Au cours du dernier trimestre 2019, la majorité des indicateurs conjoncturels des crimes et délits ont augmenté par rapport au trimestre précédent. Les coups et blessures volontaires (y compris les violences intrafamiliales) sont en nette hausse (+6 %) ainsi que les vols dans les véhicules (+5 %). Les violences sexuelles enregistrées sont en hausse (+4 %). Les vols sans violence contre des personnes et les vols de véhicules augmentent plus modérément (+2 %). Les cambriolages de logements et les escroqueries enregistrent une très légère hausse (+1 %). Les vols avec armes, les vols violents sans armes et les vols d’accessoires sur véhicules sont stables. Les destructions et dégradations volontaires enregistrent une très légère baisse (-1 %). Les homicides du dernier trimestre diminuent par rapport au trimestre précédent.
Les crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie ne recensent pas la totalité des infractions commises, notamment parce que toutes les victimes ne se font pas connaître. Les indicateurs contenus dans cette publication donnent une information sur l’évolution de la partie enregistrée de la délinquance subie.
81 faits d’homicides (y compris coups et blessures suivis de mort) ont été enregistrés en décembre 2019 après 89 en novembre et 95 en octobre. Le total du dernier trimestre (265 victimes) est moins élevé que celui du trimestre précédent (269 victimes).
Les vols avec armes, enregistrés par la police et la gendarmerie, sont en baisse en décembre 2019 après une légère hausse au mois précédent. Le total du dernier trimestre est stable par rapport à celui du trimestre précédent.
Après une baisse observée entre mai 2017 et mai 2018, suivie d'un rebond en juin 2018, les vols avec armes enregistrent de faibles fluctuations. On note une légère tendance à la hausse depuis mai 2019.
Les vols violents sans arme sont en baisse en décembre 2019, après une stabilité en novembre. Le cumul sur le dernier trimestre est stable par rapport au trimestre précédent.
Le nombre de vols violents sans arme était inscrit sur une tendance à la hausse entre novembre 2018 et février 2019, avec quelques fluctuations puis il s’est nettement replié jusqu’en mai. Malgré le net retournement à la hausse en juin 2019, le niveau du dernier trimestre reste légèrement inférieur de 2 % à la moyenne de 2018.
Le nombre de vols sans violence contre des personnes enregistrés a très légèrement diminué en décembre 2019 après une très légère hausse au mois précédent. Le total du dernier trimestre est en légère hausse par rapport au trimestre précédent (+2 %).
Les vols sans violence contre des personnes avaient augmenté entre novembre 2018 et février 2019. Cette hausse a été plus que compensée par les nettes baisses des mois d’avril et mai 2019. Avec un rebond en juin, suivi d’une tendance à la hausse, le niveau du dernier trimestre est nettement supérieur à la moyenne de 2018 (+5 %).
Les coups et blessures volontaires sur les personnes de 15 ans ou plus (y compris les violences intrafamiliales) enregistrés par les forces de sécurité augmentent très légèrement en décembre après une hausse en novembre. Le cumul sur le dernier trimestre augmente nettement (+6 %). Parmi ces coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus, la part des violences intrafamiliales enregistrées s’est accrue depuis juillet : cette hausse peut s’expliquer notamment par un effet positif du Grenelle des violences conjugales (septembre à novembre), lequel a pu inciter les victimes à davantage déposer plainte et favoriser un meilleur accueil par les services de sécurité.
Après avoir atteint un premier point haut en juillet 2018, le nombre de coups et blessures volontaires a enregistré des fluctuations avec une légère tendance à la baisse, puis il a rebondi en mars 2019 et s'inscrit depuis sur une tendance très marquée à la hausse. Le total du dernier trimestre se situe nettement au-dessus de la moyenne de 2018 (+ 18 %).
Les cambriolages de logements sont stables en décembre 2019, après une baisse en novembre. Le nombre de cambriolages du dernier trimestre augmente très légèrement par rapport au trimestre précédent (+1 %).
Après une hausse en décembre 2018, les cambriolages de logements s’étaient stabilisés sur les quatre premiers mois de 2019, avant d’enregistrer une faible baisse jusqu’en août. Ils se stabilisent globalement depuis septembre. Le cumul sur le dernier trimestre est égal à la moyenne de 2018.
Les vols de véhicules (automobiles ou deux roues motorisés) enregistrés par les forces de sécurité, sont stables en décembre 2019, après une hausse au mois précédent. Le total du dernier trimestre augmente légèrement par rapport au trimestre précédent (+2 %).
Après s'être stabilisé en 2018 à un niveau plus bas que les années précédentes, le nombre d'enregistrements de vols de véhicules avait connu une hausse entre décembre 2018 et mars 2019 largement compensée par une baisse en avril et mai 2019, suivie d'une nouvelle stabilisation. Le niveau du dernier trimestre est très légèrement inférieur à la moyenne de 2018 (-1 %).
Les vols dans les véhicules sont en légère hausse en décembre 2019, après une très légère baisse en novembre. Le cumul sur le dernier trimestre est en nette hausse (+5 %) par rapport au trimestre précédent.
Les vols dans les véhicules avaient fluctué durant l'année 2018 autour d'un niveau légèrement inférieur à celui de 2017. Puis la forte hausse de décembre a été plus que compensée par les baisses enregistrées entre avril et juin 2019. Suite au net rebond de juillet à octobre, le cumul sur le dernier trimestre est nettement supérieur à la moyenne de 2018 (+5 %).
Les vols d’accessoires sur véhicules augmentent en décembre 2019, après une légère hausse en novembre. Le total du dernier trimestre est stable par rapport à celui du trimestre précédent.
Après une stabilisation en 2018 à un niveau plus bas que les années précédentes, le nombre de vols d’accessoires sur véhicules est sur une tendance à la baisse en 2019 malgré les hausses de fin d’année. Il se situe sur le dernier trimestre nettement au-dessous (-6 %) de la moyenne de 2018.
Les violences sexuelles enregistrées sont stables en décembre 2019, après une forte augmentation au mois précédent. Le total du dernier trimestre est supérieur à celui du trimestre précédent (+4 %).
Dans un contexte de libération de la parole et d'amélioration de l'accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie, le nombre de violences sexuelles enregistrées avait augmenté depuis fin 2017. Cette hausse s'était interrompue en août 2018 et avait été suivie d’un léger repli jusqu’à la fin 2018. La tendance est de nouveau à la hausse depuis le début 2019, avec d'amples fluctuations, et le cumul sur le dernier trimestre se situe nettement au-dessus (+19 %) de la moyenne de 2018 et de celle de 2017 (+41 %).
Les escroqueries enregistrées augmentent très légèrement en décembre 2019, après une très légère baisse en novembre. Le total du dernier trimestre est très légèrement supérieur à celui du trimestre précédent.
Orientées à la hausse depuis la mi-2018, avec d'amples fluctuations, les escroqueries se stabilisent en 2019 après la forte augmentation de janvier. Le nombre d'escroqueries du dernier trimestre se situe nettement au-dessus de la moyenne de 2018 (+12 %).
Les destructions et dégradations volontaires (y compris contraventions) augmentent légèrement en décembre 2019, après une stabilité en novembre. Le total du dernier trimestre est très légèrement inférieur à celui du trimestre précédent.
Après une très forte hausse en décembre 2018, dans le contexte des mouvements sociaux, les dégradations ont reflué jusqu'en mai 2019. Elles enregistrent depuis des fluctuations autour d’une tendance quasiment stable. Le nombre de dégradations enregistrées au cours du dernier trimestre se situe à un niveau légèrement inférieur à la moyenne de 2018 (-2 %).
Les séries conjoncturelles présentées dans cette publication portent sur les crimes et délits (1) enregistrés par la police et la gendarmerie. Ceux-ci sont comptabilisés au mois d’enregistrement, avec quelques cas particuliers (pour plus de détails voir les Interstats Méthode n°2
et 3
). Les requalifications des infractions, y compris suppressions, sont prises en compte jusqu’à la date à laquelle sont arrêtées les comptabilisations, c’est-à-dire, pour chaque mois, au début de mois suivant.
Deux éléments sont à prendre en compte dans l’interprétation du niveau et des évolutions de ces séries :
- le délai d’enregistrement, qui peut créer un décalage temporel entre le moment où les faits de délinquance se sont déroulés et le moment où ils sont comptabilisés dans ces séries;
- le taux de plainte, qui a un impact à la fois sur le niveau et, s’il n’est pas stable, sur l’évolution de la délinquance enregistrée. L’enquête Cadre de vie et sécurité (Insee-ONDRP-SSMSI) réalisée auprès de la population permet d’évaluer les taux de plainte. Ainsi par exemple selon cette enquête en moyenne sur la période 2011-2017 seule une victime sur huit de violences sexuelles hors ménage porte plainte, contre trois sur quatre pour les victimes de cambriolages.
Pour les résultats complets de l’enquête CVS voir : https://www.interieur.gouv.fr/Interstats/Actualites/Rapport-d-enquete-cadre-de-vie-et-securite-2018
Par rapport aux séries statistiques issues des enregistrements par la police et la gendarmerie, les données brutes de certaines séries ont fait l’objet de corrections portant sur la période de 2012 à 2015. L’ensemble de ces traitements est présenté en détail sur le site web Interstats dans le document Interstats Méthode N° 9 .
Le comptage des homicides fait l'objet de retraitements à partir de l'année de référence 2015 (cf encadré de la fiche "Homicides" - Insécurité et délinquance en 2018 : premier bilan statistique , janvier 2019, et Interstats Méthode N° 9 .
Des éléments descriptifs de la série des violences sexuelles ont été fournis dans la partie méthodologique de l'Interstats Conjoncture du mois d'avril 2019 ( N°43 ), ainsi que dans l' Interstats Méthode N°12 paru en juillet 2019. Des éléments descriptifs de la série des escroqueries et de celle des destructions et dégradations volontaires ont été fournis dans les parties méthodologiques respectivement des Interstats Conjoncture du mois de mai 2019 ( N°44 ) et du mois de juin 2019 ( N°45 ), et dans les Interstats Méthode N° 13 et 14 parus en septembre 2019.
La méthode de correction des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO), mise en place lors de la première publication de ces séries en octobre 2015 et présentée sur le site web Interstats dans les documents Interstats Méthode N° 5 et 7 , est modifiée depuis la note de juillet 2019, en prenant en compte les données connues jusqu’au mois de mai 2019, conformément à la pratique internationale recommandée d’une mise à jour annuelle des modèles. Les changements portent seulement sur quatre sous-séries de délits enregistrés par la gendarmerie : les vols violents sans arme, les vols sans violence contre des personnes, les cambriolages de logements et les vols de véhicules. L'incidence sur les séries concernées est marginale.
La périodicité mensuelle des indicateurs de la délinquance présente notamment l’intérêt de refléter l’incidence de certains évènements ponctuels, tels qu’un grand rassemblement populaire. Néanmoins, les séries mensuelles sont en partie soumises à des fluctuations qui peuvent s'inverser d'une période à l'autre, sans réelle signification. De plus, lorsque les séries sont très heurtées, le modèle de traitement statistique de désaisonnalisation peut présenter des problèmes de robustesse, avec des risques de révisions des données d’un mois sur l’autre. Aussi est-il recommandé d’attendre au moins deux observations mensuelles avant de juger d’un retournement d’évolution.
(1) La série des dégradations inclut également les contraventions.