24.11.2006 - Déplacement de Nicolas SARKOZY dans le Haut-Rhin

24 novembre 2006

Intervention de M. Nicolas SARKOZY, Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire, lors de l'inauguration du nouvel Hôtel de police de Colmar, au cours de son déplacement dans le Haut-Rhin


Mesdames, Messieurs,

C'est avec un réel plaisir que j'inaugure aujourd'hui cet Hôtel de police dans une ville qui m'est chère à plus d'un titre. Vous êtes, Monsieur le député maire, un ami de longue date, qui a su très tôt voir le rôle qu'un élu pouvait jouer, aux côtés de tous ceux qui œuvrent au quotidien pour la sécurité de nos concitoyens.

Vous vous êtes aussi emparé le premier des dispositifs innovants pour soutenir l'action des forces de sécurité intérieure : cet hôtel de police en est une preuve éclatante. Je souhaite mettre en avant ces deux éléments.

Cette semaine, l'Assemblée Nationale a commencé l'examen du projet de loi de prévention de la délinquance, que le Sénat a adopté le 21 septembre dernier. Vous savez tout le prix que j'y attache.

La principale nouveauté de ce projet de loi et qui justifie, entre autres, sa nécessaire mise en œuvre, réside dans la clarification des missions dévolues à chacun des acteurs et à l'attribution au maire, interlocuteur immédiat des citoyens et des associations, du rôle de pivot de la politique de prévention à l'échelon local.

Monsieur le Maire, vous êtes avec vos principaux collaborateurs, au centre d'un réseau de services et d'acteurs qui sont directement impliqués dans la lutte pour la tranquillité de nos concitoyens. Régulièrement réunis autour de vous, la police nationale, la police municipale, les agents de prévention, les bailleurs sociaux, s'engagent ici collectivement, solidairement et avec détermination dans cette mission essentielle aux yeux des Colmariens.

Pivot de la prévention de la délinquance, fédérateur des moyens dont disposent l'Etat et les collectivités territoriales dans une ville comme la votre, vous mettez cet engagement au service de tous et notamment des plus faibles de vos administrés. Je sais votre souci de répondre à la moindre doléance d'un gardien d'immeuble, d'une mère de famille, d'un chef d'établissement.
Cette attention témoigne d'une grande qualité d'écoute que nos concitoyens réclament à juste titre des élus que nous sommes ; d'une grande sollicitude également, et cela aussi nous est réclamé.

L'inauguration, aujourd'hui, de ce nouvel hôtel de police est une autre illustration de votre dynamisme au service de la sécurité.

J'ai voulu, dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation sur la sécurité intérieure, accélérer l'exécution des opérations immobilières nécessaires à la sécurité intérieure. En particulier, le recours aux maîtrises d'ouvrage privées ou de collectivités locales, la passation de marchés avec des groupements d'entreprises couvrant l'ensemble des phases de conception, de réalisation et d'exploitation, le conventionnement avec les collectivités territoriales souhaitant participer aux investissements ont été considérablement facilités.

Vous avez, Monsieur le maire, été le premier à faire usage de ces nouvelles dispositions pour doter la police colmarienne d'un cadre immobilier à la hauteur des exigences opérationnelles.

Depuis 1945, l'hôtel de police actuel est implanté dans un ensemble constitué de deux bâtiments, mal situé, enclavé dans le vieux Colmar, à la merci d'un blocage fortuit. Les locaux sont vétustes et totalement inadaptés.
Sur la base de ce constat vous aviez agi avec votre célérité coutumière.

En effet, alors que le projet d'un nouvel hôtel de police était évoqué en avril 2002, vous m'avez fait part de votre volonté de le porter et de le faire aboutir dès le 29 août suivant. Je vous en confirmais le lancement dès le 4 novembre,  à l'occasion de ma venue à Colmar, dans le cadre d'un montage issu de l'article 3 III de la loi du 22 août 2002.

La convention de transfert de la maîtrise d'ouvrage de l'Etat à la ville était signée le 24 octobre 2003.

L'année 2004 était consacrée à la réalisation du dossier de permis de construire, les appels d'offre étaient rapidement lancés et les travaux ont pu commencer le 22 mars 2005. La première pierre a été posée le 14 mai 2005.

Située sur un terrain appartenant à la ville, cette nouvelle implantation, à l'intersection de deux artères majeures, convient parfaitement car elle permet un accès très facile aux différents quartiers de Colmar et tout particulièrement aux secteurs difficiles.

Le programme des besoins immobiliers a été établi pour un effectif de 179 fonctionnaires et comporte une surface utile de      2550 m2  répartis entre les renseignements généraux (283 m2), la sécurité publique (1962 m2) et les surfaces communes (305m2).

Le montant total de l'opération, y compris le foncier, est de 8 326 738 €. La durée du bail a été fixée à un maximum de 45 ans pour un montant de loyer annuel de 359 000 €.

Les services vont occuper le bâtiment à partir du 29 novembre et le public y aura accès à partir du 4 décembre.

Ce dossier est exemplaire. Je tiens aujourd'hui, en mon nom propre mais aussi en celui des policiers colmariens à vous en remercier très sincèrement, ainsi que toutes les personnes qui ont participé à ce projet.

Vous connaissez ma fierté d'exercer les fonctions qui sont les miennes, d'être à la tête d'hommes et de femmes dévoués à leur mission première de gardiens de la paix publique. Je sais qu'eux aussi sont fiers d'exercer ce métier et qu'ils souhaitent en donner la meilleure image.

Or, je sais aussi leur gêne, leur humiliation parfois lorsqu'ils reçoivent le public, les victimes, mais aussi les mis en cause dans des locaux au mieux vieillots, au pire dégradés et insalubres.

Car toutes ces personnes doivent bénéficier de conditions d'accueil modernes, qui n'accentuent pas les traumatismes des uns et ne soient pas contraires à la dignité des autres. Trop nombreux sont encore les commissariats où ces conditions ne sont pas réunies.

A Colmar, non seulement les policiers auront un cadre de travail renouvelé et de qualité, mais ils accueilleront le public dans un environnement qui renverra une image du service public de la sécurité  moderne, respectueux de ceux qui font appel à lui.

Vous connaissez mon attachement à la qualité des relations entre la police et la population. La déontologie et le discernement dont elle fait preuve dans son action quotidienne y contribuent pour une grande part.

Cependant, d'autres éléments participent à cette démarche de qualité : l'immobilier n'est pas le moindre d'entre eux.

C'est pour cela que je peux aujourd'hui vous dire que ce ne sont pas seulement les agents du ministère de l'intérieur qui doivent vous exprimer leur reconnaissance, mais aussi vos concitoyens.
La réalisation de cette opération immobilière constitue un formidable progrès pour le service public de la sécurité dont les performances se trouveront encore améliorées.

Cet attachement au service public qui est le nôtre, j'ai tenu à le symboliser, à le personnaliser. C'est pourquoi la salle d'appel de ce commissariat portera le nom de Claude ERIGNAC, préfet de la République et serviteur de l'Etat lâchement assassiné par un commando armé à Ajaccio le 6 février 1998.

Ainsi, chaque policier de Colmar, en entrant dans cette salle, à sa prise de service aura en mémoire l'action de cet homme, qui hélas, a payé de sa vie son engagement au service des français.

Je tiens à profiter de l'occasion qui m'est donnée pour évoquer les résultats obtenus par les policiers colmariens dans la lutte contre la criminalité et la délinquance.

Depuis 2002, la délinquance générale a baissé de 23,6% dans votre circonscription.

Les résultats son encore plus remarquables si on regarde la délinquance de voie publique, qui sur la même période a reculé de 31,5%.
Je suis particulièrement fier de votre travail, qui au-delà des simples chiffres, traduit votre engagement et votre détermination à préserver le droit qu'ont les habitants de Colmar à la sécurité.

Je suis particulièrement satisfait de voir que vous avez pérennisé ces efforts, puisqu'au cours des dix premiers mois de l'année 2006, comparés à la même période de 2005, la circonscription de sécurité publique de Colmar a connu une baisse de la délinquance générale de 5,5 %, les faits constatés étant passés de 4 202 faits à 3 970.

Les infractions de voie publique, ont, elles, diminué de 12,4%, soit 1 793 faits contre 2 048 en 2006.

L'activité judiciaire est en hausse, puisque les faits élucidés ont progressé de 3,7 % et le nombre de mis en cause a cru de 7,3 %.

Le taux d'élucidation, déjà supérieur à la moyenne nationale de l'ensemble des services de sécurité publique mais aussi à celle des circonscriptions de 50 000 à 100 000 habitants est passé de 28,4 % à 31,2 %, ce qui est tout à fait remarquable.

Comme sur l'ensemble du territoire national, les violences aux personnes restent au cœur de mes préoccupations. Mais là encore, l'action des services de police colmariens est ferme et déterminée :

- le nombre de personnes mises en cause pour ce type d'affaires a augmenté de 40,35 % au cours des 10 derniers mois,
- le taux d'élucidation est de près de 60 % des affaires dont la police est saisie.

Je tiens donc à dire aujourd'hui, que la police nationale à Colmar est fermement engagée et avec succès, dans la lutte contre la criminalité et la délinquance.

Pour continuer sur cette voie, il faut aussi que les moyens humains soient accordés à cette circonscription.

Vous avez, Monsieur le maire, attiré à plusieurs reprises mon attention sur la situation des effectifs de la police nationale dans votre ville. J'ai attentivement examiné les choses et je tiens à vous confirmer l'arrivée, au premier décembre prochain, de 4 gardiens de la paix issus de la 208ème promotion.

Deux gardiens supplémentaires issus de la 209ème promotion, pour une affectation au 1er février et 3 au titre de la 210ème promotion, soit une affectation au 1er mai, viendront encore compléter ces arrivées. Au 1er mai 2007, la dotation des gradés et gardiens de la paix sera conforme à l'effectif de fonctionnement déterminé pour ce type de service.

Ce sont donc au total 9 arrivées qui viendront étoffer le dispositif colmarien. Qui plus est, s'agissant de personnels sortant d'école, ils feront bénéficier à cette circonscription de leur jeunesse et de leur dynamisme.

Par ailleurs, le commissaire de police, chef de circonscription vient d'être muté.

Son remplacement interviendra dans le cadre du prochain mouvement, qui sera décidé le 18 décembre.

D'ores et déjà je peux vous dire que le poste est ouvert, dans la nouvelle nomenclature des postes de commissaires de police, au niveau C, qui correspond à un grade de commissaire divisionnaire.

Ce sera donc un policier expérimenté qui sera choisi pour diriger la circonscription de sécurité publique de Colmar.

Le déménagement des services dans ces nouveaux locaux ouvre une nouvelle page dans l'histoire de la police colmarienne. Des locaux plus adaptés, plus fonctionnels, plus respectueux des hommes et des femmes qui y travaillent et de ceux qui sont conduits à s'y rendre vont lui donner un nouvel élan.

Je sais, Monsieur le maire, que vous saurez, en rassemblant autour de vous tout ceux qui contribuent à faire de votre ville un endroit où il fait bon vivre dans le calme et la tranquillité, à le mettre au service du premier droit de nos concitoyens, le droit à la sécurité.

Je vous remercie.