Réaction de la France au Pacte migratoire présenté par la Commission européenne

Réaction de la France au Pacte migratoire présenté par la Commission européenne
24 septembre 2020

La France salue la présentation par la Commission européenne de sa proposition de Pacte migratoire.
Notre politique commune en matière d'asile et d'immigration doit être revue en profondeur pour tirer les enseignements de la situation que connaît l'Europe depuis la crise de 2015.
 
La France appelle de ses vœux une réforme ambitieuse, fondée sur un juste équilibre entre responsabilité et solidarité. Nous devons renforcer fortement les contrôles aux frontières extérieures de l'UE, à la fois pour enrayer l'immigration irrégulière, encouragée par les activités de réseaux de passeurs que nous devons combattre sans relâche,  et offrir aux personnes éligibles au droit d'asile une meilleure prise en charge dès leur arrivée sur le territoire européen.
 
Nous devons également prévenir les mouvements secondaires, qui ont conduit à un doublement du nombre de demandes d'asile enregistrées en France depuis 2015, faisant de notre pays le plus sollicité avec l'Allemagne. Cela passe par la définition de règles plus claires et plus exigeantes en matière de responsabilité du traitement des demandes.
 
Cette clarification des règles doit s'accompagner d'un renforcement des mécanismes de solidarité. Les États membres les plus directement touchés par les arrivées ne doivent pas être laissés seuls face au défi humain, sanitaire et sécuritaire auquel ils sont confrontés.
 
La France a toujours été au rendez-vous pour soutenir les pays de première entrée, et c'est son honneur, que ce soit sur la base du mécanisme de La Valette avec Malte et l'Italie, ou sur la base de contributions ad hoc, comme récemment vis-à-vis de la Grèce, à la suite de l'incendie du camp de Moria. Chaque État membre doit prendre sa part de l'effort commun, que ce soit à travers des relocalisations ou par exception d'autres types de contributions obligatoires.
 
La France estime, enfin, que l'Union européenne doit mener un dialogue plus exigeant avec les pays d'origine et de transit en matière d'immigration. La stratégie européenne de coopération doit intégrer pleinement cet enjeu, en aidant à renforcer la stabilité politique et économique de ces pays partenaires et à lutter contre les réseaux criminels qui tirent profit de la détresse de certaines populations.
 
Cette réforme est nécessaire et urgente. Nous veillerons, en lien avec la Commission européenne et nos partenaires européens, notamment l'Allemagne, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l'Union européenne, à ce que les discussions sur le texte s'engagent dans les meilleurs délais.