En 2020, dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire, marqué notamment par deux périodes de confinement national de la population, les services de police et de gendarmerie nationales ont enregistré 11 300 infractions qui se répartissent à parts égales entre crimes et délits (5 500) et contraventions (5 800) commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion (« à caractère raciste »), sur l’ensemble du territoire français. Près de 65 % des crimes ou délits « à caractère raciste » sont des injures, provocations ou diffamations publiques. Par rapport à 2019, le nombre de crimes ou délits « à caractère raciste » enregistrés en 2020 par les forces de sécurité est en légère baisse (-2 %) tandis que celui des contraventions a augmenté (+ 12 %).
Des disparités existent sur le territoire métropolitain : l’Ile-de-France a la particularité d’avoir un taux de victimation pour des crimes ou délits « à caractère raciste » supérieur à la moyenne nationale dans chacun de ses départements, en particulier Paris qui présente le taux le plus important de l’ensemble du territoire.
En 2020, près de 2 000 personnes ont été mises en cause par les services de sécurité pour crime ou délit « à caractère raciste ». Si les hommes, les personnes d’âge moyen (25-54 ans) et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes associées aux crimes ou délits « à caractère raciste » enregistrés par les forces de sécurité, les personnes mises en cause pour ces mêmes crimes ou délits ont des caractéristiques beaucoup plus proches de la population générale que les personnes mises en cause prises dans leur ensemble.
Les données issues des procédures enregistrées par les services de sécurité ne représentent qu’une faible partie des faits « à caractère raciste ». Selon l’enquête Cadre de vie et sécurité, sur la période 2013-2018, seules une victime de menaces ou violences physiques « racistes » sur quatre et une victime d’injures « racistes » sur vingt ont, en moyenne, déclaré avoir déposé plainte au commissariat de police ou en brigade de gendarmerie. Selon la même enquête, 1,2 million de personnes âgées de 14 ans ou plus vivant en France métropolitaine (1 personne sur 45) déclarent avoir été victimes d’au moins une atteinte – injures, menaces, violences ou discriminations - à caractère raciste, antisémite ou xénophobe (« à caractère raciste ») en 2018. Les actes « à caractère raciste » se caractérisent par une fréquence importante de faits commis par des groupes, dans les espaces publics ou ouverts au public, ou liés à des querelles de voisinage. Les immigrés et descendants d’immigrés sont particulièrement exposés à ce type d’atteintes. Au total, être en emploi ou être retraité, ne pas avoir de lien avec la migration et être plus âgé réduit les risques d’être victime de discrimination « raciste ».