Brice Hortefeux, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales a répondu, jeudi 4 novembre 2010, aux questions de Roland Sicard sur France 2 dans l'émission "Les 4 vérités".
Le ministre est, tout d’abord, revenu sur l’état de la menace terroriste en France, annonçant l’interpellation par les forces de l’ordre, mercredi 3 novembre 2010, et le placement en garde à vue de 2 personnes en Seine-Saint-Denis pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste. Au total, 85 personnes ont ainsi été interpellées depuis le 1er janvier, dont 27 sont aujourd'hui écrouées.
Pour Brice Hortefeux, grâce aux renseignements de services étrangers partenaires, notamment les services secrets américains et ceux d’Arabie Saoudite, "il y a un faisceau d’informations qui conduisent à être particulièrement vigilants".
Le ministre a ensuite abordé la nature des menaces, évoquant "les menaces faites par Oussama Ben Laden qui visaient pour la première fois exclusivement la France". Il a également mentionné les "colis piégés provenant du Yémen à destination des Etats-Unis".
Au-delà de la menace "forte et réelle" que représente l’islamisme radical, Brice Hortefeux a également évoqué deux autres formes de terrorisme qui concernent notre pays : d’une part, le terrorisme provenant de l’ETA auquel il est porté des coups très durs grâce à un partenariat avec les Espagnols extrêmement positif et d’autre part, le terrorisme qui vient de l’ultra gauche, à l’instar de ce qui se passe à Athènes avec un colis destiné au président de la République et au total, 12 colis répartis à destination d’un certain nombre de pays ou d’interlocuteurs.
Face à ces menaces, le ministre de l’intérieur a fait "le choix d’informer sans alarmer". S’appuyant sur le travail et la forte mobilisation des services de renseignement de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et de la direction centrale du renseignement intérieur(DCRI), le ministre a indiqué que "la menace provient en partie du Yémen", mais "pas seulement".
Rappelant que le président de la République s’est saisi personnellement de ce sujet si essentiel, Brice Hortfeux a annoncé "un certain nombre de mesures complémentaires, notamment de faire plus attention au fret (…) et aux passagers". Concrètement, il souhaite par exemple que « nous puissions analyser plus en amont le profil des passagers » qui viennent sur notre territoire grâce à des partenariats avec certains Etats également concernés par les questions de terrorisme, tout en précisant qu’"il ne s’agit pas de le faire pour le monde entier", mais bien avec un certain nombre de pays avec qui nous discutons et avec qui nous entretenons de bonnes relations.
Interrogé sur le possible passage du plan Vigipirate du niveau rouge au niveau écarlate, le ministre de l’intérieur a souligné que chaque jour 3 400 policiers et 980 gendarmes sont mobilisés dans la prévention du terrorisme en France dans le cadre du plan Vigipirate rouge renforcé.
Concernant la pénurie d’essence, Brice Hortefeux a décidé depuis mercredi soir de mettre fin à la cellule interministérielle de crise qui se réunissait tous les jours en liaison avec les services du ministère de l’Ecologie considérant que la crise était quasi terminée.
Enfin, le ministre a confirmé que "l’objectif de la DCRI n’est pas de suivre des journalistes mais d’interpeller des terroristes" et "qu’il n’existe pas de police politique en France".