Intervention de Nicolas SARKOZY, Ministre d'Etat, Ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du Territoire à Mâcon, lors de son déplacement en Saône-et-Loire.
Mesdames, Messieurs,
Je sais que le lieu de notre rencontre ce soir est un peu inhabituel. Mais j'ai tenu à m'adresser à vous dans ce hangar du port fluvial de Mâcon parce que ce lieu parle des valeurs auxquelles je crois : le travail d'abord, l'ouverture au monde ensuite, et, d'une certaine manière, le développement durable.
J'ai rencontré aujourd'hui les ouvriers de chez « Chalon Photochimie », anciens de chez Kodak, à Chalon, les jeunes nouvellement embauchés chez Areva, et je vois ce soir parmi nous les employés du port et de la profession logistique. Ils portent tous le même message : le travail intègre, le travail émancipe, le travail est une fierté. Le travail sert bien sûr à faire vivre sa famille, à la loger, à élever ses enfants. Mais le travail c'est aussi notre valeur ajoutée à la société, notre contribution individuelle au bien-être de tous.
C'est pour cela, et pas seulement parce qu'ils sont une perte de richesse, que le chômage et le sous-emploi sont des malheurs tellement ravageurs pour la société française. Le chômage mine tous nos rapports sociaux : il aggrave massivement les discriminations, il maintient les jeunes dans la précarité, il chasse les quinquagénaires du monde du travail, il creuse un fossé entre des gens qui souffrent de la précarité ou du chômage et d'autres qui ont un emploi mais travaillent dans la peur de le perdre.
Si le pouvoir d'achat des Français ne progresse pas, c'est d'abord, à cause du chômage. On n'augmentera durablement les salaires dans notre pays que lorsque les salariés retrouveront un pouvoir de négociation sur le marché du travail.
Vous savez qu'il y a deux solutions pour faire baisser le chômage : créer des emplois, ou décourager les demandeurs. On choisit encore trop souvent la seconde. Je sais qu'il y a eu chez Kodak des préretraites à 51 ou 52 ans, entièrement payées par l'entreprise. Cette société a pris ses responsabilités sociales et cet effort l'honore. Mais je préfère son action exemplaire de revitalisation, je préfère qu'elle aide des entreprises nouvelles à s'installer et à recruter les anciens de chez Kodak. Quant à l'État, avec ses ressources limitées, il ne peut plus se permettre de dire à des gens qu'à 55 ans la vie professionnelle est terminée. Ce n'est pas à l'État de dire : « baissez les bras, c'est fini ». L'État doit dire : « Tout commence, je vais vous aider ».
Je veux une société de la deuxième chance, où tout le monde peut prendre un nouveau départ à n'importe quel âge de la vie. C'est pour cela que je propose que chacun ait un compte épargne formation individuel, avec un droit de tirage, utilisable à tout âge, sur un certain nombre d'heures de formation, de la même manière qu'un jeune a un droit à l'éducation au lycée ou à l'université.
La France d'aujourd'hui n'est pas une société de la deuxième chance, parce qu'elle est une société de la défiance. Elle est une société de la défiance parce qu'on ne vous pardonne pas de vous tromper. On ne vous pardonne pas de vous être trompé de locataire quand vous mettez une maison en location. On ne vous pardonne pas de vous être trompé d'employé lors d'un recrutement. Alors tout le monde a peur de faire confiance, en particulier les employeurs. Qui en souffre ? Tous ceux qui ne sont pas comme les autres, un peu différents, qui n'ont pas exactement les diplômes, qui n'ont pas les bonnes cautions, le bon prénom, les trop jeunes, les trop vieux, les indépendants, les originaux. Ce système exclut ceux qui sont souvent les plus créatifs, les plus innovants, ceux qui peuvent apporter de la diversité aux entreprises et à la société. C'est un système où votre destin est écrit à 25 ans dans votre CV : études, origine, patronyme.
Pourtant aucun destin n'est écrit d'avance quand on a la volonté d'avancer. Cela vaut pour les hommes et les femmes comme pour les territoires. La collectivité doit se consacrer à inverser le cours des malheurs de la vie plutôt qu'à le conforter. L'UNEDIC consacre encore chaque année 5 milliards d'euros à indemniser des chômeurs dispensés de recherche d'emploi : c'est un énorme encouragement collectif à l'inactivité. Sur ce total, l'État et l'UNEDIC réservent 600 M€ par an aux seules préretraites. Je souhaite qu'on investisse ces sommes dans l'activité plutôt que dans l'inactivité, c'est-à-dire dans la revitalisation des territoires frappés par la mondialisation ou, comme à Chalon, par les mutations technologiques. Nous pourrons ainsi avoir des contrats de site plus structurants, plus efficaces, et créer des emplois plutôt que des inactifs.
Et quand je parle de créations d'emplois, je pense avant tout à des emplois industriels. Je ne remets pas en cause le développement des emplois de services qui est sur la bonne voie grâce aux efforts du gouvernement. Mais la France était un pays pionnier de la révolution industrielle. C'est un pays d'ouvriers et d'ingénieurs qui a accumulé un savoir-faire, une technologie, une expérience industrielle qui sont ses atouts économiques les plus précieux dans la compétition mondiale. Notre capital industriel ce ne sont pas tant les machines impressionnantes que j'ai vues aujourd'hui, que la connaissance et l'expérience des hommes et des femmes qui travaillent dessus. C'est cette compétence qui fait notre force et qu'il serait irresponsable de laisser partir sans rien faire. Ce que nous pouvons perdre en quelques années, il nous faudrait des décennies pour le reconstruire.
J'ai lancé les pôles de compétitivité pour ancrer cette compétence dans des écosystèmes de la croissance, où les entreprises, les centres de recherche et les universités travaillent étroitement en commun et s'échangent cette connaissance. En un an seulement, ces pôles ont lancé 165 projets, un milliard et demi d'euros d'investissements financés aux deux tiers sur fonds privés. Chaque région a pu ainsi se doter d'une réelle stratégie d'innovation et d'un foyer d'attractivité autour de ces pôles.
Ce que j'ai vu en Saône-et-Loire aujourd'hui, c'est que la Bourgogne a fait ce choix de l'avenir. J'ai vu deux secteurs qui seront de vrais gisements de croissance de notre pays au XXIème siècle, parce qu'ils participent au tournant que nous devons prendre vers le développement durable : l'énergie nucléaire et le transport fluvial.
Je crois que nous avons changé de modèle de développement en changeant de millénaire. Pour la première fois, nous avons connu un choc pétrolier qui n'était pas dû à des raisons géopolitiques, mais à la peur de manquer de pétrole. Pour la première fois, nous avons été menacés de manquer de gaz en plein hiver parce qu'un grand fournisseur européen agissait sous contrainte politique de son gouvernement. L'énergie est devenue chère, elle est devenue rare, et elle n'est plus garantie.
Nous constatons aussi en maintenant chaque année des températures qui sont de plus en plus anormales, des étés caniculaires qui font des milliers de morts, des hirondelles qui ne migrent plus, des insectes tropicaux qui s'installent en Auvergne. Le changement climatique est sorti des rapports d'experts et se révèle année après année sous nos yeux : l'homme a lancé la machine infernale du changement climatique et ne sait plus l'arrêter.
La France ne peut pas rester inerte. Elle doit agir, agir pour elle-même, et agir parce qu'elle a une responsabilité internationale.
Sur ce sujet, on ne compte plus les déclarations d'intentions et les grands desseins hasardeux. Il y a par exemple ceux qui veulent fermer les centrales nucléaires au nom de l'écologie. Je ne sais pas par quoi ils les remplaceront. Si c'est par des énergies renouvelables, il faudra qu'ils ajoutent à leur programme le vent et le soleil permanents toute l'année, ou qu'ils assument le retour au Moyen-Âge.
Pour ma part, je rends hommage à la clairvoyance du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de Valéry Giscard d'Estaing qui ont lancé le programme nucléaire qui nous permet d'être le grand pays le moins polluant d'Europe et le moins victime du chantage à l'énergie de pays plus ou moins stables et plus ou moins bien intentionnés. Et c'est avec un grand plaisir qu'il y a un an et demi j'ai labellisé le pôle nucléaire bourguignon, pour qu'il consolide, en Bourgogne, par l'innovation, l'avance considérable que la France a pris dans ces technologies fondamentales.
En matière d'écologie, il y a deux méthodes : la méthode constructive et la méthode destructive. La méthode destructive consiste à vouloir fermer le nucléaire avant d'avoir des technologies de substitution, à supprimer des voies de circulation avant d'avoir développé les transports en commun, à mettre au panier des projets d'infrastructures sans étudier les solutions alternatives.
Je souhaite pour ma part faire de l'écologie constructive. L'écologie constructive c'est trois choses : de l'innovation, des investissements et du bon sens.
L'innovation est la première étape. Nous ne devons plus sous-estimer les incroyables ressources de l'inventivité humaine. Qui aurait dit qu'on ferait un jour de l'électricité avec les vagues de l'océan ? C'est pour cela que nous avons labellisé des pôles de compétitivité qui travaillent à l'amélioration des biocarburants, au perfectionnement et à l'invention des énergies renouvelables. Le marché pour ces technologies connaît des croissances extraordinaires : 50 % par an pour les chauffe-eau solaires, c'est un marché multiplié par huit en cinq ans. La France a un triple intérêt dans ce domaine : devenir un leader mondial et un exportateur, pour créer des emplois, polluer moins, et importer moins de gaz et de pétrole.
Ensuite, il nous faut des investissements. L'investissement public a un rôle majeur d'orientation de nos choix collectifs dans le domaine des transports. Ici, dans ce port fluvial d'où l'on exporte jusqu'en Chine, jusqu'aux États-Unis, je veux le dire clairement : il faut réorienter sans équivoque nos choix vers les alternatives à la route. Ma famille politique n'a jusqu'à présent pas fait un choix aussi clair, et cela peut se comprendre. La route demeure et demeurera un mode de transport d'une souplesse extraordinaire et d'une grande efficacité. Mais elle a pris en France, plus qu'ailleurs en Europe, une place disproportionnée : 80 % du transport de marchandises.
Pour rétablir l'équilibre, je crois d'abord nécessaire de doter la France des infrastructures qui lui manquent pour donner leur vraie place au fer et à la voie d'eau. La voie fluviale connaît une croissance exceptionnelle : le trafic fluvial de conteneurs augmente de 22 % par an, ce qui veut dire qu'il double en trois ans et demi. Un convoi fluvial toutes les ½ heures c'est un camion toutes les 18 secondes. Il faut ouvrir les voies qui relieront entre eux les bassins fluviaux de notre territoire : d'abord, le canal Seine-Nord, puis une première liaison à grand gabarit entre la mer du Nord et la Méditerranée. Il faut en inventer le tracé, et des études seront programmées pour cela au contrat de projets État-régions en Bourgogne. Quand je vois que les éléments produits par Areva pour l'EPR de Flamanville, dans le Cotentin, passeront par le détroit de Gibraltar, je me dis qu'il y a tout de même quelque chose à faire.
Dans le domaine ferroviaire, notre pays a besoin d'inverser la spirale désastreuse dans laquelle s'enfonce le fret. Un train roulant à l'électricité nucléaire n'émet pas de CO2. Les mêmes marchandises transportées en camion provoquent l'émission de 111 kilos de CO2 à chaque kilomètre parcouru. Mais en ce domaine, les questions les plus urgentes ne concernent pas les infrastructures. Il faut que sous l'aiguillon de la concurrence la SNCF mène enfin la modernisation de sa branche fret, et prenne le risque d'innover, parce qu'il y a plus de risques encore à ne rien faire. Il faut des TGV de fret, il faut des autoroutes ferroviaires, et surtout un service plus performant, appuyé sur les derniers perfectionnements informatiques de la logistique. Il est inimaginable que le taux de satisfaction des usagers du fret ferroviaire reste bloqué à 30 % quand celui de la route atteint 98 %.
Je crois aussi, bien sûr, en une politique ambitieuse d'infrastructures ferrées, ciblée sur les points essentiels :
d'abord tout simplement, en quelques mois, un ensemble d'investissements très ciblés, pour optimiser les voies existantes, allonger les trains, mettre les tunnels au gabarit ; ces investissements peuvent doubler ou quintupler la capacité d'une ligne pour un montant bien plus modeste que la construction d'un nouvel axe ;
ensuite achever notre réseau de TGV unique au monde en le poussant jusqu'à Strasbourg, Hendaye, Toulouse, Nice, Rennes, Quimper et Brest et Barcelone, et en achevant le Rhin-Rhône ; cette extension des lignes permettra, je le souhaite, le lancement commercial de TGV de nuit ;
développer les grands axes de fret Nord-Sud comme Perpignan-Luxembourg, Est-Ouest entre Le Havre et l'Allemagne, et à travers les Alpes.
Je veux insister sur ce point. La situation de nos vallées alpines ne peut plus durer. La Suisse bannit les camions en transit de ses routes. Tous se retrouvent en file indienne dans la vallée de Chamonix ou dans la Maurienne, avec la pollution, le bruit, et la congestion qui en découlent. Les Alsaciens vivent la même chose. L'Allemagne a imposé aux camions qui la traversent une taxe sur les kilomètres parcourus. En quelques mois, tout le trafic s'est reporté de l'autre côté du Rhin. Et même sur un axe intérieur comme l'autoroute A1, les voitures n'ont plus que la file de gauche : les deux files de droite sont pour les camions.
Nous avons donc un besoin vital de ces grands investissements mais nous devons regarder en face leur coût financier. Avec une dette dont les intérêts coûtent chaque année 7 fois le budget du ministère de la Justice, la France ne pourra pas se contenter de les financer à crédit. Or, je vous dis la vérité comme elle est, pour réaliser les investissements que je viens de citer, il manquera un milliard d'euros par an à partir de 2009. Nous ne pourrons pas agir sans une nouvelle source de financement, et c'est là que je fais appel à la fiscalité écologique et à un choix de bon sens.
Contrairement au fer, le fret routier n'acquitte qu'une faible part du coût des infrastructures qu'il utilise. Il acquitte la taxe sur les produits pétroliers, mais elle ne compense pas son impact sur l'environnement : le bruit, l'encombrement, la pollution atmosphérique. Quand nous faisons un bilan global qui intègre l'environnement et l'entretien des infrastructures, la vérité apparaît : nous subventionnons en réalité le fret routier par rapport aux autres modes de transport. Le livre blanc de la Commission européenne l'a clairement établi. Je crois qu'il faut rétablir l'équilibre : cela rentabilisera l'utilisation des modes alternatifs, et cela permettra de trouver les ressources qui nous manquent. La France ne peut pas rester, au cœur de l'Europe, le carrefour de tous les trafics routiers sans en même temps pouvoir financer les infrastructures nouvelles dont elle a besoin pour développer des modes alternatifs.
Je propose donc l'établissement d'une redevance sur les camions qui empruntent nos routes, affectée au financement des nouvelles infrastructures. C'est une proposition de bon sens, comme l'a reconnu il ya quelques jours un avis du Conseil économique et social, avis proposé, je le précise, par le représentant de l'UNOSTRA donc des transporteurs routiers. Pour ne pas pénaliser les marges déjà faibles des transporteurs routiers, il faudra veiller à ce que cette redevance puisse être intégralement répercutée sur les chargeurs, qui devront en définitive en supporter le coût. C'est une mesure concrète de fiscalité écologique et j'attends que tous ceux qui parlent de ce sujet dans le vague soient aussi précis que moi sur ce point.
Cette redevance ne pénalisera pas le pavillon français, car tous les camions l'acquitteront, quelle que soit leur nationalité. Je propose en outre de supprimer la taxe à l'essieu, impôt archaïque que nos routiers sont les seuls à acquitter et qui les pénalise face à leurs concurrents étrangers. Au total, par rapport au transport routier européen, la compétitivité relative du transport français sera donc renforcée. J'ajouterai enfin que la France doit insister sans faiblir pour obtenir une harmonisation sociale et fiscale accrue du transport routier en Europe. Les conditions de travail des transporteurs de certains pays mettent notre secteur routier dans une position impossible.
Une très grande part des marchandises, comme des voyageurs, continuera quoi qu'il en soit à circuler sur les routes. C'est normal et c'est souhaitable, car la route offre à chacun une liberté formidable qu'il est hors de question de sacrifier. Contrairement à une certaine forme d'extrémisme vert, je souhaite que chacun puisse continuer à rouler dans de bonnes conditions et à un coût maîtrisé. Cela dit, ce sera impossible si nous en restons au tout pétrole. Le développement des bio-carburants, des véhicules électriques et hybrides est pour nous un objectif écologique, industriel et agricole.
Je vous propose aussi de travailler sur la demande, en créant une pastille bleue pour les véhicules à faibles émissions de CO2, qu'ils soient électriques, « flex-fuel », hybrides ou autres. Elle ouvrirait droit à des réductions sur les cartes grises, les péages et le stationnement. Elle reconnaîtrait le geste citoyen que chacun d'entre nous peut accomplir en achetant une voiture propre.
Enfin, il ne servirait à rien d'agir seuls contre le changement climatique. L'Europe a pris ses responsabilités, avec quelques autres pays. Les États-Unis ont fui les leurs et fait preuve d'un unilatéralisme déplorable, appuyé sur un déni de réalité. La Chine n'a pas encore pris conscience des siennes, alors qu'elle construit tous les deux ans l'équivalent de la production électrique française, mais presque entièrement en centrales au charbon. La France et l'Europe doivent user de tous les moyens pour faire adhérer ces grandes puissances à un effort mondial, y compris du levier commercial. Nous ne pourrons pas continuer à imposer des efforts, même justifiés, à notre industrie si nous sommes les seuls au le monde à le faire. Il faudra compenser ce déficit de compétitivité injuste par la taxation des importations des pays qui ne font aucun effort contre le changement climatique. C'est le principe « pollueur-payeur ».
Vous trouverez sans doute que j'ai beaucoup parlé de choix de moyen terme dans un pays qui a des inquiétudes plus urgentes. C'est vrai. Mais on reproche si souvent aux hommes politiques de n'avoir rien prévu, rien vu venir, rien anticipé. Tant de décisions politiques sont à prendre en sachant qu'on n'en verra les conséquences que plusieurs années après la fin de son mandat, voire après la fin de sa carrière. Il faut bien sûr se préoccuper de l'immédiat. Les Français ne peuvent attendre des années qu'on résolve le problème du chômage, de l'insécurité, du pouvoir d'achat. Mais on ne doit pas laisser aux experts les questions de long terme, parce qu'ils ne peuvent les résoudre seuls. Sur ces questions aussi, pour avancer, il faut concilier les aspirations contradictoires de la société, et c'est là l'essence même de la politique.
La France a besoin de retrouver des aspirations de long terme. J'ai voulu définir devant vous aujourd'hui les premiers pas concrets vers un objectif simple : que moins de la moitié de l'énergie consommée dans les transports dans notre pays vienne des hydrocarbures en 2030, et que le monde stabilise ses émissions à cette échéance. Cela peut sembler hors de portée. Mais comme l'a dit Alphonse de Lamartine, que j'ai plaisir à citer ici à Mâcon, les utopies ne sont que des vérités prématurées.