Réponse à une question de la députée Rosso-Debord sur le thème de la sécurité routière

11 mai 2011

Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, a répondu à une question de la députée Valérie Rosso-Debord sur le thème de la sécurité routière, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement du mercredi 11 mai 2011.


Valérie ROSSO-DEBORD, députée de Meurthe-et-Moselle

Merci, Monsieur le Président. Mes chers collègues, ma question s'adresse à monsieur le ministre de l'intérieur.
Monsieur le Ministre, l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière a publié les chiffres des accidents de la route pour le mois d'avril. Force est de constater que la mortalité routière est toujours trop élevée dans notre pays. 355 personnes ont été tuées sur les routes le mois dernier : cela représente une hausse de près de 20% par rapport à avril 2010. Par ailleurs, 7.295 personnes ont été blessées. Ces résultats interviennent malheureusement après un premier trimestre 2011 au cours duquel la mortalité routière avait déjà augmenté de plus de 12% par rapport à 2010. Nous ne saurions nous résoudre à cette courbe redevenue sinistrement ascendante, nos concitoyens ne le comprendraient pas.
Monsieur le ministre, nous savons que la lutte contre l'insécurité routière est une priorité du Gouvernement et que les dispositifs de contrôle renforcés ont été mis en place au cours des dernières années, afin de lutter contre la consommation d'alcool ou de stupéfiants au volant, ou pour dissuader les excès de vitesse. Il s'agit d'une politique responsable et de bon sens et nous ne pouvons que saluer les efforts accomplis en la matière. Mais nous devons néanmoins rester particulièrement vigilants quant aux résultats. Trop de vies humaines ont été brisées, trop de familles ont connu des drames irréparables. Plus que jamais, notre mobilisation doit être totale.
Ce matin, Monsieur le ministre, le Comité interministériel de la sécurité routière s'est réuni sous l'autorité du Premier ministre. Tous les ministres concernés par les questions de sécurité routière se sont retrouvés pour définir les orientations que nous devons suivre.

Aussi, je vous remercie de bien vouloir nous préciser, Monsieur le ministre, quelles décisions ont été prises. Quelles mesures concrètes le Gouvernement compte-t-il mettre en œuvre afin d'améliorer la sécurité sur nos routes et de prévenir les comportements dangereux pour le bien de tous ? Je vous remercie.

Claude GUEANT, ministre de l'intérieur

Monsieur le Président, Mesdames et messieurs les députés, Madame la députée Rosso-Debord.
Comme dans bien des domaines, le volontarisme en matière de sécurité routière a donné des résultats. Voici 10 ans, le nombre de morts sur nos routes était supérieur à 8.000. L'année dernière, il a été inférieur à 4.000 : ce sont ainsi 23.000 vies qui ont été épargnées et 300.000 blessés.

Ceci dit, vous avez raison, depuis le début de l'année la situation se dégrade et l'augmentation du nombre de tués sur nos routes est de 13%, c'est trop. C'est ce qui a conduit le Premier ministre à réunir ce matin le Comité interministériel de sécurité routière, afin de réagir. Et le comité a pris des décisions pour répondre à chacune des grandes causes de l'insécurité routière.
La première grande cause, c'est celle de la vitesse. Il a été ainsi décidé que désormais il n'y aurait plus de signalisation des radars. Il a été décidé que les avertisseurs de radars seraient interdits. Il a été décidé que les radars seraient régulièrement déplacés, afin que l'ensemble du réseau soit protégé. Il a été décidé de diffuser les limiteurs de vitesse et il a été décidé de qualifier de délits les excès de très grande vitesse qui sont des dépassements de 50 kilomètres à l'heure de la vitesse autorisée.
Deuxième grande cause : l'alcool. Il a été décidé d'étendre la pratique des éthylotests anti-démarrage. Il a été décidé d'entrer en contact avec l'Union européenne pour généraliser ce dispositif en première monte. Et il a été décidé de renforcer les sanctions pour des taux d'alcoolémie supérieurs à 0,8 gramme.
Troisième grande cause : la vulnérabilité des deux-roues motorisés. Elle est très grande, puisqu'avec moins de 2% des usagers, il y a 30% des victimes.

Voilà les principales mesures, Madame la députée, et c'est une grande cause nationale que nous servons.