Le 13 mars, les fonctionnaires de l'office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi des étrangers sans titre (OCRIEST) ont procédé au démantèlement d'une filière d'immigration irrégulière entre l'Ukraine, la France et la Grande-Bretagne. Dès 6 heures, en région parisienne, les enquêteurs interpellaient quatre individus appartenant à la branche française de la filière. Ils ont été placés en garde à vue.
L'enquête avait débuté, en août 2011, à la suite de la découverte à Varsovie, à bord d'un bus effectuant la liaison entre la Pologne et l'Espagne via la France, d'un colis contenant une vingtaine de cartes d'identité polonaises adressé à un ressortissant français établi à Paris. Informations et investigations qui avaient découlé ont conduit les enquêteurs à identifier les membres du réseau installés en France et au Royaume-Uni. Les autorités britanniques ont de leur côté interpellé dès le 16 janvier l'un des organisateurs, résident régulier en Grande-Bretagne.
Cette structure fournissait des documents authentiques polonais ou lituaniens à des ressortissants ukrainiens, en utilisant la technique du "look alike" (quasi sosie), afin de les faire pénétrer en France et en Grande-Bretagne. Les clandestins, partant de Varsovie, gagnaient Paris en bus, où ils étaient pris en charge et hébergés. Titulaires d'un visa polonais en cours de validité, ils pouvaient séjourner sans être inquiété sur le territoire et tenter ensuite de pénétrer en Grande-Bretagne en train, en avion ou par voie routière, avec, dans ce cas, la complicité de routiers polonais.
Le 16 mars, à l'issue de la garde à vue dont ils ont fait l'objet, les quatre mis en cause ont été déférés devant le magistrat mandant près le TGI de Paris. Ils ont tous les quatre été mis en examen. L'un a été écroué et les trois autres placés sous contrôle judiciaire.