27.11.2006 - Sécurité du futur

27 novembre 2006

Intervention de M. Nicolas SARKOZY, Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire lors de son déplacement à Elancourt (Yvelines)


Ce pôle pilote de sécurité locale qui va se développer à Elancourt-on pourrait aussi l'appeler prototype du commissariat du futur-, je le vois comme un symbole de la politique de sécurité que j'ai menée depuis 2002, et de celle dont la France a besoin pour l'avenir : moderne, efficace, transcendant les clivages et les corporatismes.

Ce qui s'impose à tous les responsables politiques - c'est, à l'égard de nos compatriotes, un devoir d'avenir. La politique n'est rien sans vision, le pouvoir n'est rien sans volonté. Et ce devoir d'avenir, il nous faut le décliner en ayant au cœur les premières préoccupations des Français : le pouvoir d'achat, l'éducation, l'immigration mais aussi la sécurité. Il nous faut le décliner avec précision et sens du concret, car la peur et l'insécurité ne se payent pas de mots qu'ils rendent terriblement creux et vains.

Nous avons ensemble, vous tous qui êtes dans cette salle et tous ceux qui vous entourent dans vos préfectures, vos commissariats, vos gendarmeries et vos services centraux, changé la donne en quelques années seulement d'efforts et de mobilisation.

Nous avons changé la donne car nous avons mis un terme à ce qui finissait par apparaître comme la fatalité de la hausse de la criminalité. Depuis des décennies, le nombre de crimes et de délits montait régulièrement.

Pour la première fois depuis un demi-siècle, la hausse a été durablement bloquée et la tendance inversée. Sous la gauche, on avait franchi le cap des 4 millions de crimes et délits et la fatalité – fille du renoncement – devait nous conduire vers les 5 millions. Nous sommes revenus au chiffre de 3,7 millions. C'est encore beaucoup trop, mais je le répète, le plus difficile a été fait, la tendance a été inversée. Dans la même logique vertueuse, le taux d'élucidation a connu un progrès sans précédent : 1 affaire sur 4 était résolue avant 2002, c'est 1 sur 3 aujourd'hui. Nous avons donc ainsi épargné un million de victimes, et je souhaite que chacun mesure les conséquences concrètes d'un délit sur nos compatriotes pour comprendre l'ampleur de l'effort accompli, et combien il a été utile.

De même je souhaite que cesse une polémique inutile sur les chiffres des violences aux personnes. Nous avons, là aussi, obtenu des résultats tangibles en freinant nettement la hausse de ce type d'infractions. Les violences crapuleuses avaient augmenté de 66 % entre 1997 et 2001 ; elles ont baissé de 7% depuis. Les violences non crapuleuses avaient augmenté de 40 % entre 1997 et 2001, et seulement de 16 % ensuite. Et  les violences non crapuleuses, autant dire les violences gratuites, ne représentent que 5% de la délinquance. Même si le sujet reste préoccupant, car une violence familiale après tout est aussi une violence,  cela ne doit pas masquer l'essentiel : le recul net et sans précédent de la délinquance de voie publique dans son ensemble.

Les Français doivent savoir que je suis prêt à faire beaucoup mieux encore, dès lors que l'ensemble de la politique de sécurité pourra être remis en ordre de bataille.

La science et la technologie, qui sont à l'honneur aujourd'hui à Elancourt, peuvent nous aider, mais elles ne sont rien sans une vision claire de ce que nous voulons faire-et nous voyons bien ici se dessiner un concept nouveau, celui de la  totale synergie de tous ceux qui se consacrent à la sécurité. Elles ne seront rien non plus sans la volonté des hommes. Dans cette modernisation de la sécurité, j'ai réussi grâce à vous à réconcilier l'image des forces de l'ordre avec le futur. Le renouvellement des équipements, des moyens radio, des armements, la formidable montée en puissance de la police technique et scientifique ont renvoyé au musée la police de papa. Policiers et gendarmes y ont gagné en crédibilité, et je suis persuadé qu'en rompant avec tout passéisme, on rapproche aussi les forces de l'ordre de la société.

Ces progrès scientifiques et techniques - qu'il s'agisse de nouveaux  moyens d'investigation ou des nouvelles méthodes de gestion des fichiers -  sont des éléments forts pour mieux garantir les libertés de nos concitoyens. Et je n'oublie jamais que le Ministre de l'Intérieur  est le ministre des libertés, celui qui doit garantir les trois libertés fondamentales sans lesquelles la démocratie n'existe pas : celle d'aller et de venir dans la tranquillité, celle de penser et de dire son point de vue, celle de voter selon son libre choix, toutes évidemment tributaires de notre capacité à assurer la sécurité publique.

Le débat qui oppose progrès scientifiques et libertés est un vieux débat qui n'exprime qu'une chose : la peur de l'avenir et le doute sur la force de l'humanisme. Je suis sûr que la politique est là pour que l'histoire soit celle du progrès. Qui me fera croire que nous n'avons pas fait un pas décisif en substituant – grâce à ces évolutions scientifiques – la culture de la preuve à la culture de l'aveu ?

Mais nous devons aller plus loin et je suis conscient qu'il nous reste des poches de retard à combler. La priorité de court et moyen termes est d'achever la modernisation du parc informatique - 15 000 ordinateurs nouveaux sont d'ailleurs commandés pour cette fin 2006 - de combler le retard français en matière de cryptologie, de biométrie, de protection des logiciels, de normalisation selon des critères nationaux. Chaque administration devra à terme disposer d'une ligne « sécurité » dans ses budgets informatiques.

Police et gendarmerie ont besoin d'une nouvelle loi d'orientation et de programmation dont la priorité sera cette fois celle des équipements de pointe. Je rappelle à cette occasion que, pour la première fois, la loi d'orientation de 2002 a été totalement mise en œuvre et réalisée.

La course à la modernité nous est imposée par le rythme du monde et dans la lutte éternelle entre le glaive et la cuirasse, entre le crime et la vertu, nos ennemis, mafieux, terroristes et criminels de tous les types, ont parfaitement négocié le virage des nouvelles technologies et de la mondialisation.

C'est cet horizon qui s'impose à nous qui doit également nous inciter à aller plus vite et plus loin en matière de coopération internationale et européenne. On donnera un nouveau souffle à l'Europe en montrant à ses citoyens qu'elle est utile à leur sécurité quotidienne. La France doit reprendre sa capacité d'initiative en ce domaine. Et à ce titre, j'ai été amené à faire voici quelques semaines à Madrid des propositions en matière de lutte européenne contre l'immigration clandestine et les filières de trafics d'êtres humains et de marchandises.

Plus le monde devient complexe, plus notre organisation nationale doit être rationnelle, opérationnelle et ouverte aux coopérations.

La France est un Etat-Nation, construit par  la ténacité de ceux qui ont fait notre histoire, et par la force de la République. Les constructions patientes sont plus faciles à déliter qu'à consolider. Et il faut avoir aujourd'hui le courage de dire que la France a mal digéré les traumatismes successifs mais concentrés dans le temps de la décentralisation, de l'élargissement européen et de la mondialisation.

Le garant de la cohérence, c'est l'Etat. C'est aussi parce qu'on l'a laissé abaisser, galvauder, ridiculiser par les facilités et les renoncements, que les Français sont inquiets. A force de le laisser s'affaiblir, il a fini par avoir des difficultés à remplir ses fonctions essentielles, celles qui fondent sa raison d'être. Nos compatriotes sont intelligents et pleins de bon sens : pour eux, il y a les pouvoirs publics et ils aspirent à la qualité des services qui leur sont rendus. Peu leur importe les compétences de l'Etat, des collectivités locales, de l'Union européenne. Ils veulent de l'efficacité et ils ont raison.

Pour atteindre cet objectif, il importe d'abord que le rôle de l'État en matière de sécurité soit assuré dans la clarté la plus totale. En clair, le préfet doit être sans réserve le garant  du devoir de sécurité, et par conséquent le patron des services de sécurité, et  l'ordonnateur des contributions que les autres services moins directement concernés peuvent  apporter  à ces derniers.

Je tiens aujourd'hui Mesdames et Messieurs les Préfets, à vous redire que votre prééminence en matière de sécurité est le gage de la réussite de nos politiques publiques. Et nous le savons bien, nous avons encore à cet égard des progrès à accomplir.

Dans cette chaîne de commandement, chacun connaît le rôle décisif des directeurs départementaux et des commandants  de groupement dont je salue ici l'action. Ils doivent veiller à rester proches de leurs fonctionnaires et de leurs militaires, et ils doivent éviter à toute force les pièges de la gestion quotidienne. Ce ne sont pas des administrateurs, ce sont des opérationnels, ce sont avant tout et toujours, des policiers et des gendarmes, là est leur légitimité véritable.

Cela n'enlève rien à la nécessité  de renforcer la coordination au niveau zonal et cela souligne, au contraire, l'obligation qui est la nôtre de mutualiser les moyens de sécurité.

A cet égard, je suis très fier de ce que nous avons réalisé ensemble en matière de rapprochement de la gendarmerie et de la police, et en matière de coopération inter-services au sein des GIR. Il faut aller, là aussi, plus loin, en développant la logique des GIR à tous les échelons géographiques pertinents, en n'oubliant pas que nous devons également répondre aux menaces d'une délinquance en mouvement concret ou virtuel. Les GIR ont pour   caractéristique de rassembler les moyens d'information et d'action des différents services de l'État, y compris les services fiscaux ou ceux du ministère de l'emploi. Cette logique ne doit plus être exceptionnelle, elle doit devenir la règle.

Un axe doit être privilégié, c'est celui de la formation. Il est du devoir de l'Etat d'assurer la cohérence de la formation des policiers municipaux et des personnels des entreprises privées de sécurité qui représentent un important réservoir de création d'emplois. Le cœur d'impulsion en ce domaine devra venir d'un grand institut de la sécurité nationale, qui regroupera les instituts des hautes études concernés, pour mettre en réseau les formations universitaires en matière de sécurité et de défense, organiser la cohérence des formations courantes en liaison avec les professionnels du secteur et être également la grande agence de réflexion et de prospective dont le pays a besoin dans le domaine de la sécurité.

Les périls sont trop grands, trop nombreux, trop redoutables, de la délinquance de rue qui ronge les bases du pacte social, au terrorisme islamiste qui rêve de faire exploser notre civilisation, pour qu'entre les interstices de nos corporatismes, on laisse pousser les mauvaises herbes de l'inefficience.

C'est cette police de la cohérence et de l'efficacité qu'attendent les Français. Je voudrais, à cette occasion, mettre un terme aux débats stériles sur la police de proximité. Avant même notre retour au pouvoir en 2002, la police de proximité était  déjà morte, étouffée par la confusion et la précipitation qui avaient présidé à sa création. Tous les rapports d'évaluation commandés et livrés avant 2002 en avaient constitué l'acte de décès. Face à des voyous endurcis, le policier était souvent  réduit à l'inaction.

Les polémistes aiment bien parler de police de proximité, car cela résonne agréablement dans l'inconscient des Français qui imaginent un policier à côté de chacun d'eux pour les protéger. Faire rêver, faire oublier la gravité du présent, faire croire aux lendemains qui chantent, c'est l'éternel fonds de commerce des démagogues. Ce n'est pas ma vision de la politique.

Cette politique a aussi été l'alibi de l'abandon des quartiers.. C'est le service public tout entier qui doit être de proximité, en veillant à développer ses propres moyens pour garantir la sécurité des usagers. Il est impossible de mettre un policier dans chaque train, chaque bus, chaque poste, chaque école, mais il est possible que les services publics de transports, de la poste, de l'éducation et aussi tous les services sociaux, soient efficacement présents dans un service de proximité où l'intervention policière doit redevenir le dernier recours.

Je crois d'ailleurs que le mot « police », dont chacun connaît l'origine, consubstantielle à l'idée même de cité, n'a pas besoin de complément du nom. Il a juste besoin d'un adjectif, modeste et ambitieux, à la fois : efficace. Moi je suis pour une police efficace, et ce ne sont pas les concepts qui font son efficacité, c'est la volonté et ce sont les moyens.

Ce policier efficace, c'est aussi tout simplement un policier dans la cité et donc un policier à l'image de la société française d'aujourd'hui dans toute sa diversité. Qui peut nier que nous avons fait bouger les lignes en ouvrant le recrutement de la police? Qui peut nier que nos cadets, reflet de nos villes d'aujourd'hui, ont beaucoup contribué à l'image républicaine et moderne de la police ?
Enfin un policier efficace c'est aussi un policier qui est bien dans sa propre vie. Nous devons aller plus loin en matière de politique sociale. Je pense aux logements, aux crèches, à tout ce qui libère les serviteurs de l'ordre des désordres privés. Et nous devons  aussi donner plus de pouvoir d'achat à nos fonctionnaires, et c'est vrai au-delà de la police et de la gendarmerie : que ceux qui veulent travailler plus gagnent plus et que le cercle vertueux des heures supplémentaires bien rémunérés remplace le cercle fâcheux des récupérations d'horaires.

Il reste fondamental de rappeler qu'il n'y a pas de police efficace sans un environnement culturel qui lui permette d'agir. Pendant des décennies, on a culpabilisé les forces de l'ordre en mettant l'accent sur la responsabilité de la société et l'innocence du délinquant.

Ce sentiment échappe au temps : la police est d'abord affaire d'hommes et de femmes qui ne peuvent faire complètement leur travail si la société n'est pas convaincue d'une vérité simple, celle  qu'il y a des honnêtes gens qui ont besoin d'être protégés et qu'il y a des voyous qui ont besoin d'être mis hors d'état de nuire et présentés à la justice.

C'est ma tâche de Ministre de l'Intérieur de le dire, c'est aussi ma fierté de le penser. Ce sera ma tâche - je l'espère - d'en convaincre tous les responsables du gouvernement et de nos administrations.

Le principal reproche que nous fait l'opinion publique, aux responsables de terrain comme aux responsables politiques, élus nationaux ou locaux, c'est précisément de ne pas mettre hors d'état de nuire les délinquants multirécidivistes. C'est d'ailleurs aussi ce qui vous insupporte, cette impression d'un travail de Pénélope, cette terrible inquiétude que suscitent la récidive et le sentiment d'impunité. 5 % de délinquants qui commettent 50 % des délits : quel est le républicain qui peut accepter cet algorithme?

Je le dis ici clairement, vous connaissez dans chacun de vos départements, comme les maires connaissent dans chacune de leurs communes, les noyaux durs des délinquants multirécidivistes, des voyous notoires. Vous les connaissez, nous les connaissons. Il nous faudra, en réformant et en améliorant la chaîne pénale, les sortir des quartiers où ils empoisonnent la vie des honnêtes gens et les  rééduquer, les resocialiser dans des lieux adaptés, avec une  discipline républicaine adaptée à la diversité de leurs personnalités.

Aujourd'hui, nous avons 18 centres éducatifs fermés avec 200 places d'accueil ; dans deux ans, nous devrions avoir 400 places dans des établissements pénitentiaires spécialisés pour mineurs. Ce n'est pas suffisant. Il nous faut adapter nos capacités aux besoins, il en va de la paix publique, il en va aussi de l'avenir d'une partie de notre jeunesse.

En faisant exploser les noyaux durs de la délinquance, nous sauverons des milliers de jeunes de la déchéance, de l'échec ou de la prison. Cette politique nouvelle et ambitieuse repose sur deux axes :

- des univers fermés adaptés pour remplacer des prisons indignes : éloigner pour rééduquer.
- des offensives pour frapper les trafiquants dans leurs biens et leurs richesses nourries par le crime, grâce à des confiscations systématiques : saisir et faire payer.

Nous gagnerons également beaucoup en termes d'efficacité judiciaire en allégeant le travail des magistrats et en confiant à la police administrative et aux tribunaux de police le contentieux automobile ainsi qu'un certain nombre de petits délits. Cela permettra aux magistrats de se concentrer sur des tâches plus valorisantes et plus vitales pour lutter contre les délinquants véritables et pour protéger nos droits et nos libertés, qui font le cœur de leur vocation.

Face à la délinquance, il y a trois attitudes possibles :

- la démagogie douce : on ferme les yeux, on vit dans les beaux quartiers et on se donne bonne conscience ;
- la démagogie dure : on voue tous les délinquants, sans distinguer les individus et les situations, aux prisons sordides en regrettant le bagne et la peine de mort ;
L'une et l'autre ne résolvent rien.
- la troisième attitude - c'est la mienne – est celle de l'humanisme républicain. Je suis persuadé qu'il faut répondre très concrètement, très rapidement au désarroi des victimes et qu'il faut pacifier nos rues par une chaîne pénale solide et une éducation sans faiblesse, et je suis aussi persuadé que dans tout être humain, il y a une voie vers l'humanité et que notre devoir est de lui montrer ce chemin. 

Avoir le sens de la justice, c'est aussi ne pas admettre que notre politique pénale se détermine au hasard des places disponibles en prison, c'est ne pas accepter que ces prisons soient de sordides impasses pour la réinsertion et de véritables autoroutes pour la récidive, c'est refuser que la majorité des peines ne soient pas exécutées, c'est refuser de penser qu'un simple rappel à la loi arrêtera les délinquants les plus résolus.
Avoir le sens de la justice, c'est reconnaître que ce n'est pas le travail des magistrats qui est en cause, mais l'impossibilité concrète pour eux de travailler correctement et dignement. Il nous faut rendre son souffle à cette justice souvent asphyxiée.
Avoir le sens de la justice, c'est redonner toute leur place aux victimes : elles sont créancières à l'égard de la société qui a les criminels comme débiteurs. 

Il est évident que le sens même de l'avenir a été perdu car on a fait trop longtemps l'impasse sur l'autorité, au sein des familles comme au sein des écoles. Or la jeunesse cherche des limites. Si elle ne les trouve pas dans l'autorité des adultes, elle les découvrira dans la déviance et dans la délinquance.

C'est une véritable refondation républicaine que j'appelle de mes vœux dans laquelle l'acte éducatif devra retrouver toutes ses vertus. Pour cela il faut partir, non pas des  schémas pré-établis ou des catégories trop globales mais des individus. Il faut une gouvernance des quartiers qui implique tous les habitants, il faut le soutien de services publics en nombre.
Pour que ces services servent à nouveau la vie quotidienne des Français, nous devons, tous ensemble développer une culture de la sécurité qui est aussi l'affaire des urbanistes, des industriels, des concepteurs de service et de technologies.
C'est sur cette base de tranquillité collective que nous pourrons reconstruire la solidarité dans la vie quotidienne. Pour cela il faut également que nos réseaux sociaux ne soient pas submergés par des flux incessants. C'est une raison fondamentale pour laquelle il est nécessaire, il est impératif de mettre en place une politique d'immigration maîtrisée et choisie. Faute de quoi nos politiques sociales seront déstabilisées au point de perdre toute crédibilité auprès de nos compatriotes.
L'immigration incontrôlée nourrit la misère, l'exploitation et le racisme. L'immigration choisie assure la prospérité, la dignité et la solidarité. Ceux qui refusent cette vérité humaniste vivent, je le crains, dans un autre monde que le monde réel, ceux qui refusent cette évidence républicaine vivent, je le crains, sur une autre planète que  la nôtre. C'est aussi pour cela qu'il est grand temps de sortir des faux-semblants et des hypocrisies.

Il n'y a pas, pour conclure, un futur fait de hautes technologies et un passé révolu fait de méthodes périmées, il y a une évolution constante des forces de sécurité pour s'adapter au présent et anticiper l'avenir.

Mais rien n'est possible sans les êtres humains, leur sens du devoir et de la responsabilité. Rien n'est possible sans vous. Tout est possible avec vous, dès lors que le politique assume toutes ses responsabilités et vous assure que le chemin parcouru ensemble nous encourage à aller beaucoup plus loin.

Nous avons commencé à rétablir la République, je vous dis mon intention inébranlable d'aller jusqu'au terme du mot « ambition » : rendre à nouveau la France douce à vivre à celles et ceux qui croient dans l'effort et l'honnêteté, et inconfortable pour ceux qui ne respectent pas nos lois, c'est-à-dire tout simplement, notre volonté de vivre ensemble.

Que personne ne doute de ma résolution pour concrétiser cette vision d'une France forte, sereine, sûre de son autorité, confiante dans son combat pour la civilisation. Elle est en moi comme elle est ancrée dans la conscience du peuple français.