Le ministère de l’Intérieur : un acteur engagé contre la cybercriminalité

Le ministère de l’Intérieur : un acteur engagé contre la cybercriminalité
24 janvier 2017

Victime d’un vol ou d’une agression, un citoyen peut faire appel à la police ou à la gendarmerie nationale, forces visibles et tangibles. Mais qu’en est-il lorsque les délits sont commis sur internet ?  Le ministère de l’Intérieur dispose des outils pour agir.


Dans un contexte où la société est de plus en plus connectée, la délinquance est également en perpétuel changement. Responsable de la sécurité des Français, le ministère de l’Intérieur dispose d’un certain nombre de moyens pour lutter contre la cybercriminalité. Forces publiques par excellence, la police nationale et la gendarmerie nationale se sont dotées de services dédiés à la lutte contre cette délinquance spécifique.

Police et gendarmerie, deux forces impliquées contre la cybercriminalité

Dans la police nationale, c’est plus particulièrement la direction centrale de la police judiciaire qui est chargée de lutter contre ce fléau, via la sous-direction de lutte contre la cybercriminalité (SDLC). Créée en 2014, cette structure est chargée à la fois de missions d’anticipation et d’analyse, mais aussi de la lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication dans son ensemble. L’office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) lui est également rattaché. Chargé de missions répressives, l’office exerce aussi des missions d’assistance technique, de formation et de coopération internationale.

De son coté, la gendarmerie nationale dispose du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N). Ce service est à la fois chargé de faire de l’investigation judiciaire, du renseignement criminel, mais également de venir en appui et d’animer un réseau de gendarmes spécialisés appelé « Cybergend ». Ce dernier est composé de plus de 2000 « enquêteurs technologies numériques (NTECH) », répartis dans les brigades territoriales et unités de recherche de gendarmerie de façon à couvrir l’ensemble du territoire national.

Des coopérations à l’intérieur du ministère

Si police et gendarmerie possèdent des services dédiés à la lutte contre la cybercriminalité, elles coopèrent sur de nombreux points et notamment sur la plate-forme PHAROS (pour Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements). Accessible via le site internet-signalement.gouv.fr, elle permet de recueillir des signalements de contenus illicites de l’internet (pédopornographie, incitation à la haine raciale, terrorisme...). Ces signalements sont traités à la fois par des policiers et des gendarmes. Ces derniers alertent ensuite si besoin les services compétents

L’action de ces différents services est coordonnée, au niveau national, par le délégué ministériel aux industries de sécurités et à la lutte contre les cybermenaces. Ce dernier est chargé de mettre en œuvre la politique du gouvernement dans le domaine, définie en trois axes : mieux anticiper le phénomène cyber-criminel et accompagner les victimes de cyber-malveillance, mieux dialoguer avec les acteurs cyber et adapter le cadre juridique national et international.

L’action du ministère en chiffre :

  • 3 300 signalements de contenus illicites reçus par semaine sur internet-signalement.gouv.fr ;
  • 80 appels reçus par jour par la plateforme téléphonique Infos-Escroquerie (0805 805 817, du lundi au vendredi de 9h à 18h – appel gratuit) ;
  • Au 1er octobre : plus de 100 spécialistes cyber, policiers et gendarmes réunis, mobilisés au sein de la sous direction de lutte contre la cybercriminalité (Direction centrale de la police judiciaire), qui regroupe notamment la plateforme de signalement de contenus illicites et la ligne téléphonique Info-Escroqueries ;
  • 1 400 conférences assurées chaque année par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) auprès des entreprises sur la protection de l'information et la sécurité numérique ;
  • 456 policiers investigateurs en cybercriminalité (ICC) répartis partout en France ;
  • 54 experts de la police technique et scientifique (service central de l'informatique et des traces technologiques, SCITT) en charge des missions d’analyse et d’exploitation des supports numériques ;
  • 59 gendarmes experts en applications innovantes, regroupés dans la division Criminalistique, Ingénierie et numérique, au sein de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), qui relève du pôle judiciaire de la gendarmerie nationale ;
  • Plus de 2 900 enquêteurs spécialisés et réservistes qualifiés pour appréhender le volet cyber dans la prévention et la lutte contre la délinquance sur lesquels s’appuie le réseau Cybergend ;
  • 260 enquêteurs gendarmes N-TECH spécialisés dans les nouvelles technologies, au sein du réseau Cybergend ;
  • 190 référents intelligence économique et 1600 référents et correspondants sûreté chargés d’intervenir auprès des commerçants et artisans en zone gendarmerie ;
  • 36 gendarmes chargés de l’analyse de la cybercriminalité au sein du centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) ;
  • 750 000 enfants de CM2 sensibilisés aux dangers de l’internet depuis 2013 via des animations pédagogiques assurées par la gendarmerie ;
  • Coopération internationale : 74 services de sécurité intérieure à l'étranger (289 personnels de la police et de la gendarmerie) ;
  • 11 visites, séminaires ou stages dédiés à la lutte contre la cybercriminalité organisés en France par la direction coopération internationale (DCI) en 2015 ;
  • 24 missions de formation, d’étude ou de dons de matériels relatives à la lutte contre la cybercriminalité ont été menées à l’étranger en 2016 (ce chiffre ne tient pas compte des visites effectuées par des délégations en France à des fins de formation ou d’études par des partenaires étrangers) ;
  • 60 investigateurs en cybercriminalité (ICC) exercent leurs missions au sein de la Préfecture de Police de Paris (dont 18 la brigade d’enquêtes sur les fraudes aux technologies et à l’information - BEFTI) ;
  • La BEFTI traite 300 saisines par an, répond à 1   500 appels téléphoniques et à plus de 600 mails d’internautes.