La sécheresse de l'été 2022 a marqué les esprits : apparaissant comme un phénomène exceptionnel, touchant des territoires habituellement épargnés, et régnant encore, sans discontinuité, dans plusieurs départements français au printemps 2023, elle permettra sans doute une prise de conscience collective du caractère fini de la ressource en eau, dont les usages doivent être à la fois sobres et partagés.
Après avoir auditionné plus de 600 personnes, usagers particuliers ou professionnels, acteurs, à un titre ou un autre, de la gestion de l'eau, la mission interministérielle fait le constat d'une préparation nationale imparfaite face à une succession de crises de ce type.
En France métropolitaine, plus de 2000 communes ont dû recourir à des solutions alternatives dans l'urgence pour distribuer de l'eau potable à tout ou partie de leurs habitants, 7 d'entre elles ayant même été totalement démunies pendant plusieurs jours. De grandes villes ou métropoles ont été très proches de la rupture.
Enfin, le nombre de nappes phréatiques dont la recharge hivernale est restée, à la date d'aujourd'hui, insuffisante pour envisager une saison estivale sereine, ne laisse pas d'inquiéter. La mission a émis des recommandations visant plusieurs objectifs : se doter des moyens (compétences et outils) pour mieux suivre l'état hydrique de tous les milieux, naturels ou anthropisés, les protéger autant que possible, améliorer l'anticipation et la gestion des prochaines crises, organiser la solidarité territoriale et le partage de la ressource, et enfin responsabiliser chaque usager, grâce à des campagnes d'information et de communication récurrentes y compris hors période de sécheresse, pour une consommation permettant à chaque goutte d'eau utilisée de l'être efficacement.