Intervention de Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités Territoriales - Préfecture de Police Intervention de Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités Territoriales - Préfecture de Police
Monsieur le Préfet de Police,
Monsieur le Maire de Paris,
Mesdames, Messieurs,
Il y a 64 ans jour pour jour, le 21 août 1944, le gardien de la paix Marcel TERNARD, de la 9ème compagnie de circulation, tombait sous les balles allemandes, à deux pas d'ici, Quai du Marché Neuf.
Comme lui, 166 autres fonctionnaires de police payèrent de leur vie leur engagement au service de leur pays.
N'écoutant que leur conscience, ils ont jeté toutes leurs forces dans la bataille de France.
C'était le prix de la liberté, le prix payé pour notre liberté.
Nous honorons aujourd'hui leur mémoire.
1. Le souvenir des policiers tombés à la Libération nous rappelle le rôle de la préfecture de police dans la préservation des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité.
Policiers, fonctionnaires, agents et militaires de la préfecture de police, vous appartenez à une grande et noble maison.
Vous pouvez porter fièrement la fourragère rouge, symbolisant la légion d'honneur que le général de GAULLE remettait le 12 octobre 1944 à la préfecture de police.
A tous les anciens combattants, résistants de la préfecture de police présents aujourd'hui, je veux dire ma reconnaissance et celle de la Nation toute entière.
Votre courage, votre sens du devoir et votre détermination sont des exemples pour tous. Il nous revient chaque jour de nous en montrer dignes.
Ces valeurs sont aujourd'hui comme hier celles de la préfecture de police.
Je veux associer à cet hommage tous les policiers, vos collègues, qui payent de leur vie leur engagement au service de la protection des Français.
Nous n'oublions pas ceux qui, au sein de la préfecture de police, ont porté jusqu'au sacrifice suprême leur engagement pour garantir la sécurité et les libertés de nos concitoyens.
Mes pensées vont aussi à tous les fonctionnaires de police et à tous les militaires de la brigade des sapeurs-pompiers blessés en service au cours de l'année écoulée. Je leur adresse tous mes vœux de prompt et complet rétablissement.
Mesdames, Messieurs,
2. L'action quotidienne de la préfecture de police pour lutter contre toutes les formes d'insécurité mérite d'être saluée.
Elle repose sur l'engagement d'hommes et de femmes qui partagent les mêmes valeurs de courage, d'abnégation, d'engagement total.
Elle s'appuie sur le soutien des partenaires de la préfecture de police. Je tiens à saluer, Monsieur le Maire, le soutien constant de la Ville de Paris et de ses élus au fonctionnement de cette maison.
A) Cette année encore, les résultats ont été au rendez-vous.
Ils correspondent aux objectifs que j'ai fixés en juin 2007 à l'ensemble des services chargés de la sécurité intérieure.
Baisse de la délinquance tout d'abord.
Cette année encore, les crimes et délits constatés à Paris sont en diminution de 4,5%. La délinquance de proximité diminue de 12,4%.
Au total, c'est un recul de plus de 11 000 faits de délinquance générale. Ce sont des victimes de moins à déplorer, des traumatismes personnels ou familiaux qui sont épargnés.
L'amélioration des taux d'élucidation était un deuxième objectif.
Sur la même période, entre juillet 2007 et juillet 2008, le nombre de faits élucidés a progressé de 3,8 points.
Le taux d'élucidation atteint maintenant 36,5%. Il était de 16,3% en 2001. L'objectif de 40% est donc en vue.
La lutte contre le crime organisé enfin.
Les premiers résultats du plan global de lutte contre la drogue de la préfecture de police m'ont été présentés.
Des succès remarquables ont été enregistrés grâce à une meilleure identification des cibles et un travail de coordination renforcé entre services.
Je tiens à vous en féliciter.
B) Il faut aller encore plus loin.
Plus loin dans la modernisation de nos méthodes.
Mon objectif est de mettre les technologies les plus performantes au service de la lutte contre la délinquance quotidienne.
La police technique et scientifique n'est pas qu'une affaire de spécialiste. Il n'y aurait pas plus grande erreur que d'en limiter le champ d'application.
Des auteurs de vols en réunion dans les transports en commun sont régulièrement appréhendés grâce à l'exploitation d'images de vidéoprotection.
Des véhicules volés sont retrouvés grâce à l'utilisation du système de lecture automatisée des plaques d'immatriculation.
Des auteurs de viol sont confondus et arrêtés grâce au relevé et à l'exploitation d'empreintes génétiques.
Le recours aux méthodes modernes d'investigation doit être encore plus systématique et quotidien. C'est l'une des clés de l'efficacité de notre action.
Dans cet esprit, j'ai demandé au Préfet de police de mettre en œuvre, en liaison étroite avec la Ville de Paris, un plan ambitieux de développement de la vidéoprotection sur toute la capitale.
Aller plus loin dans la coordination des services.
Il est nécessaire de développer une approche coordonnée de la lutte contre la délinquance à l'échelle de l'agglomération parisienne. Les succès enregistrés par le service régional de la police des transports le démontrent chaque jour.
- J'ai demandé le 4 octobre dernier au Préfet de Police de rendre systématique, quotidienne, permanente et renforcée la coordination régionale en matière de lutte contre la délinquance.
Depuis un an, des dispositifs de coordination ont été mis en place. Ils permettent d'analyser dans le détail, à l'échelle régionale, un phénomène de délinquance particulier et d'y apporter des réponses coordonnées.
Cette méthode est la bonne. Elle doit être approfondie et systématisée.
- Je souhaite en particulier renforcer le pouvoir de coordination du préfet de police dans le domaine de la circulation et de la sécurité routière.
Les textes législatifs et réglementaires seront modifiés en conséquence.
C'est une attente forte des Franciliens.
Mesdames, Messieurs,
Comme leurs aînés, les policiers de la préfecture de police ont fait le choix de consacrer leur vie à la protection des Français. Je veux leur dire ma gratitude et ma reconnaissance.
Au-delà des policiers, je veux aussi saluer les 7.000 fonctionnaires administratifs et techniques, au service des Parisiens.
Je salue les 8.000 sapeurs-pompiers de Paris, qui effectuent près de 460 000 interventions par an. Les Parisiens savent ce qu'ils doivent à leur professionnalisme et leur réactivité.
A tous les agents de la préfecture de police, je veux dire que je sais pouvoir compter sur eux.
Je sais qu'ils sauront toujours puiser dans leur histoire collective la détermination, le courage et le sens du devoir.
Ces valeurs étaient celles dont ont fait preuve, héroïquement, les 167 policiers tombés en août 1944.
64 ans après, leur exemple nous guide encore.
Vive la République !
Vive la France !