23.08.2007 - Commémoration du 63ème anniversaire des combats pour la Libération de Paris

23 août 2007

Intervention de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'Outre-mer et des collectivités territoriales à la Préfecture de Police


Monsieur le Préfet de Police,
Monsieur le Maire de Paris,
Mesdames, Messieurs,

Toujours marquée par la solennité et le recueillement, la cérémonie commémorant le soulèvement des policiers parisiens du 19 août 1944 témoigne de l'attachement des Françaises et des Français aux glorieux défenseurs de la Préfecture de Police lors de la Libération de Paris.
En ce mois d'août 1944, 167 policiers parisiens sont tombés pendant les combats de la Libération défendant, les armes à la main, l'honneur et la liberté de la France, jusqu'au sacrifice suprême.
Nous honorons leur mémoire. Je veux saluer avec chaleur et gratitude ceux d'entre eux, anciens combattants et résistants de la Préfecture de Police, qui sont aujourd'hui parmi nous.
Policiers parisiens, vous pouvez porter fièrement la fourragère rouge, symbolisant la Légion d'Honneur que le général de GAULLE remettait le 12 octobre 1944 à la Préfecture de Police. Cette distinction est le témoignage de l'engagement sans faille de vos aînés, qui ont, si bien rendu honneur aux valeurs de la République et de la France. Continuez à vous montrer digne de leur exemplaire courage.

Policiers, fonctionnaires, agents et militaires de la Préfecture de police, vous appartenez à une grande Maison, forte d'une histoire ancienne et prestigieuse. Les événements que nous commémorons ce jour l'illustrent.
Dès ma prise de fonctions, j'ai voulu venir à votre rencontre. J'ai tenu, le 19 juin dernier, à présider la cérémonie d'installation de M. Michel GAUDIN pour marquer mon attachement à la Préfecture de Police et ses 34.000 fonctionnaires.

Je tiens, d'abord, à saluer le rôle de la Préfecture de la Police dans la lutte contre la criminalité et la délinquance. A l'image des résultats nationaux, la criminalité à Paris est en baisse. Sur les 7 premiers mois de 2007, le nombre de faits constatés a poursuivi une baisse de 4 % par rapport à la même période de 2006. Le niveau de délinquance générale est le plus bas depuis 1985.

En matière de lutte contre les violences, les résultats sont également au rendez-vous. Sur cette même période la délinquance violente touchant les personnes a diminué de 4,4% à Paris.

Je l'indiquais le 19 juin dernier, lors de votre cérémonie d'installation, Monsieur le Préfet de Police, ces résultats devront encore être renforcés grâce à la mobilisation de tous pour accroître l'élucidation des affaires avec la signalisation systématique de tout acte de délinquance, avec l'exploitation rapide de toutes les facultés ouvertes par les nouvelles techniques de recherche de traces papillaires ou génétiques.
La Videosurveillance, outre son aspect dissuasif contribue fortement au succès des enquêtes. Elle sera développée. Monsieur le Préfet de police, je vous ai écrit récemment à ce sujet, comme je l'ai fait au Président Directeur Général de la RATP. Ainsi nous rassurerons les victimes et nous éviterons les comportements récidivistes.

La nouvelle loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure sera placée sous le signe du renforcement de l'efficacité des services de police. Elle donnera les moyens de l'amélioration du soutien technique et logistique sans lequel une police efficace, réactive et adaptée à la délinquance de son temps ne saurait exister.

Mesdames et Messieurs,

C'est à vous que je souhaite m'adresser, hommes et femmes de la Préfecture de Police et plus particulièrement à vous policiers. Je veux vous dire toute la confiance et les attentes que je place en vous pour faire vivre l'idéal et les valeurs de la République.

La police garantit nos libertés, nos institutions, notre démocratie.
Il n'existe pas de libertés sans règles. Ces règles sont essentielles à notre cohésion nationale, vous en assurez le respect et permettez ainsi à nos concitoyens de vivre en paix.

L'article 12 de la Déclaration des droits de l'homme et des citoyens de 1789 fonde votre mission : "La garantie des doits de l'homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquelles elle est confiée".
Pour cette mission vous disposez des prérogatives de puissance publique et du monopole de la contrainte légitime ; c'est bien chacun d'entre-vous qui participe à l'exercice de nos libertés.

Gardien de la paix, le nom même de vos fonctions est porteur de responsabilité et de noblesse.

Avec la création des gardiens de la paix civiles, le 7 septembre 1870, la Préfecture de Police marquait d'un jour nouveau les relations entre la police et les citoyens. Chargés « de veiller au maintien du bon ordre et à la sécurité des personnes et des propriétés », ces gardiens de la paix civile allaient participer à la lutte pour protéger Paris des attaques prussiennes.

Protéger les libertés fondamentales, réussir leurs conciliations quand certaines peuvent sembler s'opposer, tel est le défi réussi chaque jour par les policiers parisiens comme par l'ensemble des fonctionnaires de la police nationale. Assurant notamment, à Paris, l'exercice de la liberté de manifester, la Préfecture de Police permet – dans le cadre républicain – d'exprimer des opinions diverses.

Je veux rendre, ici, hommage à l'ensemble des fonctionnaires chargés de ces missions de voie publique.

C'est toute une tradition de protection de nos concitoyens –et d'accompagnement des victimes- dont vous êtes les héritiers ici à la Préfecture de police.

Je sais pouvoir compter sur votre engagement personnel, quel que soit votre niveau hiérarchique.
Votre compétence et votre dévouement sont de véritables exemples.
Vous pouvez être fier de votre métier, de l'uniforme que vous portez.

Le métier de policier n'est pas un métier comme un autre. Vous représentez l'Etat et, à ce titre, vous vous devez d'être irréprochables. Sachez que je serai ferme en cas de faute mais que je serai toujours, à vos côtés, un soutien indéfectible quand vous serez injustement mis en cause.

Vous exercez un métier dangereux. Je veux adresser aux policiers et aux pompiers blessés, ainsi qu'à leurs proches, mon soutien. Je veux aussi évoquer à celles et ceux qui nous ont quitté, victimes du devoir.

En ce moment, je pense au Lieutenant de police Reynald CARON. Aux côtés de ses quatre collègues de la 11ème compagnie de la direction de l'ordre public et de la circulation qui viennent d'être honorés par la médaille d'argent pour actes de courage et de dévouement, il a perdu la vie en assurant, ce lundi de Pâques 2007, sa mission : sécuriser la foire du Trône. Je forme des vœux pour son épouse, Virginie, sa fille Océane et l'ensemble de sa famille. Son exemple nous oblige.

A vous tous, fonctionnaires de police, sapeurs-pompiers et agents administratifs de la Préfecture de Police, je dis ma gratitude et celle de tous les Français pour le sens élevé du service public dont vous savez faire preuve chaque jour. Aujourd'hui est un jour de mémoire et de souvenir pour nos 167 camarades morts au combat. Ils sont l'âme de la Préfecture de police. Ils sont aussi la mémoire de notre pays. Sachons, ensemble, nous montrer dignes de leur héritage.

Vive la République !
Vive la France !