27.03.2009 - Inauguration de la Compagnie de Sécurisation de Haute-Garonne

Mesdames, Messieurs,
Protéger la sécurité de nos concitoyens, garantir  leur tranquillité et leurs libertés, sur tout le territoire national: c'est mon ambition au service des Français. Pour cela, il nous faut des outils adaptés à la réalité du terrain.
A Toulouse, l'évolution des chiffres de la délinquance m'a conduit à renforcer le dispositif de sécurité.
Depuis 2 ans, des efforts ont été faits, et je tiens à en féliciter les forces de sécurité.
La délinquance générale a baissé de 7,66 %. Ce sont 4167 faits de moins. La délinquance de proximité a chuté quant à elle de 33,2 %, soit 4 392 faits de moins.
Sur les deux premiers mois de l'année 2009, la délinquance générale a baissé de 4,5%, celle de proximité de 6,2%, les violences aux personnes d'1,4%.
Ces résultats sont bons. Ils peuvent encore être améliorés.
J'ai décidé de mettre en œuvre une stratégie de renforcement de la protection des Français, en particulier dans les quartiers sensibles.
Les compagnies de sécurisation, ici en Haute-Garonne comme en Seine-Saint-Denis, en sont un élément essentiel (I).
Les habitants des quartiers sensibles veulent un Etat présent, protecteur de leur sécurité et garant de leurs libertés. Je n'entends pas les laisser sans protection face aux évolutions de la délinquance (II).
I. Aujourd'hui, c'est à vous, policiers de la toute nouvelle compagnie de sécurisation de Haute-Garonne, que je veux m'adresser.
Vous arrivez au terme de trois semaines de formation à l'Ecole Nationale de Police de Nîmes. Vous incarnerez une nouvelle méthode d'action fondée sur la polyvalence, la réactivité, la mobilité et la connaissance du terrain.
Volontaires pour cette nouvelle mission, vous démontrez votre détermination, votre dynamisme et votre engagement au service de la sécurité des Français.
Votre mission est de lutter contre la petite et la moyenne délinquance et contre les violences urbaines.
Pour cela vous agirez de trois manières.

•  D'abord, par des patrouilles en tenue visant à sécuriser des périmètres sensibles ;
•  Ensuite, par des équipes en civil apportant leur appui dans des investigations, sur le terrain ou en procédure ;
•  Enfin par une projection de toute ou partie de la compagnie pour répondre à des dérives urbaines, à l'exclusion de toute mission de service d'ordre.

Votre objectif est clair : vous êtes là pour la sécurité et la tranquillité des habitants.
Vous devrez faire preuve de réactivité et de disponibilité.
Votre action repose sur la connaissance du terrain, la rapidité et l'adaptation des moyens déployés.
Pour cela, vous avez reçu une formation adaptée, ciblée sur la lutte contre les violences urbaines, les gestes techniques professionnels d'intervention et la procédure pénale.
Des moyens humains et matériels importants sont engagés pour atteindre ces objectifs.
- Vous êtes actuellement 92 policiers. Vous serez bientôt 100.
Votre arrivée ne s'effectue pas au détriment des effectifs déjà présents dans la circonscription de Toulouse. Ils sont aujourd'hui 1 415. Pour mémoire, ils étaient 1 343 en 2004.
Au sein de la Compagnie de Sécurisation, la majorité d'entre vous sont dans des unités en tenue, pour les patrouilles visibles.
D'autres sont dans des unités spécialisées, en civil ou à moto.
Votre vocation est de travailler sur l'ensemble du département, et en particulier dans les zones sensibles. Je pense aux Izards, à Bordelongue, à Bagatelle, à Empalot, à Reynerie-Bellefontaine.
- Au plan du matériel, vous disposez aujourd'hui de 31 véhicules et motos pour vos missions, ainsi que d'un armement moderne en tenues et moyens de protection.
Reste la question de l'immobilier. Vous êtes provisoirement installés dans des locaux de l'hôtel de police. Je sais que la situation n'est pas très confortable. Vous rejoindrez au 2e semestre un bâtiment rénové, près du canal latéral de la Garonne.
Mesdames, Messieurs,
Les compagnies de sécurisation s'inscrivent dans une stratégie de renforcement de la sécurité de nos concitoyens, en particulier dans les quartiers sensibles.
Une stratégie fondée sur de nouveaux modes d'action opérationnels, mais aussi sur le renforcement du lien de confiance entre les Français et les hommes et les femmes chargés de leur sécurité.
De nouveaux modes d'action opérationnels.

1) Des modes d'action complémentaires sur le terrain.

A Toulouse comme ailleurs, la création de la  compagnie de sécurisation a été précédée de l'installation d'Unités Territoriales de Quartiers.
Les UTeQ ont pour mission, en synergie avec les autres unités, d'assurer une présence quotidienne, dissuasive et visible, en tenue. Elles participent aux opérations de lutte contre la délinquance et favorisent l'identification et l'interpellation des auteurs d'infraction.
Il ne s'agit pas de faire du partenariat social.
Les membres des UTeQ sont des policiers, au service de la protection de nos concitoyens. Il y a une chaîne de la sécurité où chacun a son rôle, où chacun doit exercer la mission pour laquelle il a été formé. Laissons aux travailleurs sociaux le soin d'accomplir eux-mêmes leur tâche difficile. Ils le font remarquablement.
Dans la circonscription de Toulouse, j'ai mis en place 3 UTeQ. Elles ont déjà obtenu des résultats significatifs.
Dans deux de ces quartiers, Empalot et Reynerie-Bellefontaine, la délinquance de proximité a enregistré une baisse de plus de 30%, y compris les vols avec violence.
A Bagatelle, la situation a été stabilisée, avec une diminution de 3.5% de la délinquance de proximité.
Ces premiers résultats sont encourageants. Ils démontrent que ces outils peuvent être mis au service d'une action réactive, en phase avec l'évolution des problématiques de sécurité.

2) Des modes d'action en phase avec les évolutions de la délinquance.

Les chiffres nous le montrent : l'urgence aujourd'hui, c'est la lutte contre les violences volontaires aux personnes.
Le phénomène des bandes violentes est une donnée nouvelle et importante. Le Président de la République m'a demandé des propositions d'action contre ce phénomène.

Il a accepté des mesures fortes. Je les mettrai en œuvre.
- Dès le mois d'avril, compagnies de sécurisation et UTeQ verront leur déploiement s'accélérer.
8 UTeQ sont actuellement opérationnelles sur le territoire. 2 Compagnies de Sécurisation le sont désormais.
En 2009 étaient prévues 27 UTeQ et 9 CS supplémentaires, l'objectif étant de 100 UTeQ et 23 CS fin 2011.
Ce déploiement sera accéléré de façon significative dès cette année. Il sera achevé fin 2010.

• - Au-delà, l'action des GIR sera encore renforcée. Le recours à la vidéoprotection sera étendu. Les services de renseignement seront mieux associés à l'action opérationnelle.
• - Des mesures pénales seront prises dans le cadre du plan d'action contre les bandes. En créant un délit d'appartenance à un groupement poursuivant le but de commettre des atteintes volontaires, nous nous doterons d'un instrument juridique adapté à ce phénomène nouveau. Le Gouvernement présentera un projet de loi dans les tout prochains mois.
• - La création d'une police d'agglomération sous commandement unifié permettra de mieux coordonner l'action des services de police. Je ferai des propositions avant l'été pour la mettre en œuvre.
• - Contre les violences en milieu scolaire, j'ai adressé avec le ministre de l'Education Nationale une instruction conjointe aux préfets et aux recteurs pour mieux identifier les établissements sensibles.

Ma stratégie se fonde aussi sur la confiance.
Le renforcement du lien de confiance entre les Français et responsables de leur sécurité est un gage d'efficacité et de bon fonctionnement de la chaîne de la sécurité. Il participe aussi de la cohésion nationale.

1) Je veux faire en sorte que la police et la population se parlent et se rapprochent.

• - Les conférences de cohésion que j'ai tenues en Seine-Saint-Denis et à Marseille, et que j'ai chargé les préfets de mener dans les départements les plus sensibles, montrent tout ce que nous avions à gagner d'une meilleure connaissance et compréhension respectives.
• - A côté de l'action des forces de police, des délégués à la cohésion police population ont une mission de médiation et de contact pour rétablir le lien de confiance entre la police et la population. Des réservistes issus des rangs de la police sont recrutés à ces fonctions. Je veux étendre ce dispositif à l'ensemble des quartiers qui seront dotés d'UTeQ.
• - Dans la même perspective, j'ai décidé d'organiser des réunions partout en France pour favoriser le rapprochement de la police et de la population.

Lors de ces forums intitulés "vos libertés, votre sécurité, parlons-en ensemble", policiers et gendarmes pourront débattre avec les Français, expliquer leurs méthodes et leurs actions, répondre aux interrogations, lever les incompréhensions, échanger sur les besoins ressentis par la population.
Je participerai cet après-midi à l'un des tous premiers forums organisé à Castelginest.
Au mois de juin, je présiderai des assises nationales qui permettront de faire la synthèse des milliers de forums qui se seront tenus.

2) La confiance passe aussi par l'action de la police nationale en faveur de l'emploi des jeunes.

Pour développer l'emploi de jeunes sans diplômes, 10 000 adjoints de sécurité et 1 000 cadets de la République sont formés par an. J'ai relancé le dispositif pour atteindre 12 000 adjoints de sécurité en 2013.
Des classes préparatoires intégrées de l'Ecole Nationale Supérieure de la Police et de l'Ecole Nationale des Officiers de la Police aident des jeunes à entrer dans la haute fonction publique.
J'ai développé un partenariat avec le Réseau National des Entreprises pour permettre à des jeunes des quartiers de bénéficier d'une formation d'aptitude à la vie professionnelle.
 Mesdames, Messieurs,
La sécurité est la première des libertés. C'est la condition de toutes les autres.
Je ne crois pas en la fatalité.
Nous avons le devoir de garantir à tous les Français, où qu'ils se trouvent sur le territoire national, une protection efficace et adaptée.
J'ai besoin de votre engagement au service des Français. Vous pouvez compter sur mon soutien, comme je sais pouvoir compter sur votre détermination.
Je vous remercie.