Hausse de l'insécurité routière en 2014

Image d'un accident de moto sur la route
16 décembre 2014

Sur les onze premiers mois de l'année, 3.103 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France. Ces résultats, publiés lundi 15 décembre 2014 par l’observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) révèlent donc une hausse de la mortalité routière.


Plus de tués et de blessés

Sur les 11 premiers mois de l’année, on enregistre une augmentation de +5% des personnes tuées, de +2,6% des blessés et de +3,6% des personnes hospitalisées. Pour le seul mois de novembre on enregistre une hausse de +10,7 %, avec 279 personnes tuées contre 252 en novembre 2013.

L'année 2014 sera la première année de hausse de la mortalité routière après douze ans de baisse ou de stagnation. Ces chiffres confirment la tendance de ces derniers mois, à savoir, une hausse de la mortalité chez les usagers vulnérables que sont les piétons, +15%, les cyclistes, +5%, et les cyclomotoristes, +9%.

Un plan d'action présenté en janvier

Face à ces chiffres préoccupants, M. Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, rendra public en janvier prochain un plan d’action destiné à lutter contre toutes les causes de l’insécurité routière : vitesse, alcool, drogue, usage du téléphone au volant…, et visera à mieux protéger l’ensemble des usagers de la route. "Compte tenu du relâchement de certains comportements, il faut aller plus loin, faire plus vite, taper plus fort", a estimé Bernard Cazeneuve. Il a par ailleurs affirmé sa volonté de "mettre le paquet sur la conduite en état d'addiction car 20% des accidents mortels résultent de la consommation de drogue", indiquant que c'était la priorité absolue.
Il souhaite également que des "actions de sensibilisation très fortes sur les mauvais comportements" comme l'usage du smartphone au volant et le non-port de la ceinture de sécurité soient mises en place et a insisté sur "un apprentissage dès le plus jeune âge" déjà amorcé avec la réforme du permis de conduire.

La prévention au coeur du dispositif

Plusieurs initiatives fortes ont d’ores et déjà été lancées en cette fin d’année. Pour lutter contre la conduite sous emprise de produits stupéfiants, le Ministre de l’Intérieur a lancé le 5 décembre dernier une expérimentation, initiée par la Mission Interministérielle de Lutte contre les

Drogues et les Conduites addictives (MILDECA) en liaison avec la Délégation à la sécurité et la circulation routières (DSCR), visant à doter les forces de l’ordre d’une procédure de dépistage plus rapide et plus efficace : les tests salivaires. Par ailleurs, à la veille des fêtes de fin d'année, Bernard Cazeneuve donnera le mardi 16 décembre le coup d’envoi d’une campagne de communication destinée à sensibiliser les usagers de la route aux dangers du téléphone au volant, en participant à l’avant-première du film de Mathieu Amalric « La magie de Noël », réalisé à cet effet. Enfin, la communication autour des « capitaines de soirée » en vue d’inciter les jeunes à choisir un conducteur sobre pour les raccompagner lors de leurs retours de soirées sera renforcée et renouvelée dès le premier week-end des vacances scolaires de Noël.

A la veille des chassés croisés de fin d’année, Bernard Cazeneuve appelle tous les automobilistes et les usagers de la route à la plus grande vigilance, à respecter strictement les règles du code de la route et à adapter en permanence leur conduite aux conditions de circulation. Sous l’autorité des préfets, près de 18 000 gendarmes et policiers seront mobilisés sur les routes de France à l’occasion des vacances scolaires pour veiller à la sécurité de tous. Ils seront 22 000 la nuit de la Saint-Sylvestre.

Pas de baisse générale de la limitation de vitesse

Le Ministre de l’Intérieur rappelle la détermination du Gouvernement à rendre nos routes plus sûres. Il a néanmoins indiqué qu'une baisse générale de la limitation de vitesse de 90 km/h à 80 km/h sur les routes secondaires bidirectionnelles, recommandée par le Conseil national de la sécurité routière (CNSR), était exclue. Cette limitation ne sera expérimentée que sur quelques tronçons "particulièrement accidentogènes".

Le Gouvernement a affiché un objectif de diminuer à 2.000 le nombre de morts par an sur les routes en 2020. Il était de 3.250 en 2013, un plus bas historique.