Réponse de Claude Guéant à une question d'actualité au gouvernement sur l'agression d'un CRS à Noisiel

8 mars 2011

Mardi 8 mars 2011, Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, a répondu à une question du député Brunel relative à l'agression d'un CRS à Noisiel, lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement à l'Assemblée nationale.


Chantal Brunel, député de Seine-et-Marne

Romain LATOUR, âgé de trente-trois ans, policier à Meaux, a été sauvagement agressé à Noisiel. La volonté de ses agresseurs était de tuer. Je veux rappeler que la Seine-et-Marne a connu trois décès de policiers au cours des trois derniers mois de l'année dernière.

Monsieur le ministre, je souhaite vous poser deux questions : le maire de Noisiel, comme ceux d'autres communes avoisinantes, sont hostiles à la vidéoprotection et à une police municipale significative.
Pour eux, la sécurité est l'affaire de l'État, et non des maires. Comment pouvons-nous inciter les maires à améliorer la sécurité de leur ville ?

Deuxième question : je suis consciente de la nécessité de réduire les dépenses de l'État, mais face à la montée de l'insécurité, ne serait-il pas possible de sanctuariser les effectifs de police et de gendarmerie, et de reprendre les investissements dans le domaine de la sécurité ? En ce jour hautement symbolique, je vous le demande avec vigueur, car les femmes sont les premières victimes, et les plus fragiles face à la montée de l'insécurité.

Claude Guéant, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration

Vous le disiez, madame Brunel, trop souvent policiers et gendarmes sont la cible de violences gratuites et inexcusables. C'était le cas jeudi dernier à Noisiel, où un fonctionnaire des CRS a été la victime de ce qu'il faut bien appeler une tentative de meurtre. Je voudrais dire que ses agresseurs seront interpellés, et déférés à la justice.

La mission du ministre de l'intérieur est simple, au moins dans l'expression : assurer la sécurité et la tranquillité de ses concitoyens. Pour ce faire, il faut des moyens, c'est vrai.

Chacun connaît les impératifs de la maîtrise de nos finances publiques. Ceci dit, je peux vous affirmer que nous compterons 4 500 postes de plus qu'en 2001, et qu'en 2011, nous aurons autant de fonctionnaires et de militaires sur le terrain qu'en 2010.

Mais il faut aussi, pour parvenir à nos fins, que tous ceux qui peuvent apporter une contribution à l'œuvre commune de sécurité unissent leurs efforts. La sécurité est l'affaire de tous, et elle est le résultat de la contribution de tous ceux qui ont à jouer un rôle.

À ce titre, la vidéosurveillance est effectivement un objectif.

C'est un objectif au service de la sécurité.

Mon but est qu'à la fin de cette année, nous comptions 45 000 caméras. Il faut aussi que les polices municipales se voient confortées, et c'est la politique du Gouvernement.

Enfin, je souhaite également qu'il soit fait une application beaucoup plus large et beaucoup plus générale des lois de 2007 sur la protection de l'enfance et sur la prévention de la délinquance. Il faut que les élus, que les maires, que les conseillers généraux, s'emparent de toutes les potentialités qui leur sont ainsi données, en association avec les services de l'État qui, évidemment, ne réfutent pas leurs responsabilités. Ce sera pour le plus grand bien de la sécurité de nos concitoyens.