Par communiqué en date du 1er février 2018, la Délégation à la sécurité routière avait présenté les résultats provisoires et les grandes tendances de l'année 2017 en matière d'accidentologie routière. Les résultats consolidés sont désormais disponibles.
En 2017, selon les résultats définitifs de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 3 684 personnes ont perdu la vie sur les routes de France. Avec 54 décès de moins qu'en 2016, la mortalité routière est en légère baisse de -1,4%. Les autres indicateurs de l'accidentalité sont en hausse : les accidents corporels de +2,2%, les personnes blessées de +1,3%, ainsi que les hospitalisations à la suite d'un accident routier de +2,0%.
En 2017, 3 448 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route en France métropolitaine. Avec 29 décès de moins, la mortalité routière est en légère baisse (-0,8%) par rapport à 2016, après deux années d'augmentation, en 2014 (+3,5%) et en 2015 (+2,3%) et une stabilisation en 2016 (+0,46%).
Les autres indicateurs de l'accidentalité sont en légère hausse : le nombre de personnes blessées sur les routes augmente de +1,0%, soit au total 73 384 personnes blessées dans les 58 613 accidents corporels (+1,9%). 27 732 de ces personnes ont dû être hospitalisées (+2,0% par rapport à 2016) parmi lesquelles une sur dix gardera des séquelles lourdes.
L'accidentalité routière est en forte hausse chez les motocyclistes. En 2017, on déplore 669 décès de motocyclistes, soit une hausse de +9% par rapport à 2016. Cela correspond à 56 décès en plus. L'augmentation la plus forte touche les jeunes motards de 18-24 ans, dont la mortalité avait particulièrement diminué ces trois dernières années, et leurs aînés de 35-44 ans. Ces deux tranches d'âge totalisent chacune 32 personnes tuées de plus par rapport à 2016, mais la classe d'âge la plus touchée reste les 25-34 ans avec 161 tués. La mortalité cyclomotoriste poursuit sa baisse (-3% soit 4 personnes tuées en moins). Les usagers de deux-roues motorisé représentent moins de 2% du trafic (1,9%) mais constituent 43% des personnes blessées graves et 22% des personnes tuées.
La mortalité routière augmente également chez les cyclistes. En 2017, 173 cyclistes ont perdu la vie dans un accident de la route, soit 11 de plus qu'en 2016, ce qui correspond à une augmentation de +7%. 44 % des cyclistes tués avaient 65 ans ou plus.
14 usagers de transports collectifs ont été tués en 2017, soit 2 de plus qu'en 2016. Parmi eux, on dénombre les 6 enfants décédés lors de la collision entre leur car de ramassage scolaire et un train à un passage à niveau le 14 décembre à Millas (Pyrénées-Orientales).
La mortalité des automobilistes, qui représente à elle seule plus de la moitié des morts dans un accident de la route (51%), est globalement quasi-stable en 2017, avec 1 767 personnes décédées dans un véhicule de tourisme, soit 7 décès de plus par rapport à 2016. Ceci cache la poursuite de la baisse du sur-risque pour les 18-24 ans (356 tués soit -26 tués) et une augmentation du sur-risque des 25-34 ans (318 tués soit +20 tués). La mortalité des seniors augmente de +26 tués pour les 65-74 ans (193 tués) et de +11 tués pour les personnes âgées de 75 ans ou plus (292 tués).
La mortalité des piétons s'établit à 484 tués. Elle était en forte hausse en 2016 (+19%) et revient au niveau de 2010 avec 75 décès de moins qu'en 2016. 48 % des piétons tués avaient 65 ans ou plus.
Enfin, la mortalité des usagers de véhicules utilitaires est en diminution de -24% en 2017, ce qui représente 31 décès de moins par rapport à celle de 2016. Ce résultat exprime globalement une baisse de la mortalité dans les accidents impliquant un véhicule utilitaire (315 tués au total, contre 420 en 2016 et 373 en 2015).
L'analyse de l'accidentalité routière en 2017 montre que :
L'ONISR observe une modification des circonstances d'accident. Il constate plus de collisions en « solo » (97 personnes tuées de plus qu'en 2016, mais un résultat équivalent à 2015), avec une nouvelle hausse chez les motocyclistes. L'ONISR fait état également d'une diminution notable des piétons tués par un véhicule de tourisme en 2017, 31 personnes tuées de moins par un véhicule de tourisme, 27 de moins par un poids lourd ou un véhicule de transport en commun et 12 de moins par un véhicule utilitaire.
L'ONISR a relevé la mortalité routière rapportée à la population par âge et million d'habitants. En 2017, les tranches d'âge en sur-risque sont toujours les 18-24 ans (108 tués par million d'habitants) et les 75 ans et plus (88 tués par million d'habitants), puis les 25-34 ans (74 tués par million d'habitants). Le nombre de tués par million d'habitants en France métropolitaine est de 53 en 2017, légèrement supérieur à la moyenne européenne.
En 2017, la mortalité routière des jeunes de 18-24 ans poursuit sa baisse. 562 jeunes ont perdu la vie dans un accident de la route en 2017, soit 35 vies épargnées par rapport à 2016 (-6%). Si les 18-24 ans restent la tranche d'âge la plus touchée par les accidents mortels de la route, leur situation s'améliore : 108 jeunes de cet âge-là sont tués par million de jeunes de cette tranche d'âge en 2017, contre 151 en 2010.
Les 15-17 ans enregistrent une mortalité routière légèrement supérieure à 2016 (+5 tués) mais équivalente à 2013 avec 101 décès, dont 41 à deux-roues motorisé. La forte réduction de la mortalité à cyclomoteur a bénéficié particulièrement à cette classe d'âge, qui présente désormais un taux de décès rapporté à la population inférieur à la moyenne (42 tués par million de jeunes de cette tranche d'âge).
À l'autre extrême de la pyramide des âges, les seniors de plus de 65 ans représentent désormais un peu plus d'un quart de la mortalité routière (+25,2%). 869 personnes âgées de 65 ans ou plus ont été tués dans un accident de la route en 2017. Un chiffre en baisse de -2%, soit 17 vies épargnées par rapport à 2016. Parmi les 527 décès de personnes âgées de 75 ans ou plus, 292 étaient automobilistes, soit 11 de plus qu'en 2016 et 172 étaient piétons, soit 49 de moins qu'en 2016.
La proportion hommes/femmes reste relativement stable : trois quarts des personnes tuées ou blessées gravement dans un accident de la route sont des hommes (77% en 2017). Ceux-ci représentent 79% des conducteurs de véhicule léger tués, 87% des cyclistes tués, 96% des conducteurs de motocyclette tués et 95% des conducteurs de cyclomoteur tués. Comme en 2016, la mortalité des passagers de véhicule de tourisme ainsi que des piétons est partagée. La part des hommes est respectivement de 50% et 64%.
L'ONISR remarque enfin que 82% des auteurs présumés d'accidents mortels sont des hommes, alors qu'en dehors des trajets professionnels, le nombre de kilomètres parcourus par les hommes conducteurs n'est que légèrement supérieur à celui parcouru par les femmes conductrices.
En 2017, la mortalité sur les autoroutes est plus élevée qu'en 2016 : 282 personnes ont perdu la vie dans un accident sur une autoroute, soit 4% de plus (12 décès supplémentaires) qu'en 2016, et 8% de plus qu'en 2013.
Ces chiffres sont à rapprocher de l'augmentation des vitesses moyennes de 4 à 5 km/h des véhicules de tourisme observée depuis 2012 sur le réseau limité à 130 km/h. Sur autoroute, la vitesse excessive ou inappropriée, l'alcool et les stupéfiants sont les causes principales des accidents mortels pour toutes les tranches d'âge jusqu'à 54 ans. Le facteur fatigue-somnolence est particulièrement présent pour les plus de 55 ans. L'usage du téléphone en conduisant est plus fréquemment renseigné chez les jeunes de 18 à 24 ans.
En 2017, 2 156 personnes ont trouvé la mort dans un accident de la route située hors agglomération et 1 010 personnes en agglomération, soit une baisse de -1% pour chacun de ces deux réseaux.
C'est sur les routes situées en dehors des agglomérations que survient la majeure partie des accidents routiers (63%), un pourcentage parmi des plus élevés d'Europe. Sur ce réseau, une petite partie des routes bidirectionnelles, celles où l'on roule le plus, concentre plus de la moitié de la mortalité routière (55%). Les causes principales de ces accidents mortels sont une vitesse excessive ou inappropriée et l'abus d'alcool en conduisant. La ruralité reste l'endroit où l'on meurt le plus sur les routes.
En 2017, 1 010 personnes ont perdu la vie dans un accident routier survenu en agglomération, soit 9 de moins qu'en 2016. Les accidents mortels en zone urbanisée représentent 29% de la mortalité routière. Pour un habitant d'une ville de plus de 100 000 habitants, le risque de mourir dans un accident de la circulation est près de trois fois moindre qu'à la campagne.
La vitesse excessive ou inadaptée demeure la cause première de la mortalité sur les routes de France. Elle apparaît dans un accident mortel sur trois. L'abus d'alcool au volant et la conduite sous stupéfiants arrivent en deuxième cause des accidents mortels, suivies des refus de priorité et de l'inattention en conduisant.
L'analyse du fichier des Auteurs présumés d'accidents mortels de la route (APAM) entre septembre 2014 et décembre 2017 montre que le facteur vitesse est la cause principale des accidents mortels pour 45% des auteurs présumés d'accidents mortels âgés entre 18 et 24 ans, et 41% pour ceux âgés entre 25 et 34 ans. Mais sur routes bidirectionnelles, ces taux montent respectivement à 47% et 45%.
Dans ce même fichier, le facteur alcool est surreprésenté chez des auteurs plus âgés (27% des 25-34 ans), tout comme l'usage illicite de stupéfiants (15% de cette même classe d'âge).
L'inattention au volant et les difficultés à respecter les priorités sont plus marquées chez des auteurs présumés d'accidents bien plus âgés. Ils représentent respectivement 13% et 24% des 75 ans et plus.
Selon les chiffres définitifs de l'ONISR, 236 personnes sont décédées sur les routes en 2017 (152 dans les départements et régions d'outre-mer et 84 dans les collectivités d'outre-mer et la Nouvelle Calédonie), soit 25 de moins qu'en 2016 (- 9,6%). En revanche, les accidents corporels enregistrés sont en augmentation de +8,9% (2 611 accidents, +214), ainsi que le nombre de personnes blessées (3 457 blessés, +283 victimes soit +8,9%) et le nombre d'hospitalisations (1 682 hospitalisations ; + 52 soit + 3,2%).
Le nombre de tués par million d'habitants en outre-mer est de 86 en 2017, pour 53 en France métropolitaine. Mais chaque territoire a ses spécificités. Le taux moyen sur ces cinq dernières années est de 55 à La Réunion, de 131 en Guadeloupe, et de 192 en Nouvelle Calédonie.
Dans les Outre-mer, la mortalité des automobilistes représente un peu moins de la moitié de la mortalité routière outre-mer avec 96 décès, un résultat stable par rapport à 2016 mais beaucoup plus élevé qu'en 2013 (71 décès) ; les usagers de deux-roues motorisé, avec 74 décès, un bilan en baisse par rapport à 2016, représentent un tiers de la mortalité outre-mer. Les mortalités des piétons (46 décès) et des cyclistes (11 décès) sont légèrement inférieures à 2016 (4 décès de moins chacune).
La mortalité des jeunes de 18-24 ans est en baisse avec 44 décès contre 52 en 2017 alors que la population des jeunes est plus importante outre-mer qu'en métropole. La mortalité des personnes âgées de 65 ans et plus présente une légère hausse (27 décès en 2017 contre 22 en 2016). La part des hommes dans la mortalité routière est plus élevée qu'en métropole (86% contre 77%). Cette surreprésentation forte s'exprime même au-delà de 45 ans.
Les facteurs « vitesse » et « alcool » sont les premières causes des accidents mortels et deux caractéristiques sont mises en exergue :
Retrouvez tous les chiffres de l'ONISR sur les liens suivants :
Communiqué de presse de la Sécurité routière, en date du 29 mai 2018.