En un peu plus de 40 ans le nombre de morts sur la route a été divisé par 5. Mais ce nombre de morts restera toujours trop important et les résultats de 2014 en l'occurrence ne sont pas bons. On déplore en effet une augmentation du nombre de personnes tuées (+3,7%) et blessées (+2,5%) par rapport à 2013.
Le ministre de l'Intérieur a annoncé le 26 janvier que l'objectif de moins de 2 000 morts en 2020 était maintenu et a présenté un nouveau plan d'action.
L'ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière) estime à 3 388 décès la mortalité routière de l'année 2014. Cela représente 120 décès de plus qu'en 2013. Selon les données de l'Observatoire, encore provisoires, cette augmentation s'explique en premier lieu par une hausse sensible de la mortalité routière de trois catégories dusagers particulièrement vulnérables : les piétons (+8 %), les cyclistes (+8 %) et les cyclomotoristes (+6 %).
L'augmentation est plus modérée chez les automobilistes (+3%), mais représente néanmoins une cinquantaine de décès supplémentaires ; le nombre de camionneurs et de motocyclistes décédés sur les routes reste relativement stable.
Les accidents corporels augmentent de 1,7 % et leur gravité est plus importante, au regard du nombre de personnes qui ont dû être hospitalisées (741 en plus, soit une augmentation de 2,9%). Le nombre de personnes blessées est également en hausse (+2,5%).
Il a été enregistré en décembre 2014 une baisse importante de la mortalité routière (-8,9 % soit 28 personnes épargnées) par rapport à décembre 2013. Ces chiffres n'ont toutefois pas permis d'inverser la tendance générale pour l'année 2014. Au cours de cette même période, le nombre de personnes hospitalisées a baissé de 5,4 %, celui des accidents corporels de 1,9 % et celui des personnes blessées de 0,9 %.
Synonymes de drames humains, de vies brisées et de blessures souvent irréversibles, ces résultats doivent être le signal d'une réelle prise de conscience et d'un engagement plus important de la part de tous les usagers de la route.
C'est dans cet esprit et en lien avec l'ensemble des ministères concernés (Justice, Education nationale, Transports, Santé) que le ministre de l'Intérieur, Bernard CAZENEUVE, a décidé de mettre en place un plan d'actions pragmatique pour combattre l'accidentalité routière sous toutes ses formes.
Bernard CAZENEUVE a souhaité adapter les méthodes d'analyses et de prise en compte de l'accidentalité. La méthodologie du recensement des causes des accidents a ainsi été revue pour en affiner l'analyse.
Jusqu'à présent, 40% des causes d'accidents mortels n'entraient dans aucune catégorie statistique exploitable, dans la mesure où les forces de lordre disposaient d'un choix limité à 5 causes pour relever l'origine probable des accidents mortels de la route. Dès ce début d'année 2015, ce choix a été étendu à 14 causes possibles.
Sur la base de ces analyses détaillées, un dispositif de suivi par département sera mis en place, pour optimiser utilisation et répartition des moyens de lutte contre l'accidentalité routière sur le territoire.
Pour chaque département, un tableau de bord confrontera les résultats de sécurité routière au niveau d'emploi des moyens humains et techniques à la disposition des forces de lordre. Ces tableaux de bord permettront ainsi de renforcer le pilotage national.
Le plan d'actions pour la sécurité routière vise à mobiliser l'ensemble des registres d'intervention en matière de sécurité routière. De la formation des conducteurs à la sécurité des véhicules et des infrastructures, il constitue un plan global et cohérent.
Le ministre de l'Intérieur a présenté 26 mesures très ciblées qui répondent, pour chacune d'entre elles, à des causes d'accidents déjà identifiées.
Parmi les mesures phares, il est à noter l'abaissement du taux légal dalcoolémie de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les jeunes conducteurs ou encore la formation de tous les médecins agréés au dépistage précoce des problèmes d'alcool et de stupéfiants.
Le ministre a notamment annoncé l'interdiction de stationnement des véhicules (à l'exception des deux-roues) 5 mètres avant les passages piétons pour améliorer la visibilité entre piétons et conducteurs. Sur trois piétons renversés en ville, un l'est sur un passage protégé.
Le port de tout système de type écouteurs, oreillette, casque, susceptible de limiter tant l'attention que laudition des conducteurs sera dorénavant interdit. Dans un autre registre, il sera exigé, lors de la demande de certification d'immatriculation d'un véhicule, la désignation dune personne titulaire du permis de conduire correspondant au type de véhicule à immatriculer. Cette personne sera responsable en cas d'infraction constatée, à défaut d'identification du conducteur en infraction.
Afin de réduire les risques de contresens sur autoroute, la signalisation sera renforcée et de nouveaux panneaux « sens interdit » sur fond rétro-réfléchissant seront installés sur les bretelles de sortie.
La France appuie par ailleurs les démarches européennes sur l'installation d'enregistreurs de données de la route (EDR) dans les véhicules pour mieux connaître les mécanismes d'accident.
La sécurité routière est l'affaire de tous. Les partenariats sont absolument nécessaires pour combattre l'insécurité et atteindre l'objectif de 2020 a dit le ministre de l'Intérieur.