Les questions essentielles avant de démarrer un projet de vidéoprotection

17 novembre 2010

Une présentation didactique des premières questions que doivent se poser les maîtres d'ouvrage, accompagnés par les référents sûreté.


Tout projet un tant soit peu important implique un questionnement et l'acquisition de certaines informations préalablement au démarrage concret. Lorsque je me renseigne pour acheter une nouvelle voiture, j'ai en tête :

  • les personnes transportées (y-a-t-il des enfants ? un handicapé? …);
  • les charges occasionnelles ou habituelles à transporter ;
  • le confort souhaité ;
  • les types de trajet (urbain, mixte, …..), et, en réfléchissant bien, dans quels cas, je pourrais m'en passer et prendre ma bicyclette ou le train;
  • Le prix d'achat et le coût d'exploitation (assurance, consommation, pièces de rechange,..) ;
  • Les autres dépenses que cet achat pourrait engendrer (faudra-t-il surélever ma porte de garage ?) ;

Et je dois aussi me demander lors de l'achat si le modèle que je souhaite acheter me plaît vraiment et s'il plaira à ma famille.

Sur cet exemple simple, on constate qu'il y a des questions qui concernent

  • Le besoin lui-même;
  • l'utilisation exacte du produit destiné à satisfaire le besoin;
  • la prise en compte des autres acteurs impliqués dans l'achat du produit;
  • les caractéristiques que je dois énoncer pour que le vendeur puisse me servir ;

On aura exactement la même démarche pour un projet vidéo, en un peu plus compliqué, je vous l'accorde.

A Le besoin, (l'objectif, la finalité) :

  • Que voulons-nous faire? Gérer un espace ? (par exemple des parkings, le bon fonctionnement de dispositifs plus ou moins automatisés, des flux de circulation..), contribuer à la protection des personnes ? les deux ?. Limitons nous dans la suite de l'exemple à la protection des personnes et des biens (vidéoprotection)
  • Quels sont les phénomènes que je veux limiter ? (dégradations, violences, vols, ….) ? Ce qu'on appelle le diagnostic de sécurité permet d'identifier la zone, les biens à protéger, les modes opératoires, la période (jour / nuit..) pendant laquelle des images sont nécessaires…
  • Le résultat de ce diagnostic permet de répondre à la question : Qu'est-ce que j'ai besoin de voir? quand ?

B L'utilisation du produit : qu'est ce que je veux faire avec ces images là ?

  • Que vais-je faire avec les images que mon outil vidéo me fournit ? est-ce que je veux surveiller une zone ? y détecter une présence ? reconnaître une silhouette, un comportement ? identifier une personne ? est-ce que je peux utiliser les images pour lever un doute ? pour une intervention immédiate ? une investigation ultérieure?

C Les autres

  • Quels sont les autres outils dont j'ai besoin pour atteindre mon objectif ?
  • Et surtout, quels sont les autres acteurs qui sont indispensables pour que les images que j'ai définies soient utiles et efficaces pour satisfaire mon besoin. Un acteur possible est, par exemple, un service de police municipale dont la patrouille sera orientée suite à la visualisation d'images, ou, un service d'enquête de police nationale ou de gendarmerie après la commission d'un méfait. Les besoins exprimés par les autres sont peut-être divergents et on ne pourra peut être pas tout faire.

Ne pas lancer la réalisation du projet avant d'avoir identifié les autres acteurs, les avoir écoutés, avoir défini une organisation et avoir établi des priorités dans les besoins

D. J'achète quoi ?

  • le moins possible : il y a trois boîtes sur l'étagère du vendeur. Une pour obtenir des images (les caméras), une deuxième pour qu'un opérateur puisse les voir, si nécessaire à 5 km de là (le sous-système de communications), une troisième pour enregistrer, visualiser et exploiter les images. Les trois doivent être cohérentes et correspondre au besoin. Ce qui coûte le plus cher à l'achat, ce sont les infrastructures de communication. Il faut donc se demander s'il existe un plan d'installation de réseau (selon les cas fibre optique, wi-fi,…) avec lequel une mutualisation est possible, pour réduire les coûts.
  • le mieux possible : Le système doit être conforme à des normes techniques , qui représentent, pour un système nouveau, un juste équilibre entre performance et coût. Il faut éviter la sur-performance. De même, le nombre de caméras doit être défini par l'étude de besoins et les caractéristiques de chaque caméra doivent être déterminées en fonction de sa mission et de son environnement ;
  • un outil partagé : Ce qui coûte le plus cher en exploitation, ce sont les ressources humaines. En fonction de l'objectif que l'on se donne et après avoir décidé si l'on veut voir les images en temps réel, il faut là encore rechercher les possibilités de mutualisation pour que l'exploitation soit faite de la façon la plus efficiente possible. Ce pourrait être par exemple le choix d'un Centre de Surveillance Urbaine géré par une intercommunalité, ou le cas d'un groupement dans une galerie commerciale.
  • un système dont l'installation a été autorisée par le préfet, après avis de la commission départementale.

Vos réactions et témoignages sur ce texte sont les bienvenus. A partir de vos expériences, nous bâtirons le mois prochain une liste type des 20 questions essentielles classées en 4 groupes :

l'objectif l'organisation, l'emploi, le produit