[Archives] Séminaire d’analyses statistiques sur la délinquance

1 décembre 2017

Envisagé comme une rencontre mensuelle autour d'un papier de recherche ou d'une étude, le séminaire est ouvert à tous (chargés d'études, chercheurs, producteurs et utilisateurs des données, agents des Ministères, ...), avec pour but de favoriser un échange régulier entre les participants sur les sujets en cours dans le domaine, les méthodes d'analyse, les effets des politiques publiques. Sur deux heures environ, il y aura une présentation d'article par son ou ses auteur(e)s, axée sur la démarche d'analyse et les résultats obtenus, suivie d'une discussion.
Lieu : Ministère de l’Intérieur, 13 rue Cambacérès, Paris 8ème, métro Miromesnil ou Champs-Elysées-Clémenceau. Inscription préalable nécessaire.

Lundi 16 janvier 2017

Carla Nagels (ULB), « la criminalité économique et financière sous la loupe du chercheur ».

Lien vers sa page web : https://www.ulb.ac.be/rech/inventaire/chercheurs/8/CH6838.html

 

Lundi 27 février 2017

Carine Burricand (INSEE) et Marc Grenon-Mur (SSMSI), la délinquance dans les territoires d’outremer à partir des données d’enquête et des données administratives.

Résumé : La population de Guadeloupe, et plus encore celle de Guyane, est plus souvent victime de vols violents ou d’actes de violences que celle de métropole. Le niveau de délinquance en Martinique est par contre proche de celui de la métropole. Les habitants des départements d’Antilles-Guyane considèrent plus souvent que la délinquance est le problème de société le plus préoccupant. Ils sont également en moyenne deux fois plus nombreux qu’en métropole à se sentir « souvent » ou de « temps en temps » en insécurité dans leur domicile, tout comme dans leur quartier ou leur village. Le fait d’avoir été soit victime, soit témoin d’agressions ou de violences, ou encore de vivre dans un environnement « dégradé », renforce ce sentiment d’insécurité.

Vendredi 17 mars 2017

Roberto Galbiati (Sciences Po),"Réduire la récidive - enjeux et leçons de l'analyse quantitative".

Résumé : Le séminaire présentera quelques faits concernant la dynamique de l'incarcération dans différents pays et montrera comment la littérature récente en économie peut contribuer à notre compréhension de la récidive. Des évaluations quasi-expérimentales provenant de divers pays serviront à montrer comment la récidive répond aux incitations pénales, aux conditions d'incarcération et aux perspectives du marché du travail.

Vendredi 28 avril 2017

Benjamin Monnery (GATE, Univ Lyon), « Mieux au domicile qu’en prison ?Les effets du bracelet électronique sur la récidive en France », co-auteurs : A. Henneguelle and A. Kensey.

Résumé: De nombreux pays ont récemment adopté le bracelet électronique comme une peine alternative afin de réduire l'incarcération tout en maintenant la sécurité publique. Pourtant, les preuves empiriques de l'efficacité du bracelet électronique (ou PSE en France) par rapport à l'incarcération sont peu nombreuses dans le monde. Dans ce papier, nous explorons cette question en exploitant la mise en place progressive du bracelet électronique en France, d'abord introduit dans 4 TGI pilotes en 2000-2001 avant d'être adopté par d'autres tribunaux (2002-2003). Nos estimations par instrumentation montrent que le fait d'aménager la totalité d'une peine de prison ferme sous PSE a des effets bénéfiques et durables sur le risque de récidive, de l'ordre de 6 à 7 points de pourcentage (9-11%) après cinq ans. Nos résultats suggèrent aussi qu'en cas de récidive, celle-ci est moins grave après un PSE qu'en sortie de prison. Ces effets bénéfiques du bracelet électronique sont particulièrement forts sur les condamnés ayant reçu des visites de contrôle à domicile, ceux qui avaient l'obligation de travailler sous PSE, et ceux qui avaient déjà subi d'autres peines de prison ferme auparavant. Ces résultats suggèrent que la dissuasion comme la réhabilitation sont des facteurs importants de prévention de la récidive, et que le bracelet électronique peut être une alternative coût-efficace par rapport aux incarcérations courtes. Cependant, l'essor massif du PSE en France ces dernières années, avec une supervision moindre, pourrait réduire son efficacité.

Vendredi 2 juin

Vincent Delbecque (ONDRP),« Le rôle des éléments de sécurité face aux cambriolages »co-écrit avec Amandine Sourd (ONDRP.

Résumé: Ce travail propose une analyse détaillée de l’efficacité des éléments de sécurité des ménages face aux cambriolages, à partir des données de l'enquête "Cadre de Vie et Sécurité". Le cambriolage est étudié ici comme une séquence (ciblage – entrée – vol) et non comme un tout homogène. Ainsi est mis en évidence, outre l’effet des caractéristiques de l’environnement du logement, celui des éléments de sécurité dont ils peuvent être pourvus.

Lundi 26 juin 2017

Philippe Robert et Renée Zauberman (CESDIP – CNRS), présentation de leur ouvrage: « Du sentiment d'insécurité à l’État sécuritaire ».

Présentation de l’éditeur : Insécurité et peur du crime sont constitutifs du fonds de commerce de l’extrême-droite. L’insécurité est devenue, en trente ans, omniprésente dans le débat public… Les attentats terroristes ont porté le thème à l’incandescence. La théorie des réfugiés qui tentent de gagner l’Europe accroît encore la tension. Le rejet xénophobe qu’elle suscite contribue à fusionner la peur du délinquant et celle du terroriste dans une crainte de l’immigré. Les territoires où l'insécurité prospère ne sont pas toujours ceux où la délinquance fleurit le plus ; les plus insécures ne sont pas toujours les plus exposés. L’insécurité ne se développe pas nécessairement à cause de la criminalité, mais souvent plutôt à propos d’elle.Pour s’écarter d’un essayisme flou, les auteurs analysent les données précises sur les peurs et la préoccupation sécuritaire. Sur un tel socle, il est ensuite possible de pointer les mécanismes de l’insécurité et de chercher les couches sociales qui y sont sensibles. Jouer de l’insécurité est d’autant plus tentant pour les politiques comme pour les médias qu’elle a de profondes résonances sociales. La droite – tenaillée par la concurrence de l’extrême-droite – hésite de moins en moins à s’emparer de l’insécurité pour en faire un outil de gouvernement. La gauche, faute d’être parvenue à définir une politique efficace de sécurité, s’est réfugiée dans une position assez inconfortable où elle cherche avant tout à échapper à l’accusation de laxisme. Ne voit-on pas s’installer finalement un État sécuritaire ? Dans l’état de fragilité de nos démocraties, n’est-ce pas céder à un jeu dangereux ?

Vendredi 22 septembre 2017

Marie Gaudier (PSE- École d’Économie de Paris): « La criminalité dépend elle du cadre de vie? Le rôle des équipements locaux dans la criminalité, une étude des villes françaises ».

Résumé: La criminalité est elle influencée par le cadre de vie ? Nous nous attachons dans ce papier à étudier cette question en incluant les équipements locaux publics comme privés dans notre analyse des déterminants de la criminalité. Pour ce faire, nous nous concentrons sur les crimes violents et les atteintes au biens . Après avoir mis en lumière une corrélation négative entre la criminalité et le taux de croissance des équipements, nous essayons de trouver un lien causal en utilisant la méthode des variables instrumentales.
Nos résultats montrent qu'une hausse du taux de croissance des équipements semble avoir un impact négatif sur des crimes violents, mais aucun sur les atteintes aux biens.

Vendredi 20 octobre 2017

Camille Hémet (ENS- École d’Économie de Paris): « Les déterminants locaux de la victimation ».

Résumé: Ce travail préliminaire s’intéresse aux déterminants de la victimation au niveau du quartier, à partir de l’enquête Cadre de Vie et Sécurité. Je montre d’abord que les caractéristiques du quartier, et en particulier le taux de chômage ressortent comme d’importants facteurs de victimation. Dans un second temps, je me concentre sur le taux de chômage local. J’observe que les actes de vandalisme sont dépendent du taux de chômage du quartier dans lequel ils sont reportés, alors que les crimes ayant une dimension plus économique sont davantage liés au taux de chômage des quartiers adjacents.

Vendredi 24 novembre 2017

Arnaud Philippe (IAST, Toulouse School of Economics) présentera son article intitulé "L’effet de l’incarcération sur la délinquance des partenaires délinquants".
Résumé: Cette recherche s’appuie sur les données du casier judiciaire national pour identifier des groupes de 2 à 7 personnes condamnées pour le même délit commis en réunion. Ces groupes servent ensuite à construire un panel de 48 mois enregistrant, pour chaque individu, son activité délinquante, les peines prononcées à son encontre et les peines à l’encontre de ses anciens partenaires. L’incarcération d’un individu induit une baisse de l’activité délinquante de ses partenaires. Cet effet ne s’observe qu’au sein des duos et est absent des groupes plus importants. Une dynamique leader/suiveur semble à l’œuvre. Les résultats sont cohérents avec l’hypothèse d’un effet provenant de la diminution des comportements à risque (consommation d‘alcool ou de stupéfiants…).