Mesdames, Messieurs,
Ce colloque réunit pour la première fois préfets et magistrats présidant les commissions départementales de vidéosurveillance.
Je tiens à remercier Alain Bauer de cette initiative.
Il était nécessaire d'éclairer tous les acteurs sur l'esprit de la nouvelle dynamique que j'ai lancée en la matière.
Si je parle, vous l'avez noté, de vidéoprotection, c'est bien en considération de l'équilibre nécessaire entre sécurité et liberté.
J'ai fait de la vidéoprotection un point fort d'une stratégie globale de modernisation des instruments de lutte contre l'insécurité.
Elle correspond à mon ambition de créer un grand ministère moderne de la sécurité, au service de la protection des Français.
Notre action a commencé à porter ses premiers résultats (1). Elle doit à présent être poursuivie et même renforcée (2).
Outil de dissuasion, de prévention et d'élucidation, la vidéoprotection prouve quotidiennement son efficacité.
Elle contribue à protéger la sécurité de nos concitoyens, qui conditionne l'exercice de leurs libertés.
Elle doit se développer dans le strict respect des libertés individuelles. C'est une question de principe. C'est aussi une question d'efficacité. Notre action ne sera acceptée par nos concitoyens que si elle respecte leur légitime aspiration à la préservation de leurs libertés.
Le rôle des commissions départementales de vidéosurveillance, que vous représentez aujourd'hui, est à cet égard essentiel.
La présence de magistrats à la tête des commissions départementales de vidéosurveillance garantit le respect des libertés individuelles dans notre démarche quotidienne de protection des Français.
Leur connaissance du terrain et de la situation locale leur permet de juger de l'opportunité de la mise en des dispositifs de
vidéosurveillance.
Quantitatifs, puisque j'ai souhaité tripler en deux ans le nombre de caméras sur la voie publique.
Qualitatifs, car j'ai entrepris de systématiser, partout où c'est possible le raccordement des centres de supervision des municipalités aux services de police et de gendarmerie.
Ce plan d'action a donné lieu à une mobilisation des services du ministère de l'Intérieur, sous l'impulsion du comité de pilotage stratégique, dirigé par Philippe Melchior, en liaison avec le secrétaire général du Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance (CIPD), Hervé MASUREL.
Il a rencontré un véritable écho auprès des acteurs de la sécurité. Le nombre des équipements et des demandes d'équipements a connu ces derniers mois une hausse sans précédent. L'Etat a contribué en 2007 au financement de 315 projets, pour un montant total de subvention de 13.4 millions d'euros.
En 2007, avec la montée en puissance de fin d'année, 10 000 caméras auront été soumises aux autorisations des préfets, contre 4 000 en 2006.
Les raccordements entre les centres de supervision et les services de police et de gendarmerie se sont multipliés. Seuls 50 centres étaient raccordés en octobre 2007 sans perspective ultérieure. Aujourd'hui, ce chiffre s'élève à 80. 143 autres raccordements sont prévus en 2008.
Il s'agit de premiers résultats. Ils sont encourageants.
J'ai voulu qu'un référent sûreté soit désigné dans les services de police et de gendarmerie de chaque département. Il apportera son concours à la conception, l'analyse et au fonctionnement des dispositifs.
D'autres mesures aideront l'ensemble des acteurs concernés :
Cette simplification est aujourd'hui une nécessité, en particulier pour les candidats qui constituent un grand nombre de dossiers et pour ceux qui doivent les instruire.
Les demandeurs qui le souhaitent pourront bientôt envoyer leurs demandes et les dossiers joints en ligne. Les secrétariats des
commissions bénéficieront de documents prérédigés.
Chacun doit s'accorder sur les conditions de transmission et d'utilisation des images. Une circulaire sera envoyée aux préfets avant
la fin du mois pour précise les modalités de ce partenariat. Elle comportera en outre un modèle de convention de raccordement des
centres de supervisions aux centres polices.
Mesdames, Messieurs,
La France accèdera le 1er juillet prochain à la présidence de l'Union Européenne.
Mon ambition est de porter des projets concrets dans des domaines aussi variés que la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le trafic de stupéfiants, la lutte contre la cybercriminalité. Mon ambition est aussi de porter des valeurs.
Je veux promouvoir un modèle français de la protection des citoyens, soucieux de conjuguer libertés individuelles et sécurité collective. La vidéprotection à la française en sera un modèle. Et dans ce domaine, l'expérience acquise dans les commissions de
vidéosurveillance, grâce à chacun d'entre vous, me sera précieuse.
Je vous remercie.