Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a reçu les représentants du Conseil français du culte musulman le 1er août à l'hôtel de Beauvau.
Il a salué l'initiative des musulmans qui se sont associés au recueillement des catholiques après l'attentat de Saint-Etienne-Du-Rouvray qui a coûté la vie au prêtre Jacques Hamel.
Le ministre de l'Intérieur est revenu sur le travail entamé avec les représentants du Conseil français du culte musulman depuis plusieurs mois et a rappelé qu'il n'y avait pas de place en France pour ceux qui appellent à la haine dans les salles de prière et les mosquées et qui ne respectent pas un certain nombre de principes républicains. Bernard Cazeneuve a ainsi annoncé que l’État avait fermé une vingtaine de lieux de cultes musulmans depuis décembre 2015 pour prévenir la radicalisation et que d'autres fermetures allaient intervenir. Ces individus qui appellent à la haine, au racisme, à l'antisémitisme et à la xénophobie n'ont pas leur place en France. 80 arrêtés d'expulsion ont déjà été émis et d'autres sont en cours.
La formation des imams est aussi au cœur du travail de refondation de l'islam dans les territoires. 13 diplômes universitaires permettent de former les imams à la fois à la langue française et au respect des principes Républicains. La réflexion se poursuit quant à la manière d'accompagner dans le respect de la laïcité le financement de la formation des imams et des mosquées.
Par ailleurs, le ministre a insisté sur l'importance de la création d'un Conseil théologique qui va définir un référentiel de formation des imams, qui permettra d'avoir des théologiens de haut niveau, qui enseignent un islam compatible avec les valeurs de la République. Il a également évoqué la création d'une fondation pour financer la partie culturelle des instituts cultuels, des thèses, qui permettront de travailler à une meilleure connaissance de l'islam, en lien avec les plus grandes institutions françaises.
Ce travail, technique et difficile, conduira le ministre de l'Intérieur à faire des propositions au début de l'automne pour proposer un dispositif global et cohérent, qui permette de refonder véritablement la relation avec l'islam de France.
Retrouvez l'intervention de M. Bernard Cazeneuve à l'issue de cette rencontre
L’Etat, depuis la loi de 1905, ne reconnaît aucun culte mais il n’en ignore plus aucun. La non-reconnaissance des cultes ne signifie pas que l’Etat cesse d’entretenir des relations avec les institutions religieuses. L’article 4 de la loi de 1905 prévoit que l’Etat prend en compte l’organisation interne de chacun des cultes dans la mesure où cette organisation n’entre pas en contradiction avec les règles républicaines.
C'est le ministère de l’Intérieur qui est en charge des cultes. Au sein de la sous-direction des libertés publiques, le Bureau central des cultes est chargé des relations avec les autorités représentatives des religions présentes en France et de l’application de la loi de 1905 en matière de police des cultes.
Pour en savoir plus, vie-publique.fr