L'enquête GENESE
L’ enquête Genese (Genre et sécurité) , conduite par le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) en 2021, a interrogé les personnes âgées de 18 à 74 ans en France métropolitaine sur leur vécu et leurs opinions en matière de sécurité. L’enquête comportait un focus particulier sur les violences sexistes et sexuelles pour explorer la question des différences en France entre les femmes et les hommes en matière de sécurité.
Cette enquête de la statistique publique, dont le protocole inédit a été conçu par le SSMSI avec l’appui méthodologique de l’Insee, a bénéficié d’un financement européen. Le SSMSI a en effet répondu à un appel à projets lancé par Eurostat pour le déploiement d'une enquête sur les "violences liées au genre" ("Gender Based Violence Survey") à l’échelle nationale par les États membres sur la base d’un questionnaire validé au niveau européen. La candidature du SSMSI a été acceptée fin novembre 2019.
L’enquête Genese obligatoire s'est déroulée du 1er mars au 10 juillet 2021. Elle a obtenu le label d'intérêt général et de qualité statistique du Conseil national de l'information statistique (Cnis) ( Visa n°2021A064EC - Arrêté du 22 janvier 2021 ).
L’enquête Genese se situe ainsi dans la continuité des enquêtes thématiques dont le but est de mesurer et décrire les violences interpersonnelles, en particulier les violences conjugales et les violences sexuelles : Enveff en 2000, Evénements de vie et Santé (Drees) en 2005, Virage (Ined) en 2015 et enfin l’enquête Cadre de vie et sécurité , menée chaque année de 2007 à 2021, co-pilotée par le SSMSI (avec l'Insee et l'ONDRP) qui abordait également ces questions via des modules spécifiques.
Le déroulement
L’enquête Genese s'est déroulée en 2 phases :
- La première phase a consisté en une enquête courte (20 minutes en moyenne) basée sur des questions générales de recensement des victimations, d’opinions et de perceptions en matière de sécurité auprès d’un échantillon de 170 000 individus âgés de 18 à 74 ans vivant en ménage ordinaire en France métropolitaine.La collecte a commencé par internet puis prévoyait une relance téléphonique auprès d'une sélection aléatoire de 25 000 non répondants et l'envoi d'un auto-questionnaire papier à différents stades de la collecte.
- La seconde phase a consisté en une enquête de suivi plus longue (30 minutes en moyenne) basée sur le questionnaire Eurostat. Elle a été réalisée par internet ou téléphone auprès d’un échantillon de 15 000 répondants de la première phase dans lequel les victimes de violences sexistes et sexuelles ont été surreprésentées.
Une enquête en face-à-face auprès d’un échantillon de non-répondants a été conduite pour assurer un contrôle méthodologique du protocole multimode séquentiel internet/papier/téléphone.
La collecte de l’enquête a été confiée à l’institut de sondage Ipsos par le SSMSI.
Les résultats
Grâce à son protocole novateur associant différents modes d’interrogation (internet/papier/téléphone) qui collecte les réponses d’un très large échantillon, cette enquête de grande ampleur pour objectif de satisfaire aux besoins croissants de données localisées, tout en assurant une description détaillée des victimes et des atteintes subies.
La combinaison de ces résultats avec les données enregistrées par les services de sécurité permettra, comme le fait le SSMSI depuis sa création en 2014, d’alimenter le débat public sur les questions de sécurité, et de fournir à l’action publique des données essentielles pour les guider dans la conception et l'évaluation de politiques publiques.
Des travaux méthodologiques ont été conduits pour analyser l’efficacité du protocole et les éventuels effets de mode .
Les premiers résultats de l’enquête ont été publiés à l’automne 2022 sous la forme d’un panorama qui offre une vue d’ensemble sur les violences .
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