14.06.2003 - Journée nationale des sapeurs pompiers

14 juin 2003

Message de M. Nicolas SARKOZY Ministre de l'Intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales -Journée nationale des sapeurs pompiers - 14 juin 2003


Mesdames et Messieurs,

Le 14 juin 2002, j'ai voulu honorer l'engagement des sapeurs pompiers, un engagement qui va parfois jusqu'au sacrifice suprême.
Un an plus tard, 25 sapeurs pompiers ont perdu la vie, de trop nombreux hommes et femmes ont été blessés, certains furent même agressés.

C'est d'abord un flot de souvenirs douloureux qui nous rassemble, des souvenirs qui ne peuvent s'effacer dans la mémoire des sapeurs-pompiers et de leurs proches, des souvenirs qui ne doivent pas s'effacer dans la mémoire des Français.

NEUILLY, LORIOL, plus récemment PLUMAUGAT dans les Côtes-d'Amor ou MERY en Savoie ont été le théâtre de l'inacceptable : la disparition de jeunes hommes à qui l'avenir souriait et qui sont tombés, victimes de leur devoir.
N'ayons pas peur des mots : le deuil que les familles portent, nous devons tous le porter à leur côté. Chacun doit bien mesurer que c'est aussi pour lui que ces hommes sont morts.

Demain, pour la première fois, tous les drapeaux des sapeurs-pompiers civils et militaires seront réunis autour de la flamme du soldat inconnu à l'Arc de Triomphe. J'ai souhaité par cette cérémonie, dont chacun mesure la force symbolique, que la Nation puisse s'unir pour partager une minute de silence, partager le poids que ce silence peut représenter pour les proches.

Le 14 juillet prochain, je recevrai les veuves des sapeurs-pompiers décédés au cours de l'année écoulée pour leur témoigner mon soutien, celui de tous les agents du ministère et notamment de l'œuvre des pupilles qui effectue un travail formidable.

Cette journée d'hommage est aussi, et naturellement, destinée aux sapeurs-pompiers eux-mêmes qui, je le sais, n'ont jamais hésité ou vacillé devant le danger.
Toutes les 8 secondes, de jour comme de nuit, vous êtes appelés sur une intervention qui, même lorsqu'elle paraît banale, ne l'est jamais.

J'ai rencontré vos collègues et certains d'entre vous, sauveteurs, infirmiers et médecins de sapeurs-pompiers en Algérie. Je les ai vus à l'œuvre, avant qu'ils réussissent à dégager huit personnes vivantes. J'ai été témoin de manifestations émouvantes de gratitude de la population algérienne. Je veux aujourd'hui les saluer.

Vous êtes des hommes et femmes exemplaires, porteurs de valeurs d'avenir, à qui tous les enfants ont envie de ressembler et, je le souhaite, à qui demain de plus en plus d'adultes voudront aussi ressembler.

Professionnels ou volontaires, votre dévouement au service des Français nous permet de vivre dans une société solidaire et humaine. Le don que vous faites de votre personne contribue à construire notre cité commune. Quel meilleur exemple de citoyenneté que celui de votre engagement ? Il mérite une reconnaissance toute particulière, celle de la Nation.

Aussi, comme vous le savez, j'ai décidé de donner un nouvel élan au volontariat à travers plusieurs mesures concrètes. Des initiatives ont également été prises pour renforcer la sécurité de vos interventions sur le plan physique et juridique. Et je présenterai le mois prochain au conseil des ministres les orientations du nouveau projet de loi sur la sécurité civile.

L'objectif commun à toutes ces initiatives est bien de donner un nouvel élan à votre engagement et aux valeurs qui vous animent.

Dans cet esprit, j'ai également souhaité créer aujourd'hui les "Trophées de l'engagement". L'objectif est de pouvoir valoriser chaque année les meilleures actions civiques, qu'elles soient de l'initiative des sapeurs-pompiers, de nos concitoyens, des entreprises, des collectivités territoriales ou encore des services publics.

Il est temps d'accorder plus de reconnaissance à ceux qui pensent aux autres avant de penser à eux-mêmes, à ceux qui sont capables de veiller sur les autres et d'agir de façon désintéressée.

Notre société a besoin que chacun vive et fasse vivre ces valeurs au quotidien, dans chacun de ses actes.

Etre sapeur-pompier, c'est accepter d'être le veilleur du bien public. Au nom de chaque Français, je vous en remercie.