattéï, un feuilleton policier diffusé sur TF1. Jean-Luc Reichmann et sa compagne ont créé cette série à succès sur un sujet qui leur tient à cœur.
Jean-Luc Reichmann : Je suis père d’une famille nombreuse recomposée et donc naturellement très attentif à l’éducation de mes enfants. J’impose ainsi quelques règles comme l’interdiction du portable pendant les repas, mais je suis aussi beaucoup à leur écoute. On évoque tous les types de problèmes comme le racket, la disparition, le harcèlement, la drogue… puisque ce sont des choses qui existent. On trouve aussi des idées de scénario dans notre entourage ou dans la lecture quotidienne des magazines et des journaux... Il s’agit plus de mineurs en danger que de mineurs délinquants.
Après, il y a naturellement un travail scénaristique, de l’écriture jusqu’aux décors, en passant par le stylisme et le casting, avec ma compagne Nathalie. Dans la saison 7, qui va être diffusée à partir de février prochain, nous allons retrouver Florence Pernel et Sagamore Stevenin sur des thématiques de disparitions et de maltraitances d’enfants. Je souhaite que Léo Matteï parle à nos enfants, que ceux-ci puissent s’identifier, même si, par rapport à la réalité, nous avons bien sûr édulcoré nos propos. Le but est de rester positif, sans faire du sensationnel. Plutôt garder de l’émotion, de la sensibilité et être accessible à tous.
Mattéï est toujours du côté de l'enfant, il ne baisse jamais les bras quand il s'agit de ramasser un enfant à terre. Finalement j’ai beaucoup donné de moi dans ce personnage. Ce travail a mis deux ans à germer, une fois la chaîne convaincue de me confier un rôle à contre-emploi.
J-L R : Je me suis rapproché de la brigade de protection des mineurs à Paris, pour être au plus près de leur travail ou ne pas faire d’erreur sur les procédures. J’ai passé un moment à l’accueil, au standard et j’ai même assisté à des auditions. Je suis sorti lessivé de cette expérience. Je voudrais à cette occasion témoigner de mon grand respect pour leur travail.
J-L R : J’ai appris que plusieurs personnes ont contacté la brigade des mineurs à la suite d’épisodes de la série. Autrement, le message porté par chaque épisode, parfois regardé par plus de 5 millions de personnes, est diffusé notamment via les échanges sur les réseaux sociaux et occasionnellement par les médias. Pour info, mon Facebook et mon Instagram rassemblent plusieurs millions de followers. J’ai la chance de toucher toutes les générations bien que je n’ai pas la prétention de donner des leçons. Cela reste une série télé et donc je n’ai pas à dicter ce qu’il faut faire.
Je suis alors vigilant afin que le message porté ne soit pas transformé ou mal interprété, ou même que certaines catégories professionnelles telles que les professeurs ou les gardes d’enfants par exemple ne soient pas mises à l’index. Au-delà, j’ai participé à des débats sur la thématique des mineurs en danger à la prison de Metz, dans un centre d’éducation fermé aux mineurs, etc. Je souhaite d’ailleurs porter, grâce à ma notoriété, encore plus fort le message et je prépare un projet en ce sens.
J-L R : Oui, je me permets parfois quelques petites répliques comme : « Tu connais la différence entre un baril de lessive et un commissariat ? Dans le baril, il y a au moins deux agents actifs ! » et, dans le tournage de ce jour : « La seule évidence, c’est qu’il n’y a pas d’évidence ». On garde le côté Jean-Luc [NDLA : 17e personne préférée des français d’après le JDD] derrière tout ça... Ma fierté, c'est d'avoir fait une vraie création française, d'avoir eu une idée et les moyens de la réaliser sur TF1. De nombreux guests apparaissent au fil des saisons et chacun d’eux participe à la transmission de ces messages adressés aux jeunes.
Propos recueillis par Joël Beck