L'exploitation des réseaux de Vidéo protection

19 novembre 2010

En matière d'exploitation comme d'investissement, les réseaux de vidéo protection sont loin d'être homogènes.


1. L'exploitation des images

Elle peut être quasiment gratuite dans une superette où le gérant regarde de temps à autre les images sur l'écran qui se trouve à côté de la caisse ; de même dans de plus grosses structures (bureaux de poste, centre de tri, certaines banques…) où les images ne sont pas regardées en permanence mais sont enregistrées afin de pouvoir mener une enquête en cas de plainte.

A contrario, les systèmes installés sur la voie publique par les collectivités locales à des fins de lutte contre la délinquance sont générateurs de coûts importants. En effet, la plupart de ces systèmes sont conçus pour être analysés en temps réel afin de provoquer par une alerte radio l'intervention immédiate de patrouilles de police. Si l'on peut faire l'impasse sur certaines caméras et sur certaines heures de la journée, il faut, pour que la vidéo protection remplisse son rôle, que les habitants comme les délinquants aient l'impression qu'il y a quelqu'un derrière la caméra Même s'il peut regarder environ 4 écrans à la fois (sans dépasser 2 ou 3 heures d'affilée), il faut prévoir un exploitant pour une douzaine de caméras (donc un coût de 3 000 €/caméra.an).

D'autres services ont une approche différente. La RATP ne cherche pas à visualiser en temps réel les images, mais se connecte dès lors qu'une alarme est donnée dans une station, et compte sur les enregistrements pour alimenter les enquêtes ultérieures. Le nombre d'exploitants est alors nettement plus faible (une équipe de quelques dizaines de personnes pour 6000 caméras), mais cela suppose une organisation différente (remontées d'alarmes) et un nombre plus important de caméras afin que les images soient de bonne qualité et exploitables dans l'enquête judiciaire.

Enfin, il ne faut pas oublier que les opérateurs de vidéoprotection doivent suivre une formation initiale d'environ 2 semaines.

2. Le maintien en condition opérationnelle des équipements techniques

Comme pour la plupart des systèmes techniques, il faut prévoir annuellement 10% du coût d'investissement pour l'exploitation technique et la maintenance. Les matériels sont dans l'ensemble assez fiables, mais l'aspect informatique nécessite parfois des compétences nouvelles que n'ont pas les petites structures. En outre, l'évolution technique forte du secteur conduit à remplacer assez fréquemment des matériels devenus obsolètes.

Néanmoins, ces chiffres concernent la part matériel (caméras, codeurs, système d'enregistrement, salle d'exploitation, pupitres), qui ne représente qu'une partie du coût des systèmes de voie publique (donc 10 000 à 20 000 euros/ caméra).

La part transmission, qui représente l'autre volet important des coûts, diffère notablement suivant le montage financier :

  • parfois la collectivité finance elle même l'investissement du réseau, directement en devenant exploitant de son propre réseau, ou indirectement en payant en une fois à un opérateur télécom un contrat de maintien en condition opérationnelle sur 5 à 10 ans
  • parfois, elle loue intégralement le réseau à un opérateur avec des coûts annuels élevés.

Au total, le montant investissement + fonctionnement sur 5 ans tourne souvent autour de 20000 €/caméra et peut être nettement plus élevé si on prend des fibres optiques louées au tarif standard de France Télécom.