Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 16 avril 2013

Séance de questions d'actualité au Gouvernement du 16 avril 2013
Lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale du mardi 16 avril 2013, Manuel Valls a répondu à Yves Goasdoué, député SRC de l’Orne et à Philippe Cochet, député UMP Rhône.

Lors de la séance de questions d'actualité au Gouvernement à l'Assemblée nationale du mardi 16 avril 2013, Manuel Valls a répondu à Yves Goasdoué, député SRC de l’Orne et à Philippe Cochet, député UMP Rhône.


Réponse du ministre à Yves Goasdoué, Député PS de l'Orne

Yves Goasdoué, Député PS Orne
Monsieur le Président. Ma question s’adresse à Monsieur le Ministre de l’Intérieur. Monsieur le Président, comme vous l’avez signalé au début de notre séance, la ville de Boston a été durement frappée par plusieurs explosions dont le caractère criminel ne fait pas de doute. Profitant du rassemblement lié au marathon de cette ville, une foule pacifique a été frappée, provoquant morts, blessés, à telle enseigne que les médecins présents sur place ont pu parler de « scènes de guerre ». Vous me permettrez, en mon nom, mais aussi, j’en suis certain, au nom de toute la représentation nationale, de dire notre sentiment d’horreur, notre totale solidarité avec le peuple américain, avec les blessés, avec les victimes, avec les familles. Cet attentat n’est ni revendiqué, ni, à ce stade, bien entendu, élucidé. Il nous rappelle, s’il en était besoin, l’instabilité du monde, la folie des passions et la nécessité dans laquelle – nous l’avons évoqué tout à l’heure – se trouvent les démocraties de se protéger et de protéger leurs concitoyens. Nous mesurons le travail fourni par les services de sécurité, notamment dans le cadre du plan Vigipirate qui a été renforcé depuis le lancement de l’opération Serval. La France est engagée au Mali, elle l’est avec l’accord de la communauté internationale, elle l’est avec l’aide des pays africains, elle l’est dans le but de prévenir une percée islamiste radicale, mettant en danger l’ensemble du pays, mettant en danger une part significative du continent africain. Toutes les démocraties et notre pays sont exposés aujourd’hui. Monsieur le Ministre, ma question est simple : Quelle est votre analyse…
Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés. Monsieur le Député Yves GOASDOUE. Après les évènements tragiques survenus à Boston, mes premières pensées, à mon tour, vont évidemment aux familles des victimes et aux nombreux blessés. Je veux, à mon tour, au nom du gouvernement, manifester notre totale solidarité, le président de la République l’a fait ce matin, avec le peuple américain, ce peuple ami. Pour l’heure, vous l’avez dit, nous ne connaissons pas l’origine de ces explosions et l’enquête des services américains vient à peine de commencer. Vous l’avez rappelé, là aussi, ces évènements doivent nous inviter à la plus grande vigilance, le terrorisme est une menace constante pour nos sociétés. Vous m’interrogez sur le niveau de la menace qui nous concerne. Depuis 2001, depuis 2005 et les attentats de Londres, le plan Vigipirate est resté au niveau rouge, le risque est donc élevé et constant et les mesures de protection, vous le savez, Mesdames et Messieurs, ont été renforcées depuis le mois de décembre et l’intervention au Mali. Dès cette nuit, par mesure de précaution, ne connaissant pas l’origine de ces attentats, j’ai demandé, après en avoir parlé évidemment avec le Premier ministre, aux préfets et aux forces de sécurité intérieure, de renforcer sans délai la présence des patrouilles. La première préoccupation est la sécurisation préventive des lieux et des abords des établissements publics. Face à la menace terroriste, chacun a un rôle à jouer, sans céder à la panique. J’en appelle aussi évidemment à la vigilance de tous nos concitoyens. Face au terrorisme, il faut également sans cesse adapter les moyens de police et de renseignement. Jamais nous ne devons baisser la garde. C’est le sens d’ailleurs de la loi antiterroriste que nous avons adoptée à une très large majorité en décembre dernier. Enfin, je veux rappeler la détermination du gouvernement, la mienne, à lutter contre le terrorisme et je sais que cette détermination reçoit le soutien de toute la représentation nationale.

Réponse du ministre à Philippe COCHET, député UMP du Rhône

Philippe Cochet, député UMP Rhône
Monsieur le Président. Les propos du Premier ministre et du ministre qui vient de s’exprimer – Pierre MOSCOVICI – sont lamentables. S’il vous plait, pas de leçon de morale ! Vous avez une faillite morale, économique et politique, un peu de retenue ! Ma question s’adresse à Monsieur le Premier Ministre. Monsieur le Premier Ministre, comment pouvez-vous encore vous regarder dans une glace ? Avec votre gouvernement, il vaut mieux être un clandestin, un dealer, un caïd dans les quartiers, un casseur à Notre-Dame-des-Landes, un voleur, un prisonnier en cavale, un exilé fiscal plutôt qu’un manifestant contre le mariage pour tous. Mettre en garde à vue 67 manifestants pacifiques, réunis à proximité de l’Assemblée nationale, permet à votre ministre de l’Intérieur de donner, certes, un coup de menton, alors qu’il échoue lamentablement dans sa mission de protection des honnêtes gens. Alors que notre société est profondément fracturée, vous auriez dû donner un geste d’apaisement. Que faites-vous ? Vous niez le droit des parlementaires et du peuple, en essayant de passer en force, parce qu’il y a la panique au plus haut sommet de l’Etat. Tout cela risque de tourner mal et vous en serez le seul responsable. Vous ne comprenez plus le peuple de France. Vous et vos ministres, sortez de vos palais, allez à la rencontre des Français et pas par une porte dérobée ! Vous avez peur, car, au fond de vous, vous savez bien que la politique que vous menez n’est pas à la hauteur de la situation. Alors, Monsieur le Premier Ministre, faites enfin deux choses utiles pour la France. Commencez par retirer ce texte et démissionnez !
Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Députés. Monsieur COCHET. Malheureusement, l’outrance et les propos que vous venez de tenir sont la démonstration du climat que vous essayez d’instaurer. Il est bien là le problème. Face à cette outrance, face à ces insultes, face à la manière dont vous traitez le gouvernement de la France, car il s’agit du gouvernement de la France, je veux vous dire deux choses très simples. La première, c’est que le président de la République a pris un engagement devant les Français, celui du mariage pour tous, et ça, c’est aussi le vote du peuple et il sera respecté. La deuxième, c’est que les parlementaires, à l’Assemblée nationale comme au Sénat, ont voté l’article 1 à une majorité qui instaure le mariage pour tous et l’adoption, et ça, c’est la légitimité de l’Assemblée et du Parlement. Monsieur le Député, les menaces que reçoivent un certain nombre de députés, directement, ou de sénateurs, via les réseaux sociaux et Internet, ça a été rappelé tout à l’heure par madame MAZETIER, les menaces que reçoivent des hommes et des femmes de votre camp qui ont osé braver vos consignes, qui sont indignes, on les menace directement, et ça, c’est intolérable dans la République. Enfin, qu’il y ait parmi les manifestants des groupes extrémistes de droite, que je ne vous ai jamais entendu dénoncer, Identitaire, GUD, qui s’en prennent aux forces de l’ordre, qui menacent directement la République, ça, nous ne le tolérons pas. Monsieur le Député, moi, je suis cohérent, le Premier ministre est cohérent, ce gouvernement est cohérent, nous n’accepterons jamais la violence dans la rue, nous n’accepterons jamais ceux qui défient les lois de la République. Un parlementaire, un républicain se doit d’être à nos côtés pour défendre les institutions, la République, la loi et le choix des parlementaires.


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