Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 26 février 2014

Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 26 février 2014
Mercredi 26 février 2014, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a répondu au député Maurice Leroy, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.

Mercredi 26 février 2014, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a répondu au député Maurice Leroy, lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale.


Maurice Leroy député NC du Loir-et-Cher

Monsieur le Président. Mes chers collègues. Le groupe UDI, pour la dernière question de cette dernière séance, a tenu à poser une question de démocratie et, je le dis, c’est une question qui aurait pu être posée par nos collègues radicaux de gauche, par nos collègues communistes ou par nos collègues écologistes. Ma question ne s’adresse pas au Premier ministre, ma question s’adresse « au meilleur ouvrier de France, en charge du tripatouillage et du charcutage des cantons ». Pour masquer votre tripatouillage, vous vous servez de la démographie et de la parité. Or, comment expliquez-vous qu’avec 10 000 habitants de moins, le Cher aura quatre cantons de plus que le Loir-et-Cher ? Comment justifiez-vous qu’avec 160 000, que le Lot avec 160 000 habitants de moins aura deux cantons de plus que le Loir-et-Cher ? Je pourrais citer tant d’autres exemples d’inégalités du suffrage entre les départements. Si votre objectif réel avait été la parité, alors – c’est simple, vous qui dites oui ! – il suffisait de faire un mode de scrutin par listes, au mode proportionnel, majoritaire, comme dans les régions. Alors là, vous n’auriez pas été suspect de charcutage et de tripatouillage. Mais votre principe, un bon principe, la parité, ne peut pas masquer un mauvais coup, la « PS-arité ». C’est un désaveu cinglant, merci de le reconnaitre. Cinquante-quatre conseils généraux, cinquante-quatre conseils généraux viennent de rejeter votre charcutage et votre tripatouillage. « Monsieur le meilleur ouvrier de France du charcutage et du tripatouillage, quand allez-vous entendre… »
 
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur

Monsieur le Président. Monsieur Maurice Leroy, je ne vais pas vous parler de votre passé qui est absolument honorable. Je vais uniquement vous dire que le texte de loi qui a été voté par le Parlement, par l’Assemblée nationale, avalisé par le Conseil constitutionnel – vous le rappeliez d’une certaine manière – repose sur deux principes. Le premier, c’est l’égalité devant le suffrage et, le deuxième, c’est la parité. Dans votre département, par exemple – vous n’y êtes pour rien – il y a 7 femmes sur 30. Demain, avec ce scrutin, il y aura 15 femmes et ce sera ainsi partout, la parité que nous avons voulue. Nous avons souhaité garder la proximité, d’où le mode de scrutin que nous avons proposés. Cinquante-cinq décrets ont d’ores et déjà été publiés au Journal officiel, dont le décret concernant votre département ce matin, les autres le seront d’ici la fin de la semaine, j’ai cru comprendre qu’il y avait des recours qui allaient être faits, massifs. Je vous mets uniquement en garde, mais prendre ainsi en otage, en tout cas essayer de bloquer le Conseil d’Etat, à mon avis, n’amènera à rien. Nous sommes confiants, nous, parce que nous avons préparé sérieusement cette loi, vous pensiez qu’elle allait être censurée par le Conseil constitutionnel, elle ne l’a pas été. Il n’y avait pas eu un tel changement concernant les départements depuis deux siècles. Nous sommes attachés aux départements, nous sommes attachés à l’égalité devant le suffrage, nous voulions la parité, accompagnez-nous, rejoignez-nous dans cette révolution démocratique.


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