22.06.2007 - Journée nationale des sapeurs-pompiers

Il y a quelques instants, j'ai procédé avec émotion au ravivage de la flamme, sur le tombeau du soldat inconnu, devant tous les drapeaux des sapeurs-pompiers de France.

Cette cérémonie honore les sapeurs-pompiers, civils, professionnels ou volontaires, militaires qui, au quotidien, assurent la sécurité de nos concitoyens et soulagent leurs souffrances.

A travers elle, c'est d'abord votre engagement que l'Etat souhaite saluer et valoriser, un engagement total, jusqu'au sacrifice.
Je veux ici rendre hommage à la mémoire des sapeurs-pompiers qui ont perdu la vie en service commandé.

La minute de silence que nous avons observée témoigne que leur sacrifice n'est pas oublié.

Chacun restera un exemple de courage et d'abnégation pour nos concitoyens, et demeurera à jamais membre de la grande famille des sapeurs-pompiers. 

Je n'oublie pas non plus celles et ceux, qui, au cours des 3 millions d'interventions réalisées chaque année, ont été atteints dans leur chair ou psychologiquement. Certains n'ont pas encore retrouvé la plénitude de leurs moyens.

J'adresse à chacune et chacun d'entre eux mes vœux chaleureux de rétablissement.

La grande et belle famille des sapeurs-pompiers est à juste titre, fière de ses valeurs de solidarité.

Vous qui êtes confrontés quotidiennement à la souffrance, vous saurez mieux que personne, les entourer, ainsi que leurs familles, d'affection et d'un soutien de chaque instant.

Mesdames, Messieurs,

Voici cinq ans, cette journée des pompiers a été instituée par le Gouvernement pour rendre hommage au courage de celles et de ceux qui, sur le territoire national et parfois à l'étranger, concourent à la protection des personnes ou des biens.

La Nation toute entière leur est reconnaissante de l'exemple qu'ils offrent. Cette exemplarité donne sens à cette journée et à cette cérémonie.
Je salue ce soir la présence de nombreux présidents de SDIS.

La mobilisation des conseils généraux, aux côtés de l'Etat, est un geste d'importance.

Elle garantit l'efficacité des politiques. Elle donne à la France sa réputation internationale de premier ordre dans les missions relevant des pompiers.

Cette réputation, ce savoir-faire éprouvé, n'excluent malheureusement pas le prix parfois payé par ceux qui exposent leur vie pour sauver celle des autres.

Ces dernières années, ensemble, gouvernement, élus, Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, organisations syndicales et pompiers, nous avons engagé une action volontariste pour mieux protéger leur vie et leur santé.
Ces efforts commencent à porter leurs fruits. Une vigilance de chaque instant demeure pourtant impérative. Rien n'est jamais acquis.

La semaine dernière, j'ai présidé aux funérailles d'un sapeur-pompier volontaire décédé alors qu'il intervenait, avec un camarade blessé, pour retrouver une personne disparue.

La même semaine, trois autres pompiers étaient victimes d'un grave accident de la route en se rendant sur une intervention.

Chaque officier, chaque sous-officier, chaque sapeur, appuyé sur son expérience, sa formation permanente et sa vigilance, se doit de garantir sa sécurité et celle de ses collègues.

«  Sauver ou périr » est une devise noble. Sachons lui adjoindre celle de « survivre pour sauver ». Ainsi, nous donnerons au sens même des missions de secours une portée encore plus belle.

Mesdames, Messieurs,

De nombreux chantiers nous attendent.

Vous les connaissez tous. Je ne les évoquerai donc que brièvement ce soir.

Je pense d'abord à la place des sapeurs-pompiers dans les secours d'urgence : le moins que l'on puisse dire est que la situation actuelle doit être clarifiée. J'entends le faire dans les meilleurs délais.

Deuxièmement, nous devons veiller à ce que la dynamique récemment constatée des engagements de sapeurs-pompiers volontaires soit confirmée et amplifiée.

Dans la liste de priorités figure naturellement le bon achèvement de l'école nationale supérieure des officiers de sapeurs-pompiers (ENSOSP) sur son nouveau site.

Enfin, comment ne pas évoquer le chantier permanent du statut des sapeurs-pompiers professionnels?

Beaucoup d'efforts ont été consentis, et c'est naturel compte tenu des spécificités du métier.

Des progrès sensibles ont été obtenus, sans que, je le dis clairement, tous les acteurs en aient suffisamment pris conscience.

C'est donc dans ce contexte que nous devons aborder les étapes à venir.

Dans le dialogue entre l'Etat, les collectivités territoriales et les sapeurs-pompiers, la Conférence Nationale des Services d'Incendie et de Secours (CNSIS) tient un rôle majeur.

En amont de toute décision, les travaux de la conférence permettent de confronter les avis sur les sujets essentiels. Ceux liés au fonctionnement des services d'incendie et de secours comme ceux des enjeux de sécurité civile.

Mesdames, Messieurs,

La présence, sur les Champs Elysées, d'une foule massive et les nombreux applaudissements démontrent, s'il en était encore besoin, l'estime et l'affection de la population pour ses sapeurs-pompiers.

Demain matin, sur tout le territoire, vous participerez à des manifestations locales dans le cadre de la journée nationale des sapeurs-pompiers.

Ce sera l'occasion pour les Français de vous témoigner leur reconnaissance pour votre engagement quotidien à leur service.

La sécurité civile est, par essence, l'affaire de tous.

Les sapeurs-pompiers en sont tout à la fois, le cœur et l'ossature.
Au delà ils perpétuent une tradition faite de valeurs humanistes sans laquelle, aucune action publique n'a de sens.

Les sapeurs-pompiers méritent l'hommage du gouvernement, le soutien de la population et l'admiration de la France.

Je vous remercie.