Le ministre de l'intérieur a, tout d'abord, rappelé que, dès son arrivée place Beauvau, il a fait de la lutte contre le hooliganisme une véritable priorité d'action. Il est revenu sur les mesures prises depuis un an au plan opérationnel comme législatif.
Il a mis en avant le développement considérable des moyens opérationnels avec :
- un renforcement des effectifs avec la mobilisation de 525 unités de forces mobiles lors de la saison 2009/2010 du championnat de football de Ligue 1, soit une augmentation de +30% par rapport à la saison 2008/2009 ;
- une adaptation de l'organisation avec, aussi bien, la mise en place, il y a presque un an jour pour jour, d'un outil de pilotage et de coordination : la division nationale de lutte contre le hooliganisme, que la création de 14 sections d'intervention rapide pour sécuriser les matchs de Ligue 1 et 2 et interpeller les hooligans identifiés grâce à des moyens vidéo mobiles.
Il a ensuite évoqué le "nouvel arsenal législatif" avec la loi du 2 mars 2010 sur les bandes violentes qui a permis 3 choses :
- augmenter le nombre d'interdictions administratives de stade, en les rendant possible dès le premier incident grave, en allongeant leur durée maximale de 3 à 6 mois et en instaurant, outre l'amende de 3 750 euros, une peine d'un an de prison en cas de non-respect de l'interdiction ;
- sanctionner l'introduction, la détention ou l'usage d'engins pyrotechniques dans un stade ;
- adopter une riposte graduée contre les associations ou groupes de "supporteurs" lorsque leurs membres se livrent à des violences. Jusqu'ici en effet, il n'existait aucune solution intermédiaire entre leur maintien et leur dissolution. Désormais, sur proposition du ministre de l'intérieur et après avis de la commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, le premier ministre peut prononcer soit leur dissolution soit une simple suspension.
Le ministre a tout particulièrement insisté sur le caractère collectif de la lutte contre les violences dans les stades. Par souci d'efficacité, un partenariat inédit a été engagé entre les représentants de l'État, la fédération française de football (FFF), la ligue de football professionnel (LFP) et les différents clubs. La dernière réunion s'est tenue vendredi 1er octobre place Beauvau sous la houlette du directeur de cabinet du ministre. Brice Hortefeux a été très clair : "Sans l'engagement absolu et la mobilisation sans faille de l'ensemble de ces acteurs, nous n'aurions pas fait autant reculer les violences dans les stades".
Grâce à ce véritable plan national d'action, les résultats ont été au rendez-vous pour la saison 2009/2010 du championnat de football de Ligue 1 :
- au terme des 38 journées, 573 interdictions de stade étaient en cours d'exécution. Au plus fort de la saison, il y a eu jusqu'à 828 interdictions de stade simultanées. Par exemple, les interdictions de stade concernant les fauteurs de trouble qui gravitaient autour du PSG sont passées de 140 en 2008/2009 à plus de 300 en 2009/2010, soit une augmentation de plus de + 110% ;
- les forces de l'ordre ont procédé à près de 700 interpellations tout au long de la saison de Ligue 1 et de Ligue 2, soit une augmentation de + 11,71 % par rapport à l'année précédente ;
- enfin, sur proposition du ministre de l'intérieur, le Premier ministre a pris, le 29 avril dernier, les décrets nécessaires à la dissolution de 7 groupes de pseudo-supporteurs qui cherchaient moins à soutenir leur équipe qu'à se livrer à des violences à l'occasion de chaque match. Le Conseil d'État a totalement validé cette démarche.
Si le calme a été rétabli la saison dernière, Brice Hortefeux entend, aujourd'hui, aller plus loin en lançant la phase 2 du plan national de lutte contre les violences dans les stades afin de faire véritablement reculer le hooliganisme et rendre les stades aux familles.
Dès les premiers matchs de la saison 2010/2011, tous les moyens opérationnels ont été utilisés au maximum de leur possibilité :
- mobilisation accrue des forces de sécurité : depuis le début du championnat, ce sont ainsi 105 unités de forces mobiles qui ont été déployées contre un peu plus de 75 l'année dernière à la même époque ;
- arrestations dès le premier match, tout particulièrement au Parc des Princes : depuis la reprise des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2, on recense ainsi 444 interpellations ;
- recours immédiat aux interdictions de stade : aujourd'hui, 569 mesures d'interdiction de stade sont en cours.
La phase 2, c'est aussi profiter de la LOPPSI en cours d'examen au Parlement pour valider, conforter et développer toutes les dispositions testées l'année dernière dans le cadre du plan anti-hooligans :
- inscription dans la loi de la possibilité donnée aux préfets de décréter un "couvre-feu anti-supporteurs", dispositif mis en place l'année dernière avec succès à l'occasion, par exemple, des matchs PSG/Lens ou de la demi-finale de coupe de France PSG/Quevilly, ainsi qu'en ce début de saison. Pour assurer le respect de cette mesure, la loi renforcera les sanctions encourues en cas de transgression du couvre-feu ;
- possibilité donnée au ministre de l'intérieur de prendre par arrêté, en cas de risques graves de débordements, une mesure d'interdiction de déplacement de supporteurs pour un club donné, et d'éviter ainsi d'avoir à jouer à huis clos ;
- introduction du pointage obligatoire pour les interdictions judiciaires de stade et à la transmission systématique de la liste des interdits de stade aux clubs sportifs.
A quelques minutes du coup d'envoie du match PSG-Nice, Brice HORTEFEUX a aussi tenu à souligné le"combat exemplaire" et le "rôle pilote" joué par le Paris-Saint-Germain dans cette lutte déterminée contre le hooliganisme, citant le dispositif et le manifeste "Tous PSG" visant à rendre aux matchs du Paris-Saint-Germain leur caractère familial et festif. Le ministre de l'intérieur a salué la reconquête des tribunes Boulogne et Auteuil menée par le club avec "intelligence et détermination" au moyen de :
- la suspension de la vente d'abonnements pour ces tribunes pour la saison 2009/2010 ;
- la mise en œuvre du système de billetterie nominative avec placement aléatoire dans les tribunes ;
- des mesures incitatives au retour des familles au Parc des Princes : places réservées aux enfants des clubs de football d'Île-de-France, tarifs attractifs pour les familles, création de "tribunes familles".
Le ministre a souligné que l'engagement du PSG ne se limite pas au Parc des Princes, puisque le club fait aussi un gros effort d'encadrement de ses supporteurs pour les matchs à l'extérieur. Couplées à des arrêtés préfectoraux interdisant les abords des stades concernés aux supporteurs indésirables, cette politique a largement contribué au bon déroulement des trois derniers déplacements du PSG contre Lille, Sochaux-Montbéliard et Lens.
Afin de soutenir le combat que mène le PSG, la préfecture de police adopte, cette saison, un nouveau mode d'action. Désormais, les forces de sécurité ne se contentent plus d'assurer le maintien de l'ordre aux abords des stades, elles passent véritablement à l'offensive :
- en déployant sur le terrain des équipes en civil chargées de détecter les groupes à risque et de mettre immédiatement leurs membres hors d'état de nuire ;
- en mettant immédiatement en branle les procédures grâce au déploiement d'équipes judiciaires ;
- en sécurisant un périmètre élargi comprenant notamment les lignes de transports en commun pour que le trajet jusqu'au stade soit déjà un moment festif et pas un moment de crainte pour les familles.
Pour Brice HORTEFEUX :
"Ce qui est mis en œuvre à Paris en partenariat avec le PSG doit constituer un exemple pour l'ensemble du territoire. Notre objectif n'est, en effet, plus seulement d'assurer la sécurité des matchs sensibles par des dispositifs ciblés et statiques mais bien d'adopter une riposte dynamique visant, systématiquement, à identifier, interpeller et sanctionner les hooligans".